La paix et la sécurité comptent parmi les fondements
de la civilisation. Sans cet ordre bénéfique, plus
rien n'est possible, ni le commerce, ni les sciences,
ni les arts, car à sa place s'instaure le règne
de l'arbitraire et de la force violente. "Quand
Syracuse est prise, Archimède est égorgé et tant
pis pour le théorème !" Aucune nation ne peut
s'édifier ni survivre dès lors que l'insécurité
s'abat sur son territoire. Les lois, les valeurs
et la morale sont bafouées et se développe alors
un processus de régression qui conduit à la barbarie.
La question de la sécurité publique ne concerne
donc pas seulement la protection des personnes et
des biens. Quelle que soit l'importance de cette
préoccupation, l'enjeu est encore plus grand car
il intéresse l'avenir même de la nation. Celle-ci
ne peut en effet s'épanouir que si ses membres voient
leurs relations régies par des normes morales et
des lois indiscutables et s'il existe une force
supérieure et légitime qui puisse les faire respecter.
Telles sont les conditions pour que règnent l'ordre
et l'harmonie civiques sans lesquels il n'y a plus
de nation civilisée.
Or aujourd'hui, en France, la paix civile est menacée.
Avec le développement de la délinquance et de la
criminalité, notre pays s'enfonce dans un processus
régressif de destruction des formes civilisées de
la vie sociale. De cinq cent mille dans les années
soixante, le nombre annuel des crimes et des délits
a atteint les quatre millions dans les années quatre-vingt-dix.
Et encore ne s'agit-il là que des méfaits recensés.
On sait en effet que beaucoup d'infractions ne sont
plus enregistrées car les victimes ne vont même
plus porter plainte. Elles en sont dissuadées ou
s'en dissuadent elles-mêmes devant l'inutilité de
la démarche. Là aussi le pouvoir tente de résoudre
le problème en en dissimulant l'ampleur. Pourtant,
chacun peut se rendre compte par lui-même de l'importance
du mal puisque la délinquance a pénétré notre vie
quotidienne. Qui n'a pas été, personnellement ou
au travers de l'un de ses proches, victime d'un
cambriolage, d'un vol à la tire, d'une agression
ou d'un racket ? L'insécurité a envahi notre univers
; dans les villes elle est omniprésente, dans les
rues, à l'école, dans le bus, dans le métro.
Les causes de cette évolution catastrophique sont
nombreuses. Relâchement général des mœurs, montée
de l'immigration et décomposition des cadres traditionnels
de la société, autant de facteurs qui ont joué un
rôle déterminant dans le déclenchement de ce funeste
phénomène. Mais, dans ce domaine comme en beaucoup
d'autres, la politique menée depuis plusieurs décennies
par les gouvernements de la classe politique n'a
fait qu'aggraver la situation. Loin d'intensifier
la guerre contre ces fléaux à mesure qu'ils se développaient,
les pouvoirs publics ont constamment cédé du terrain,
manifestant à l'égard du crime et de la délinquance
un laxisme inquiétant.
Cette attitude n'est pas le fruit du hasard ou de
la simple négligence. Elle trouve en réalité son
origine dans la philosophie pénale qui imprègne
l'établissement depuis la fin des années cinquante.
Selon cette doctrine dite de la "défense sociale
nouvelle" chère à M. Badinter, l'ancien président
socialiste du Conseil constitutionnel, les délinquants
et les criminels ne sont pas responsables de leurs
actes. S'ils volent ou s'ils tuent, ils ne sont
pas fautifs, seule est coupable la société qui leur
a imposé une enfance difficile ou les a privés de
travail ou d'affection. Ainsi en vient-on à nous
expliquer que les criminels et les délinquants ne
sont au fond que des victimes, au même titre que
ceux qu'ils ont agressés ou dépouillés. Les punir
sévèrement serait donc injuste car, s'ils sont malades,
c'est à leur guérison qu'il faut travailler. D'où
la nécessité de privilégier la prévention et la
réinsertion, mots d'ordre principaux des doctrinaires
de l'établissement. N'ayant pas, à leurs yeux, de
réelle justification, la répression doit donc être
réduite à sa plus simple expression. Inutile dès
lors de construire de nouvelles prisons, de moderniser
et de soutenir les forces de police. Il convient
au contraire, selon cette logique absurde, de réviser
le code pénal dans le sens du laxisme, de limiter
les poursuites et de multiplier les remises de peine.
Ainsi, alors même que la criminalité augmentait
massivement, la durée effective des peines se réduisait
comme peau de chagrin. Pour n'être plus aujourd'hui
que de treize ans, en moyenne, pour un crime de
sang et de sept ans pour trafic de drogue. La peine
de mort dans ce contexte ne pouvait qu'être abolie
et remplacée par une peine incompressible de trente
ans, laquelle n'est plus que très rarement prononcée.
Quant à la petite et moyenne délinquance, elle n'est
pratiquement plus réprimée.
Comment s'étonner dès lors que la police soit démobilisée
et les citoyens désorientés ? Avec la généralisation
de l'impunité pour les délinquants et les criminels,
s'est développé en effet un phénomène d'inversion
des valeurs qui se révèle profondément choquant.
Ainsi, dans les prisons, ce sont les détenus qui
ont vu leur sort considérablement amélioré depuis
vingt ans, alors que le statut, les conditions de
travail et de rémunération des gardiens n'ont été
que très faiblement revalorisés. Dans les médias,
la moindre bavure policière est montée en épingle
et donne l'occasion aux journalistes de placer les
voyous sur le même plan que les forces de l'ordre,
quand ils ne sont pas présentés purement et simplement
comme leurs victimes. Par ailleurs, lorsqu'un Français
commet une agression sur un immigré, l'événement
fait toujours grand bruit mais, si les rôles sont
inversés, l'affaire est étouffée et l'identité de
l'agresseur la plupart du temps occultée. Les petits
délinquants qui pratiquent le vol à la tire ou le
racket, ceux qui agressent ou terrorisent les conducteurs
de bus ou les contrôleurs de la SNCF ne sont généralement
pas inquiétés. En revanche, chaque fois qu'un Français
entreprend de se défendre lui-même, il est poursuivi,
jugé et souvent condamné.
Rappelons-nous l'histoire, à cet égard édifiante,
des deux boulangères. Celle de Stains meurt des
coups qui lui sont donnés par un immigré. Celle
de Reims se défend et, dans un geste maladroit d'autodéfense,
tue son agresseur étranger. Qu'advint-il de ces
deux affaires ? La boulangère de Reims se vit médiatiquement
accablée et judiciairement condamnée à payer de
lourds dommages et intérêts. Par contre, une couronne
de martyr fut tressée à la mémoire de sa victime,
dont la famille reçut le soutien de la femme du
président de la République. Rien de tel du côté
de la boulangère de Stains : aucune autorité ne
vint soutenir les siens et son agresseur est aujourd'hui
en liberté.
Les Français ont ainsi l'impression que s'est instaurée
une justice à deux vitesses : celle qui s'impose
aux citoyens normaux insérés dans notre société
et celle qui s'applique aux marginaux en rupture
avec le système. Les premiers se voient appliquer
la loi dans toute sa rigueur et sont impitoyablement
poursuivis pour un retard de paiement d'impôt ou
pour une contravention de stationnement. Les seconds
bénéficient d'une totale indulgence et d'une quasi-impunité,
même pour des délits relativement graves. Mais pourquoi
s'étonner de cette différence de traitement ? Lorsque
seul compte le rapport de force, peut-on encore
reprocher à l'employé de la SNCF, surtout s'il est
chétif, de contrôler la vieille dame française plutôt
que le groupe de loubards agressifs ? Malheur alors
à la grand-mère qui a oublié de composter son billet
et tant mieux pour les voyous qui ont resquillé.
Mais si les valeurs sont inversées et l'insécurité
généralisée, c'est à son tour le fonctionnement
de la société toute entière qui se dégrade. N'est-ce
pas d'ailleurs ce qu'on peut commencer à observer
dans les banlieues de nos villes ? Ainsi dans certaines
zones où les forces de police ne pénètrent plus
et où la loi n'est plus respectée, les services
publics comme la Poste ou l'EDF éprouvent des difficultés
à effectuer leur travail, les autobus tombent dans
des embuscades, les commerces ferment et l'enseignement
dans les écoles devient de plus en plus difficile
à assurer.
Cette situation ne peut plus durer : il faut à tout
prix rétablir la sécurité. Le Mouvement national
républicain au pouvoir considérera cet objectif
comme une priorité absolue et mettra tous les moyens
en œuvre pour l'atteindre le plus rapidement possible.
A cette fin, nous aurons recours à la fois à la
prévention et à la répression.
Pour nous, cependant, la prévention ne consiste
pas à négocier avec les délinquants pour leur "acheter"
la paix civile comme on le fait actuellement avec
les jeunes immigrés des banlieues en leur offrant
aux frais du contribuable des vacances, des stages,
des activités sportives ou de loisir. La vraie prévention
passe par l'éradication des causes de la délinquance.
De ce point de vue, le retour des étrangers dans
leur pays d'origine ne peut avoir que des effets
bénéfiques pour la sécurité. L'immigration génère
en effet une délinquance particulièrement importante
dans notre pays. Les statistiques sont éloquentes
: alors qu'ils ne constituent officiellement que
7 p. cent de la population totale, les immigrés
représentent 27 p. cent de la population carcérale,
sans compter les binationaux, avec lesquels ce chiffre
serait porté à plus de 60 p. cent. Le rappel de
ces données, s'il indispose les bonnes âmes de l'établissement,
révèle pourtant une réalité irrécusable qui n'a
d'ailleurs rien de scandaleux. Si les immigrés violent
la loi dans des proportions bien supérieures aux
Français, ce n'est pas en raison de leur qualité
d'étrangers mais du fait de leur condition de déracinés.
Voilà une population qui se trouve coupée de ses
attaches, vivant dans un pays dont elle connaît
mal les règles et dont elle ne partage pas la morale
! Ne se sentant plus liés par leurs propres lois
et n'admettant pas celles du pays où ils résident,
les immigrés se croient trop souvent libérés de
toute contrainte. Et que dire de ceux qui vivent
clandestinement sur notre sol ? Privés d'existence
légale, ils ne peuvent survivre que par des pratiques
illégales, au mieux le travail au noir, mais bien
souvent le vol ou le trafic de drogue. Le retour
des immigrés dans leur pays d'origine provoquera
donc une diminution considérable du nombre des crimes
et des délits.
Dans cette perspective, il conviendra de procéder
en priorité à l'expulsion systématique des clandestins
et de reconduire hors de nos frontières les délinquants
et les criminels étrangers dès leur sortie de prison.
Quant à ceux qui viennent d'acquérir la nationalité
française, ils seront déchus de leur citoyenneté
par application de l'article 98 du code de la nationalité
puis expulsés hors de France. Déjà, cette simple
série de mesures assainira largement la situation
dans de nombreuses villes de notre pays. En outre,
beaucoup de ces délinquants étant des multirécidivistes
bien connus des services de police, leur départ
débarrassera en peu de temps le territoire français
des bandes de malfrats étrangers qui l'écument,
améliorant ainsi d'un coup la sécurité publique.
Pour le reste, la prévention s'appuiera sur la famille
considérée comme un instrument d'éducation et de
réenracinement moral. La politique familiale du
Mouvement national républicain, qui rend possible
la présence de la mère au foyer et favorise l'encadrement
des enfants par les parents, contribuera amplement
à redonner aux jeunes gens un cadre de valeurs et
à prévenir de ce fait la délinquance juvénile. L'école,
quant à elle, sera amenée à œuvrer dans la même
direction, notamment en retrouvant sa mission traditionnelle
de diffusion de la morale civique. Enfin, tous les
efforts de réhabilitation de nos valeurs dont nous
avons déjà parlé porteront ici leurs fruits au service
de la prévention.
Cela étant, le crime ou le délit étant commis, il
doit être sévèrement réprimé car la répression est
la seconde condition du retour à la paix civile.
A cet égard, il convient de faire prévaloir une
philosophie pénale radicalement différente de celle
qui anime les idéologues de l'établissement. Une
philosophie qui repose sur une haute idée de la
personne humaine. Pour nous, l'homme est un être
libre qui n'est pas intégralement déterminé par
son environnement ou par la société, et qui, en
tant que tel, est donc pleinement responsable de
lui-même et de ses actes. Il peut faire le bien
comme le mal. Aussi, lorsqu'il commet un forfait,
doit-il être sévèrement sanctionné par une peine
dont la fonction est essentielle à double titre.
En premier lieu, des peines sévères dissuaderont
celui qui est tenté par un méfait de passer à l'acte.
Contrairement à ce que certains prétendent, la dissuasion
est efficace car tous les crimes ne sont pas passionnels
et beaucoup de délinquants sont capables de raison.
Certains voleurs font même un calcul de rentabilité
: "Si je gagne 50 000 F par mois grâce à mes
cambriolages et que je ne risque pas plus de six
mois de prison tous les cinq ans, cela vaut la peine."
Mais si, en revanche, la répression est rigoureuse
et le risque encouru de six mois tous les ans, la
dissuasion devient effective. D'ailleurs, est-ce
un hasard si l'augmentation du nombre des crimes
et des délits est allée de pair avec la réduction
de la durée moyenne des peines? En réalité, ceux
qui contestent le caractère dissuasif de la sanction
pénale sont fréquemment de mauvaise foi. Ainsi,
parce qu'ils sont partisans du laxisme judiciaire
pour des raisons idéologiques, il s'efforcent de
dénier toute efficacité à la dissuasion, mais ce
sont curieusement les mêmes qui, dans un domaine
bien différent, réclament une répression toujours
plus féroce contre les chauffards ou contre les
auteurs de délits "racistes".
La peine répond de surcroît à une autre nécessité
plus fondamentale car plus sacrée : celle de la
réparation. Lorsque le crime a été commis, le tort
causé à la victime et à la société doit être réparé.
Il peut s'agir d'une réparation matérielle sous
forme de dommages et intérêts, mais ce qui importe
surtout, c'est la réparation morale, indispensable
pour que la justice s'exerce pleinement. La transgression
des valeurs, des normes et des lois, doit en effet
être payée d'une peine réparatrice. C'est en ce
sens que la peine de mort se justifie. Car si la
peine capitale peut remplir une fonction de dissuasion
très puissante, elle revêt, au-delà de cet aspect
utilitaire, le caractère d'une nécessité quasi sacrée
qui constitue sans aucun doute la principale justification
de cette peine.
En effet, l'importance que la société attache aux
valeurs se mesure à la gravité des peines qu'encourent
ceux qui les bafouent : plus les sanctions sont
lourdes et plus les valeurs sont élevées. Si ceux
qui agressent une personne n'ont à subir qu'une
peine dérisoire, cela signifie que l'intégrité physique
des individus ne mérite pas d'être défendue. De
même, si ceux qui donnent la mort ne sont pas voués
en conséquence à un châtiment terrible, c'est que
la vie humaine compte pour peu dans notre pays.
Mais, si la vie est sacrée, ceux qui la détruisent
doivent encourir la peine capitale.
En outre, la peine de mort est nécessaire aussi
pour protéger définitivement la société d'un ennemi
public. Lorsqu'on arrête un grand terroriste international,
quelle autre peine lui appliquer ? En dehors du
fait que l'atrocité de ses crimes justifie amplement
la mort, comment croire qu'on pourra le maintenir
des décennies en prison ? Ses complices ou ses commanditaires
multiplieront les chantages et les attentats pour
obtenir sa libération. Et cette perspective est
d'ailleurs si réelle qu'aujourd'hui, en l'absence
de peine capitale, les gouvernements relâchent les
terroristes qu'ils arrêtent ou ne leur infligent
que des peines sans rapport avec la gravité de leur
faute. Aussi faut-il rétablir la peine de mort pour
les crimes les plus odieux : assassinats, grand
trafic de drogue, terrorisme.
La répression ne retrouvera cependant toute son
efficacité que si est remise en vigueur ce que l'on
peut appeller la chaîne de la sanction. Il est en
effet essentiel que s'installe dans l'esprit du
délinquant ou du criminel potentiel la certitude
du châtiment. Or, aujourd'hui, le laxisme est tel
que c'est plutôt l'assurance de l'impunité qui s'impose
à lui. Si un forfait est commis, il est en effet
très probable que son auteur ne sera pas appréhendé.
Si, par malheur pour lui, il est arrêté et que le
délit ne soit pas trop grave, il a de fortes chances
de ne pas être poursuivi et même de retrouver aussitôt
la liberté. Si ce n'est pas le cas, il sera jugé,
mais la peine sera modeste et, plus grave, elle
ne sera que partiellement appliquée. Les obstacles
sont tellement nombreux sur le chemin qui mène du
méfait à la peine que celle-ci n'a plus aucun caractère
dissuasif. C'est donc à une inversion complète des
méthodes et des mentalités qu'il faut s'attacher
pour renouer la chaîne qui, du délit à la sanction,
permet à la répression de redevenir effective.
A cet égard, il faut commencer par renforcer considérablement
les moyens de la police pour que ceux qui commettent
un crime ou un délit puissent être effectivement
appréhendés. Actuellement, les policiers travaillent
dans des conditions indignes. Installés dans des
locaux vétustes, voire insalubres, souvent privés
de moyens informatiques, toujours en sous-effectif,
ils doivent faire, parfois sans ordre clair, le
"sale boulot", et ne reçoivent en contrepartie
ni soutien de leurs chefs ni appui du gouvernement.
Pire, à la première occasion, ils sont pris dans
le collimateur des médias et désignés comme boucs
émissaires. Les forces de l'ordre qui remplissent
une tâche difficile et ingrate ont le sentiment
justifié d'être à tort les "mal aimés"
de la nation. Il importe donc, pour leur rendre
la confiance dont ils ont besoin pour accomplir
avec le plus d'efficacité possible leur mission,
que la puissance publique les soutienne et les dote
des moyens les plus modernes. Il faut augmenter
les effectifs, améliorer le niveau du recrutement,
perfectionner la formation, relever les rémunérations
et insuffler un nouvel état d'esprit pour permettre
à la police de devenir un véritable corps d'élite.
Telle est la condition pour que le premier maillon
de la chaîne de la sanction soit rétabli.
Ensuite convient-il de renforcer le second maillon,
de façon que les malfrats qui ont été arrêtés puissent
être effectivement poursuivis devant la justice.
Et cette fois c'est le fonctionnement de l'institution
judiciaire qu'il faut améliorer car elle non plus
ne dispose pas de ce qui serait nécessaire pour
mener à bien sa mission. Les tribunaux sont engorgés,
les magistrats, en nombre insuffisant, sont surchargés
et privés des moyens modernes de travail. Il est
donc essentiel de rétablir la justice à sa place
légitime dans notre société. Vouée à une mission
sacrée, exerçant le troisième pouvoir de la République,
elle ne peut déroger à son rang ni faillir à son
office. Il lui faut donc retrouver un train de vie
digne de son statut. C'est pourquoi le budget de
la justice doit être multiplié par deux, ce qui
est possible sans bouleverser l'équilibre des finances
publiques, compte tenu du très faible montant des
crédits actuellement alloués à ce département ministériel.
Avec ce doublement des moyens du ministère de la
Justice, il sera possible d'augmenter les effectifs
de la magistrature et de doter les tribunaux des
moyens de fonctionnement qui leur manquent. Dans
le même esprit, les juges devront retrouver la place
qui leur revient dans la hiérarchie sociale, ce
qui implique une revalorisation de leur rémunération
et de leur statut et qu'il leur soit accordé une
plus grande indépendance, tant vis-à-vis du pouvoir
que des idéologies ou des lobbies partisans.
Une fois la police et la justice réhabilitées, la
chaîne de la sanction pourra être intégralement
reconstituée. C'est ainsi que les accusés comparaîtront
plus rapidement devant leurs juges, ce qui mettra
fin aux longues attentes toujours mal vécues tant
par les victimes que par les prévenus. Certes, toute
justice expéditive est néfaste, mais une justice
trop lente comme celle qui est rendue actuellement
se révèle également nocive car il importe, pour
l'efficacité du jugement, que les crimes commis
ne soient pas oubliés quand tombe la sentence. Encore
faut-il que les peines prononcées soient plus sévères
et que l'échelle des sanctions soit donc redéfinie
dans le sens de la répression et couronnée par la
peine capitale. Une telle évolution doit par ailleurs
aller de pair avec une réduction de la marge d'appréciation
des juges dans le choix des peines à infliger. Si,
en effet, les coupables ne sont plus victimes de
la société mais responsables de leurs actes, ce
sont moins les hommes eux-mêmes que leurs méfaits
qui doivent être jugés. Dès lors, le caractère subjectif
des jugements se trouvant limité, la fourchette
des peines prévues par la loi pour chaque crime
ou délit peut être resserrée d'autant.
Enfin, pour assurer la complète cohérence de la
chaîne de la sanction, il convient que les sentences
prononcées soient effectivement appliquées et que
les réductions de peine, aujourd'hui dispensées
avec laxisme, soient dorénavant nettement limitées.
Dans cette perspective, le système pénitentiaire,
encore trop vétuste et toujours surchargé, doit
être modernisé et de nouvelles prisons sont à construire
pour accueillir tous ceux qui devraient être condamnés.
Il est en effet absurde que, faute de places disponibles,
tous les moyens soient utilisés pour ne pas envoyer
les délinquants en prison ou pour les en faire sortir
au plus vite. Renoncer aux poursuites, multiplier
les peines de substitution, pratiquer massivement
les remises de peine, élargir les grâces présidentielles,
tout semble bon pour limiter le nombre de prisonniers.
Certes, une population carcérale importante n'est
pas un signe de bonne santé pour un pays, mais vouloir
la réduire artificiellement est aussi absurde que
de casser le thermomètre plutôt que de faire baisser
la fièvre : l'effectif des détenus diminuera quand
le crime reculera. Pour l'heure, il progresse et
le nombre des places de prison doit donc augmenter
à proportion. De même que la dure condition des
gardiens doit être améliorée, tant en ce qui concerne
leur rémunération que leur statut.
Ainsi, la chaîne de la sanction se trouvant pleinement
rétablie, l'idée bénéfique de la quasi-certitude
du châtiment pour les crimes et les délits commis
s'inscrira dans l'esprit de tous. La police et la
justice étant de nouveau craintes, la peur changera
de camp. Elle quittera celui des honnêtes gens pour
gagner celui des criminels qui seront pourchassés
partout et sans discrimination. Il est en effet
intolérable que s'installent dans notre pays des
zones d'extraterritorialité où la police ne pénètre
plus et où l'ordre ne tient plus qu'au bon vouloir
des dealers ou de l'imam. De même, il n'est pas
admissible que des catégories de délinquants jouissent
d'un préjugé d'immunité, qu'il s'agisse de voyous
étrangers ou de politiciens corrompus. La loi devra
s'imposer partout et pour tous avec la même rigueur.
Tels sont, à nos yeux, les principes d'une politique
capable de restaurer le règne du droit et de l'ordre.
Une politique qui fera reculer la barbarie et la
décadence car la lutte contre le crime et l'insécurité
est un combat pour la civilisation.