Du peuple, par le peuple, pour le peuple ; en France,
le peuple est souverain. C'est de lui que procède
le pouvoir, c'est lui qui décide de son destin et
c'est pour lui qu'agissent les gouvernants. Tel
est, en tout cas, le principe de la souveraineté
dans notre nation, tel est le sens profond de l'institution
républicaine, tels sont les fondements de la démocratie
en France. Cette dernière, loin de constituer un
simple mécanisme constitutionnel qui se définirait
par le recours à l'élection, est, bien au-delà de
cette mise en forme juridique, l'expression quasi
sacrée de la légitimité issue du peuple. Aussi,
pour être viable, la République doit-elle se fonder
sur la nation souveraine. Et une nation n'est souveraine
qu'à condition de se fonder sur un peuple, un vrai,
et un peuple en pleine possession de sa liberté.
La démocratie ne peut en effet se réaliser avec
une simple collection d'individus sans liens entre
eux, et encore moins avec une juxtaposition de groupes
ethniques différents ou possédant des références
culturelles incompatibles. Il lui faut, pour naître
et s'épanouir, le creuset d'un peuple authentique,
c'est-à-dire une communauté d'hommes et de femmes
qui se reconnaissent mutuellement comme proches
les uns des autres par la langue, la culture, la
foi, le sang et l'histoire. C'est ce sentiment d'identité
commune et de solidarité de destin, et lui seul,
qui rend possible l'application des règles de la
démocratie. En revanche, dans les pays sans peuple,
où coexistent des communautés différentes sinon
ennemies, la démocratie n'a jamais pu connaître
un développement harmonieux et bénéfique pour tous
les citoyens. Qu'il s'agisse du Liban, des pays
d'Afrique noire, de l'Afrique du Sud ou des États
issus de l'ex-Yougoslavie, partout l'absence de
communauté nationale met un frein à l'essor de la
démocratie quand elle ne provoque pas de véritables
guerres civiles. Comment alors ne pas légitimement
craindre de voir nos institutions républicaines
dépérir sous les coups d'une immigration massive
qui détruirait notre peuple ? Car les lois des sociétés
humaines sont implacables : si demain le peuple
français devait disparaître pour être remplacé par
une mosaïque de communautés différentes organisées
selon un modèle pluri-ethnique et multiculturel,
la vraie démocratie, celle de la souveraineté populaire,
cesserait d'exister. Aussi la politique qui préconise
la lutte contre l'immigration et le retour des immigrés
dans leur pays d'origine, telle que l'a définie
le Mouvement national républicain, apparaît-elle
comme la seule capable d'assurer la pérennité de
notre République.
Dans le court terme, un autre danger menace nos
institutions démocratiques : il s'agit de l'asservissement
insidieux du peuple français. Car, si celui-ci n'est
plus réellement libre, il perd sa souveraineté,
et la République sa légitimité. Or c'est à cette
grave dérive que l'on assiste actuellement dans
notre pays. Certes, les apparences sont sauvegardées,
les élections régulièrement organisées et la constitution
formellement respectée. Mais les libertés concrètes
des Français se trouvent progressivement étouffées
sous la triple pression de la classe politique,
des lobbies et de la bureaucratie. Trois institutions
qui constituent d'ailleurs ensemble un établissement
au sens anglo-saxon du terme, dont les différentes
composantes se soutiennent mutuellement pour confisquer
peu à peu tous les pouvoirs et se soustraire à la
tutelle populaire. La République devient alors oligarchique
et les Français, privés de l'exercice de leurs droits
légitimes et devenus simples spectateurs dans leur
pays, sont condamnés à subir le gouvernement de
quelques-uns. Quant au pouvoir, perdant de vue sa
mission, c'est-à-dire la résolution des problèmes
de la France, il se consacre tout entier au maintien
de ses privilèges et de ses positions. Dès lors,
la nation périclite car le dépérissement des libertés
accélère le déclin.
Il apparaît donc essentiel de rétablir les Français
dans toutes leurs prérogatives de citoyens. Car
ce n'est qu'en rendant sa liberté au peuple que
la nation pourra entreprendre sa nécessaire renaissance.
Telle est, en tout cas, la stratégie du Mouvement
national républicain, qui, contrairement à ce qu'affirment
ses détracteurs, s'est fixé comme objectif prioritaire
la libération de nos compatriotes. Il convient donc,
dans cette perspective, de les dégager de l'emprise
totalitaire de la classe politicienne, des groupes
de pression et de la caste bureaucratique.
En premier lieu, il faut remettre le système politique
au service des Français. Aujourd'hui, c'est la situation
inverse que nous connaissons : le peuple est tenu
à l'écart et les partis le manipulent. Les hommes
politiques ne sont plus les représentants des citoyens,
mais, constitués en caste, ils se cooptent, se protègent
mutuellement et se tiennent à l'abri des difficultés
que nos compatriotes rencontrent quotidiennement.
Sourds aux autres et sûrs d'eux-mêmes, ils se sont
coupés des Français. En retour, le peuple, ne se
reconnaissant plus en ses dirigeants, se détourne
d'eux. Scrutin après scrutin, la classe politique,
toutes tendances confondues, perd progressivement
sa représentativité. Aux élections européennes,
les partis présents à l'Assemblée représentaient
88 p. cent des suffrages exprimés en 1979 ; 75 p.
cent en 1984 ; 60 p. cent en 1989 et 47 p. cent
en 1994. Plus grave, alors même qu'il détient une
majorité écrasante à l'Assemblée nationale, le pouvoir
n'est plus majoritaire, et de loin, dans l'opinion.
Le RPR et l'UDF, qui disposent en effet de 80 p.
cent des sièges de députés depuis 1993, n'ont réuni
en 1994 sur leur liste européenne que 12,5 p. cent
des électeurs inscrits et 39 p. cent des suffrages
exprimés en 1995 sur les deux candidats qui les
représentaient à l'élection présidentielle. A cette
même date, M. Chirac a été, de tous les présidents
de la ve République, celui qui a été élu avec le
plus faible score au premier tour puisqu'il n'a
reçu le soutien que de 20 p. cent des électeurs.
Personne n'ose soulever le problème, et pourtant
le pouvoir connaît aujourd'hui une grave crise de
légitimité.
De surcroît, la volonté populaire est souvent empêchée
de s'exprimer, tant en raison d'un dérèglement des
institutions que d'une pratique politicienne dévoyée.
C'est ainsi que les instances qui ont pour rôle
de préserver nos droits fondamentaux, comme le Conseil
constitutionnel, sortent du cadre qui leur a été
fixé par la Constitution. Ce dernier, en effet,
loin de se contenter de garantir le jeu démocratique,
se comporte comme un tribunal idéologique, contrôlant
l'opportunité des lois votées par les élus du peuple.
Il statue désormais par référence à la Déclaration
des droits de l'homme visée par le préambule de
la Constitution. Or l'interprétation qu'il en donne
est celle de l'idéologie des droits de l'homme,
ce qui le conduit à prendre ses décisions en fonction
d'une doctrine politique érigée ainsi en idéologie
officielle. De ce point de vue, le fonctionnement
de nos institutions n'est pas sans rappeler le schéma
en vigueur dans la défunte Union soviétique, où
la légitimité ne découlait pas de la volonté d'une
majorité populaire, mais de sa conformité au dogme.
Les Français sont majoritairement favorables au
rétablissement de la peine de mort ou à l'instauration
de la préférence nationale ? Qu'importe ! Même si
les députés votaient ces mesures, le Conseil constitutionnel
s'y opposerait, considérant ces lois comme hérétiques.
Les pratiques politiques elles-mêmes sont aujourd'hui
souvent empreintes de totalitarisme. Ainsi en est-il
de celle, devenue courante, que l'on peut qualifier
d'auto-opposition et qui revient de façon récurrente
dans la vie publique de notre pays. Elle consiste,
pour un membre de la majorité parlementaire ou du
gouvernement, à critiquer ce dernier et à mener
campagne contre sa politique. Ce fut le cas avant
1995 de MM. Séguin et Pasqua, c'est aujourd'hui
celui de M. de Villiers, et d'autres, tels M. Madelin,
agiront de même dans l'avenir. Loin d'œuvrer au
pluralisme du débat, de tels personnages mettent
alors en cause les principes mêmes de la démocratie,
car, en développant des thèses contraires à la ligne
officielle de leur formation, ils créent la confusion
dans leur mouvement qui ne s'exprime plus d'une
seule voix sur chaque sujet mais adopte plusieurs
positions divergentes selon le porte-parole qui
intervient. Or le rôle normal d'un parti est, comme
son nom l'indique, de prendre parti. C'est même
là sa fonction principale. Si les mouvements politiques
se dérobent à cette obligation et acceptent de maintenir
en leur sein des personnalités qui se font le champion,
lors d'une élection, de propositions contradictoires
- pour ou contre Maastricht par exemple -, ils dessaisissent
les Français de leurs prérogatives démocratiques.
Ces derniers, en effet, ne sont plus en mesure de
choisir entre des options claires, incarnées chacune
par un parti. Ainsi voter RPR ou UDF aux législatives
de 1993 ne permettait pas d'exprimer son choix pour
ou contre l'Europe de Maastricht, puisque, parmi
les candidats, figuraient à la fois des tenants
de l'une ou de l'autre des deux thèses. Résultat
: le vote RPR et UDF conduisait à s'en remettre
aux responsables de ces partis pour opérer, après
l'élection, le choix final entre les différentes
options. Là encore, la situation française fait
penser à celle des pays totalitaires, où les élections
peuvent avoir lieu sans que pour autant les débats
soient tranchés par le peuple en cette occasion,
les apparatchiks du parti unique se réservant le
privilège d'imposer leur point de vue, ailleurs
et plus tard, dans les arcanes du pouvoir.
Il est urgent d'interrompre cette dérive oligarchique
et totalitaire et de s'employer à restaurer une
démocratie plus authentique qui rétablisse le peuple
en position de souverain.
Dans cet esprit, il faudra redéfinir avec précision
la fonction du Conseil constitutionnel afin qu'il
ne puisse plus s'ériger en gouvernement des juges.
De même, une réforme en profondeur de la loi électorale
qui régit les différents scrutins se révèle indispensable.
Un mode d'élection n'est pas en lui-même bon ou
mauvais, tout dépend de la configuration politique
du moment. Le système majoritaire à deux tours apparaît
aujourd'hui néfaste car il prive de représentation
un nombre considérable de Français, créant ainsi
une double catégorie d'électeurs : les citoyens
de première classe, qui sont représentés dans les
assemblées de la République, et les citoyens de
seconde zone, à qui ce droit est refusé. Dans les
conditions actuelles, si l'on veut que le peuple
dans son entier soit à nouveau partie prenante dans
les décisions souveraines de la nation, il faut
rétablir un mode de scrutin à la proportionnelle.
Ces mesures ne sont cependant pas susceptibles à
elles seules de rendre aux Français toutes leurs
libertés politiques. Un projet d'une autre envergure
s'impose, un projet qui permette au peuple de retrouver
sa prééminence face à la classe politicienne et
lui assure sa suprématie souveraine. C'est le rôle
que nous assignons au référendum, dont il convient
d'élargir encore le champ d'application afin que
les Français puissent se prononcer directement sur
toutes les grandes questions qui les concernent,
alors qu'ils ne peuvent être aujourd'hui consultés
que sur celles liées à l'organisation des pouvoirs
publics et, après la réforme Chirac, sur les questions
économiques et sociales. Le peuple aura alors la
possibilité d'exprimer lui-même son opinion sur
tous les sujets. Non seulement sur l'école ou l'avenir
de la Nouvelle-Calédonie, mais aussi sur des questions
aujourd'hui tabous comme la peine de mort, la préférence
nationale ou le retour chez eux des immigrés, questions
que le pouvoir actuel, craignant le peuple, semble
avoir cherché à écarter du champ référendaire. Ainsi
nos compatriotes pourront-ils procéder eux-mêmes
aux grands choix que doit faire une nation et imposer
tout naturellement leur décision aux groupes de
pression et aux censeurs de l'établissement.
Mieux encore, le Mouvement national républicain
est partisan du référendum d'initiative populaire,
c'est-à-dire celle des procédures qui accorde le
plus de prérogatives aux citoyens, justement parce
qu'elle n'est pas décidée par le pouvoir sur un
sujet qu'il a choisi, mais provoquée directement
par le peuple lui-même. Il suffit donc, dans ce
cadre, qu'une question rassemble assez de signatures
pour être automatiquement soumise à référendum.
Une telle pratique est, il faut le souligner, antitotalitaire
par excellence, car elle laisse, quoi qu'il arrive,
le dernier mot aux électeurs. Il est vrai que certains
régimes dictatoriaux organisent des référendums
plébiscites, mais, conscients que ce genre de procédure
peut les contraindre à disparaître, aucun d'entre
eux n'a jusqu'à présent institué le référendum d'initiative
populaire. Souvenons-nous des grandes manifestations
auxquelles donnèrent lieu en 1984 les entreprises
sectaires des socialistes contre la liberté de l'enseignement
et de l'immense ferveur qui animait l'impressionnante
marche populaire du dimanche 24 juin, à laquelle
nous fûmes si nombreux à participer cette année-là.
Si le référendum d'initiative populaire avait alors
été institué, une simple campagne de signatures
aurait permis de procéder à un référendum sur le
sujet et d'obtenir le plus démocratiquement du monde
l'abrogation de la loi liberticide de M. Savary.
N'est-il pas en effet plus démocratique de résoudre
un problème dans les urnes plutôt que sur le pavé
des rues ? Cette démocratie directe, condition de
la liberté du peuple, devrait d'ailleurs être étendue
aux collectivités locales, replaçant ainsi les actuels
féodaux des régions, des départements et des communes
sous le contrôle permanent et direct des Français.
Telle augmentation d'impôt excessive, telle mesure
dispendieuse, pourrait ainsi être spontanément annulée
par les électeurs.
Le Mouvement national républicain est donc sans
réserve pour une généralisation de la démocratie
directe, instrument le plus propre à rendre au peuple
son rôle souverain et la plénitude de ses libertés
politiques. Encore faut-il que celui-ci soit informé
de façon pluraliste et honnête et qu'il soit en
possession de son entière liberté d'expression.
Or, aujourd'hui, en France, la liberté de parole
est menacée puisque la classe politique a insidieusement
rétabli le délit d'opinion qu'avait pourtant supprimé
il y a plus d'un siècle la loi sur la presse du
29 juillet 1881. Selon ce texte, la parole et l'écrit
étaient totalement libres et seule pouvait être
poursuivie, mis à part la diffamation contre des
personnes, la provocation directe au meurtre, au
vol et à l'incendie. Désormais, avec la loi Pleven
de 1972, aggravée par la loi du communiste Gayssot
de 1990, la "provocation" n'a plus besoin
d'être directe pour être sanctionnée. Il suffit
qu'elle incite non seulement aux crimes et délits
précédemment désignés, mais aussi à des sentiments
aussi flous juridiquement que la haine ou la violence
à l'égard de personnes "à raison de leur appartenance
à une ethnie, une nation, une race ou une religion
déterminées". Avec ces lois récentes, la mention
d'un fait objectif, même statistique, celle, par
exemple, du taux de délinquance chez les immigrés,
peut être interprétée comme un propos susceptible
de susciter la peur et donc, de façon indirecte,
la haine ou la violence à l'encontre des étrangers.
Toute critique de l'immigration fait donc courir
à son auteur le risque de subir une condamnation
pénale. N'est-ce pas, à l'évidence, le rétablissement
du délit à l'encontre des opinions nationales hostiles
à l'immigration ?
Ajoutons que la liste des discriminations prohibées
incluant non seulement l'appartenance à une ethnie,
mais aussi à une nation, la préférence nationale
se trouve juridiquement assimilée au racisme. C'est
d'ailleurs ainsi qu'elle est stigmatisée par les
penseurs de l'établissement, lesquels ont en effet
donné à l'idée même de racisme une signification
extensive plus compatible avec les objectifs politiques
poursuivis. Le dictionnaire définit le racisme comme
la doctrine qui prône la supériorité d'une race
sur une autre et qui, par extension, autorise toute
manifestation d'agressivité verbale ou physique
à l'encontre d'une personne en raison de sa race.
Chacun peut constater que, selon ces critères, le
racisme n'existe pratiquement pas dans notre pays
et qu'en tout cas il n'est revendiqué par personne.
Aussi les esprits faux de l'établissement donnent-ils
de cette notion une définition beaucoup plus large
: en application du principe de non-discrimination
entre les hommes, est racisme toute forme d'exclusion.
Or le patriotisme, qui n'est rien d'autre que l'amour
de son pays, implique une préférence certaine pour
sa patrie, préférence que les sectateurs des droits
de l'homme interprètent comme une exclusion des
autres nations, c'est-à-dire comme une manifestation
de racisme. On voit comment, de proche en proche,
le patriotisme peut être assimilé à une opinion
passible de sanctions pénales. Et c'est d'ailleurs
à cet amalgame que se sont livrés nombre de politiques
et d'observateurs, au lendemain des élections municipales,
en accusant sournoisement de vouloir pratiquer le
racisme ou la discrimination raciale les maires
Mouvement national républicain désireux de mettre
en œuvre la préférence nationale dans leur ville.
Sans doute certains jugeront-ils cette analyse surprenante,
mais c'est assez naturel de la part de lecteurs
non engagés et bien souvent désinformés. Car, en
régime dictatorial, les citoyens conservent la liberté
pleine et entière de s'exprimer aussi longtemps
qu'ils ne critiquent pas publiquement le dogme officiel.
De telle sorte que ceux qui ne sont pas partie prenante
dans le combat politique ou dans le débat des idées
ne se sentent pas directement concernés. C'est exactement
ainsi que les choses se passent dans notre pays.
Il n'en demeure pas moins que la véritable liberté
d'opinion se mesure à la latitude dont on dispose
pour contredire les préceptes de l'idéologie dominante.
Ainsi, aujourd'hui, en France, nous ne disposons
pas de la liberté pleine et entière de critiquer
les idées institutionnelles, c'est-à-dire le mondialisme
présenté par ses zélateurs comme une certaine conception
des droits de l'homme. De même, il n'est pas possible
de s'exprimer librement sur certains thèmes comme
l'immigration, de prôner la préférence nationale
ou, plus globalement, de défendre les thèses nationales
et identitaires. Il faut dire aussi que, dans cette
chasse aux convictions non conformes, l'établissement
est secondé par des chiens de garde féroces aux
crocs acérés. Il s'agit des organisations "antiracistes"
et des ligues prétendument vouées à la défense des
droits de l'homme qui s'emploient à faire régner
une terreur médiatique et judiciaire inouïe à l'encontre
de tous ceux qui ne tiennent pas les propos autorisés.
Tous ces lobbies, qui bénéficient de considérables
appuis politiques, aussi bien journalistiques que
judiciaires et financiers, imposent à l'ensemble
de la société française une censure extrêmement
pesante.
La libération du peuple passe donc de toute évidence
par le retour à la liberté d'expression.
Face à cette situation alarmante, la première mesure
à prendre est sans conteste l'abolition des lois
Pleven et Gayssot, seule susceptible de rétablir
pleinement dans notre pays l'indépendance de pensée,
d'écriture, de parole et de recherche sans laquelle
il n'y a pas de démocratie ni de renaissance possible.
Dans le même esprit, pour libérer nos compatriotes
de l'insupportable joug que fait peser sur eux cette
police de la pensée exercée par les groupes de pression
antiracistes, il conviendra de remettre ceux-ci
à leur place. Mais sans, bien entendu, attenter
au droit des Français de se réunir en associations
pour promouvoir leurs idées et essayer de faire
prévaloir leurs convictions. Il s'agit là en effet
de libertés fondamentales et d'une activité de caractère
civique qui doit être respectée, voire encouragée.
Il importe cependant que chacune de ces organisations
ne pèse pas plus dans notre vie publique que ce
qu'elle représente dans la société. Or les lobbies
"antiracistes" et les ligues qui défendent
prétendument les droits de l'homme, de même que
les syndicats politisés et autres mouvements de
ce type, jouissent de privilèges financiers et institutionnels
qui leur confèrent un poids illégitime car sans
commune mesure avec leur représentativité réelle.
Ces organisations se verront donc privées de toutes
les subventions qu'elles reçoivent actuellement
de l'État et des collectivités locales. Seules,
en effet, les associations s'abstenant de toute
prise de position politique ou idéologique pourront
espérer bénéficier de fonds publics. Il s'agit là
d'un principe de laïcité qui doit s'imposer à tous
ceux qui reçoivent une aide de l'État. En matière
de ressources financières, ces groupements n'auront
donc plus à leur disposition que les cotisations
versées par leurs adhérents ou les dons qu'ils réussiront
à collecter. Ainsi chacun d'entre eux ne pèsera
plus que ce qu'il représente réellement.
Dans le même esprit, les privilèges institutionnels
que se sont arrogés les groupes de pression seront
par ailleurs abolis. Privés de la loi Pleven et
de la loi Gayssot, les comités qui prétendent combattre
le racisme, tels le MRAP ou la LICRA, n'auront plus
les moyens juridiques de poursuivre ceux dont les
idées ne leur paraissent pas conformes à l'idéologie
qu'ils prônent. Ramenés au rang de simples associations
militantes, ils cesseront, tout en conservant leur
propre liberté d'expression, de mettre en péril
celle des autres. De même, les syndicats perdront
le monopole de représentativité qui leur a été indûment
concédé et la libre compétition deviendra la loi
pour les élections professionnelles. Ainsi amputées
d'avantages qu'elles avaient acquis de manière illégitime,
tirant leurs forces du seul nombre de leurs adhérents,
des organisations comme la CGT ou la FEN verront
l'impact de leurs actions partisanes se réduire
considérablement.
De telles mesures d'assainissement permettront à
l'évidence aux Français de retrouver leur liberté
d'expression, gage du retour à la souveraineté populaire.
Cette libération devra cependant être complétée
par des initiatives importantes dans le domaine
des médias, principaux vecteurs de diffusion des
idées.
Les médias détiennent en effet aujourd'hui un pouvoir
exorbitant. Jamais un groupe aussi réduit n'aura
autant influencé un nombre aussi considérable de
personnes. Pour l'ensemble du monde télévisuel,
ce sont seulement six directeurs de chaînes, une
cinquantaine de directeurs de programme et à peine
deux mille journalistes qui déterminent ce que doivent
savoir cinquante-huit millions de Français. Le scandale
n'est pas que ce pouvoir, "incontournable",
existe, mais qu'il ne soit assorti d'aucun contrepoids,
d'aucune sorte de règles et de contrôles.
Il est donc temps de reconnaître que les médias
constituent dans notre pays le quatrième pouvoir.
Après l'exécutif, le législatif et le judiciaire,
le pouvoir médiatique est à inscrire dans le cadre
même de la Constitution, afin que les principes
de son fonctionnement y soient précisés. Il en résultera
pour la profession de journaliste un statut prestigieux,
comparable de ce point de vue à celui de magistrat
ou de haut fonctionnaire. En contrepartie, l'exercice
de ce métier d'exception sera soumis à des garanties
de compétence et de moralité, ainsi qu'à un code
de déontologie qui sera formalisé au même titre
que celui qui régit la profession d'avocat. Il faudra
également instaurer une haute juridiction qui aura
pour mission la régulation du système médiatique.
Juridiquement compétente et assurée d'une totale
indépendance, cette institution aura la charge de
veiller notamment au respect des impératifs de pluralisme
et d'objectivité dans le traitement de l'information.
Elle devra aussi s'assurer que les règles d'organisation
des médias et de protection des individus sont observées,
et que les programmes ne compromettent ni la sécurité,
ni la cohésion, ni les valeurs fondatrices de la
nation. Elle pourra en outre se saisir elle-même
des irrégularités commises, et les personnes physiques
ou morales qui s'estimeraient lésées par un média
auront la possibilité de se pourvoir devant elle.
Investie d'une autorité constitutionnelle et composée
de magistrats spécialisés de haut niveau, cette
juridiction représentera donc le nécessaire et principal
contrepoids au pouvoir médiatique. Elle pourra se
saisir des faits, directement ou sur plainte, et
prononcer des jugements qui s'imposeraient à la
hiérarchie des chaînes. Telles sont les conditions
du rééquilibrage des pouvoirs dans notre démocratie,
condition du retour à la vraie liberté d'expression.
La libération du peuple, pour être réellement complète,
exige par ailleurs que soit démantelée la bastille
bureaucratique. Celle-ci, en effet, en enserrant
la vie nationale dans un carcan de fer, rabaisse
les Français au rang de simples assujettis, décourage
leurs initiatives et les spolie du produit de leur
travail. Qui ne constate pas aujourd'hui dans sa
vie quotidienne les méfaits de l'inflation législative
et réglementaire et les excès en tout genre de la
bureaucratie ? Qui, parmi nos concitoyens, n'a pas
eu envie un jour de se révolter contre l'inquisition
fiscale ou la partialité des autorités publiques
? Revoir complètement la machine administrative
française apparaît bien comme une nécessité absolue.
La réforme doit s'appuyer sur un principe simple,
celui du retour aux fonctions régaliennes de l'État.
Il appartient au pouvoir central de se concentrer
sur ses compétences essentielles, c'est-à-dire celles
qui sont liées à l'exercice de sa fonction souveraine
: sécurité, justice, diplomatie, protection de l'identité
nationale, préservation de la cohésion sociale et
des grands équilibres économiques et financiers.
Pour le reste, il doit se décharger sur le secteur
privé ainsi que sur les collectivités locales et
les corps intermédiaires.
Il est primordial que l'État se dégage massivement
du secteur de l'économie pour rendre aux Français
leur liberté dans ce domaine. A cet égard, il convient
d'alléger considérablement les charges et les impôts
qui pèsent de façon excessive sur les acteurs économiques
et de simplifier leur réglementation devenue au
fil du temps tentaculaire et tatillonne. Il importe
par ailleurs de désétatiser les entreprises nationalisées
qui n'assurent pas un service public. L'intervention
étatique doit devenir l'exception et la liberté
s'imposer comme la règle. Quant aux prérogatives
non régaliennes ne relevant pas du secteur économique
que l'État s'est octroyées, elles seront confiées
pour la plupart aux collectivités locales. En effet
celles-ci, parce qu'elles offrent, par leur nombre
important, leur dimension réduite et leur indéniable
autonomie, un cadre privilégié dans lequel nos compatriotes
peuvent exercer concrètement leurs libertés et donner
libre cours à leur besoin de responsabilité et d'engagement
civique, ont leur rôle à jouer dans la libération
du peuple français. Les collectivités territoriales
sont donc à favoriser et leurs compétences à développer.
Enfin, il convient, dans le même esprit, de redonner
vie aux corps intermédiaires. Les Français, qu'ils
soient citoyens, contribuables, assurés ou épargnants,
se trouvant souvent isolés et désarmés face à une
bureaucratie écrasante, il importe de conforter
toutes les organisations qui ont précisément pour
mission de les représenter et de les défendre. Qu'il
s'agisse, par exemple, des organismes sociaux, des
mutuelles, des coopératives, des syndicats, des
ordres professionnels ou des chambres de commerce
et d'industrie, des chambres de métier ou d'agriculture,
tous ces corps intermédiaires doivent être revitalisés
et modernisés. A condition toutefois qu'ils redeviennent
vraiment représentatifs dans leur mode de désignation
et retrouvent le sens de leurs responsabilités à
l'égard de leurs mandants. L'État pourra alors leur
déléguer des compétences nouvelles : déontologie,
réglementation, délivrance de diplômes ou d'habilitations,
contrôle technique, par exemple, et leur redonner
ainsi un poids supplémentaire. Certes, les corps
intermédiaires remplissent déjà, au moins partiellement,
ces missions, mais il est nécessaire d'accroître
notablement leur rôle, tout en les dégageant de
la tutelle de l'établissement politique. Ainsi pourront-ils
servir les Français en s'affirmant, tels des contrepoids,
face à la bureaucratie.
Tels sont les grands axes de la politique à suivre
pour rendre sa liberté au peuple. C'est en jugulant
les débordements totalitaires de la classe politicienne,
des groupes de pression et de la bureaucratie que
les Français pourront recouvrer la plénitude de
leurs libertés, qu'il s'agisse des libertés civiques,
de la liberté d'expression ou des libertés économiques.
Un impératif essentiel, car il conditionne à nos
yeux la possibilité pour la France de reprendre
son élan civilisateur.
Nous vivons aujourd'hui dans un système de totalitarisme
mou, où la démocratie est confisquée, la liberté
d'opinion bridée et le peuple étouffé par la technocratie.
Dans le même temps, le pouvoir doute de lui-même.
Déconnecté des réalités, il apparaît sclérosé, impuissant,
vénal et corrompu. N'est-ce pas là, toute proportion
gardée, une version molle de la situation qui prévalait
dans certains pays de l'Est avant la chute du communisme
? Or, si le mur de Berlin est tombé en une nuit,
l'établissement français ne pourrait-il pas s'effondrer
d'un coup ?