L'identité française est un inestimable trésor.
Un trésor dont nous jouissons chaque jour sans le
savoir car c'est dans ses richesses que nous avons
puisé pour devenir ce que nous sommes. De cette
source magique chacun peut mesurer les effets bénéfiques,
mais pour autant personne ne peut en donner une
définition précise. Sans doute, est-elle d'abord
le produit d'une mystérieuse alchimie dont le secret
remonte à la nuit des temps. Savant mélange de réalités
ethnique, religieuse, linguistique et culturelle,
elle a pris corps au fil des siècles dans le creuset
de l'histoire et du sang, pour devenir le souffle
d'un destin enraciné dans une terre et sublimé dans
une nation.
A la fois dépositaires et instruments de notre identité
nationale, nous, Français de la fin du xxe siècle,
avons de ce bien très cher un impérieux besoin pour
forger notre devenir. Car l'identité est aux nations
ce que la personnalité est aux hommes : un impératif
vital. Si demain la France reniait son identité,
elle cesserait d'être elle-même et donc d'exister.
Elle n'a d'avenir que dans la continuité de son
histoire et dans la fidélité à son être.
Aujourd'hui, cette conscience quasi charnelle de
la réalité nationale semble s'estomper dans l'esprit
de nos compatriotes. C'est pourquoi il convient
de la rappeler avec force car la menace de voir
demain la France perdre son identité n'est plus
illusoire. Certains en effet prétendent que notre
patrie pourrait fort bien s'accommoder de la présence
massive d'une population africaine et maghrébine
et de la prolifération des minarets dans nos villes
et nos campagnes sans pour autant cesser d'être
elle-même. Les doctrinaires du mondialisme qui tiennent
ces propos absurdes ont entrepris de surcroît un
travail funeste de destruction systématique des
fondements mêmes de notre identité nationale. Ils
veulent ouvrir à-tout-va les frontières aux hommes,
aux cultures et aux produits étrangers ; ils prônent
l'échange, le mélange et le métissage comme facteurs
de progrès ; ils présentent comme néfastes et dépassés
les nations et leurs particularismes et diabolisent
ceux qui restent attachés à ces notions.
Il s'agit là d'une véritable entreprise de destruction
de notre identité, contre laquelle nous nous élevons
avec force parce qu'il nous est insupportable de
voir disparaître la France, cette France éternelle
que nous ont léguée nos ancêtres et que nous aimons
comme une famille. Mais notre hostilité à cette
terrifiante perspective résulte aussi de la conviction
qu'elle nous conduirait à notre propre mort, la
mort de notre peuple et de notre nation. Comment
en effet ne pas s'alarmer de l'état de guerre civile
larvée qui s'instaure dans les banlieues multiraciales
de nos grandes villes ? Comment ne pas comprendre
que les innombrables conflits qui éclatent dans
le monde partout où coexistent sur un même sol des
communautés ethniques, religieuses ou culturelles
radicalement différentes préfigurent peut-être notre
situation à venir ? Bosnie, Irlande du Nord, Rwanda,
Palestine, Liban, autant de noms qui devraient résonner
comme des coups de gong lourds de menace. La submersion
de la France par des populations venues d'autres
civilisations nous ferait perdre notre identité
et nous serait fatale. D'ailleurs, un homme qui
ne sait plus qui il est et dont la personnalité
s'est fragmentée en plusieurs facettes antagonistes
est un malade profond qui ne peut plus affronter
la vie. De même, comment imaginer que la France
serait capable de puiser en elle-même les forces
nécessaires pour faire face aux dangers à venir
si elle a laissé échapper son patrimoine, si elle
a perdu la conscience de ce qu'elle est et si elle
se trouve divisée contre elle-même ?
Aussi apparaît-il essentiel de satisfaire à l'impératif
d'identité et donc de refouler la vague de l'immigration
qui menace aujourd'hui la pérennité de notre nation.
C'est tout l'objet de la politique que préconise
en ce domaine le Mouvement national républicain.
La question de l'immigration est délicate précisément
parce qu'elle déchaîne les passions, suscite des
polémiques enflammées et, disons-le aussi, pousse
à des sentiments violents comme la haine ou le désespoir.
L'émotion en ce domaine est d'ailleurs normale puisque
cette question touche à deux réalités charnelles
particulièrement sensibles. D'une part, elle concerne
directement la vie des hommes, non seulement leurs
conditions d'existence, mais aussi leur devenir
et leur essence. D'autre part, elle affecte la substance
même de la communauté que nous formons en tant que
Français, cette entité dont nous avons plus ou moins
conscience mais dont chacun sent bien au fond de
lui-même qu'elle est une nécessité aussi vitale
que le langage ou l'amour.
Certes, de nombreux immigrés présents en France
souhaitent y rester. Il en est, et peut-être même
beaucoup, qui sont de braves gens, désireux de vivre
paisiblement chez nous des fruits de leur travail.
Certes, dans leur majorité ils n'ont rien à voir
dans les troubles dont la police, ou les autres
représentants de la loi, ont à se préoccuper. Et
il est vrai que retourner dans leur pays d'origine
serait pour eux une épreuve difficile. Mais ces
raisons sont-elles suffisantes pour que nous acceptions
la montée continue de la vague migratoire ? Les
bonnes âmes soucieuses avant tout de leur confort
moral peuvent se contenter de ces constatations
et décréter benoîtement qu'il n'y a pas lieu de
s'inquiéter. Mais la dimension du problème et sa
gravité sont tout autres car c'est une vague migratoire
d'une ampleur sans précédent qui est en train de
déferler sur notre pays.
On peut estimer actuellement à au moins six millions
le nombre d'immigrés présents sur notre sol, sans
compter tous ceux qui ont acquis la nationalité
française depuis leur arrivée dans notre pays. Chaque
année, environ deux cent cinquante mille personnes
nouvelles d'origine étrangère s'installent ou naissent
sur notre territoire : un million tous les quatre
ans ! Une véritable invasion silencieuse et pour
l'instant apparemment pacifique, mais qui pourrait
bien nous submerger par son importance. Les conséquences
en sont d'ailleurs déjà effrayantes. Ainsi la présence
massive d'étrangers augmente considérablement les
frais généraux de la nation. Le rapport Milloz en
estimait déjà le coût annuel en 1990 à deux cent
onze milliards de francs, c'est-à-dire plus de la
moitié du produit de l'impôt sur le revenu, une
somme colossale à la charge des Français. Autre
effet non moins préoccupant : l'aggravation accrue
de la délinquance et de la criminalité que suscite
cet énorme afflux de population. Aujourd'hui, plus
d'un tiers des détenus dans les prisons françaises
sont des immigrés, proportion qui dépasse largement
ce niveau dans certains établissements. Quant aux
personnes interpellées pour trafic de drogue, 60
p. cent d'entre elles sont étrangères. L'école non
plus n'est pas épargnée où le nombre des immigrés
atteint trop souvent un seuil au-delà duquel la
bonne instruction des jeunes Français, et même leur
sécurité, se trouvent compromises. Enfin, le chômage,
s'il connaît dans notre pays des taux record, c'est
parce que les étrangers en France tiennent des emplois
que nos compatriotes sans travail pourraient occuper.
Et que dire des banlieues des grandes villes, où
les jeunes habitants immigrés, refusant d'y voir
appliquer la loi, vont jusqu'à rejeter la présence
des forces de l'ordre ? Que penser de ces cités
où les incidents se multiplient, chaque fois plus
graves, amenant beaucoup de nos quartiers au bord
d'une explosion de violence ethnique ?
La marée de l'immigration met donc directement en
cause les grands équilibres de notre nation. La
paix civile est menacée, le plein emploi compromis,
le système scolaire perturbé, les finances publiques
et sociales sont déséquilibrées et, pire que tout,
l'identité même de notre nation est mise en péril.
Déjà, la mode "black-blancbeur" contamine
notre jeunesse et l'islam se répand sur tout le
territoire. Des zones entières de nos villes se
transforment en bazars, et beaucoup de nos compatriotes,
sans avoir jamais quitté la maison ou l'appartement
de leurs parents, se trouvent progressivement plongés
dans un monde exotique, et souvent hostile, qui
a chassé la vie traditionnelle de leur quartier.
Qui peut croire que notre nation, vieille terre
européenne et chrétienne, pourra rester elle-même
si demain notre pays continue de se couvrir de mosquées
et si nos enfants sont élevés au son des mélopées
arabes et des contes africains ? Voilà ce qu'il
faut rappeler à ceux qui trouvent très convenable
M. Mohammed, l'épicier de leur quartier bourgeois
!
Une situation aussi alarmante devrait tirer nos
gouvernants de leur léthargie et les obliger à prendre
leurs responsabilités. Il n'en est rien, hélas.
Plutôt que de ne songer qu'à l'intérêt et à la sauvegarde
de la nation dont ils ont la charge, ils se voilent
la face et se contentent de reprendre à leur compte
les slogans faciles que leur soufflent les lobbies
"antiracistes". Confondant sentiment et
sentimentalisme, ils abordent la question de l'immigration
avec une hypocrisie qui n'est pas de mise face à
un problème aussi grave. Ainsi il est absurde de
réfléchir à la question d'un transfert massif de
population comme on s'intéresse au sort d'une personne
isolée. Car on ne conduit pas la politique d'un
pays en vertu des sentiments que l'on éprouve dans
les relations personnelles. En 1940, il y avait
dans les troupes allemandes beaucoup de bons pères
de famille sans doute sympathiques. Fallait-il pour
autant s'abstenir de résister par la force à cette
armée d'invasion ? Une personne privée peut certes
s'attendrir sur le sort d'un étranger qu'il connaît.
Mais un responsable politique dans l'exercice de
ses fonctions a le devoir de s'intéresser à son
pays et de réagir en fonction des phénomènes collectifs
qui le menacent. Telle est la différence entre le
devoir d'État et le devoir individuel. Aussi la
question qui se pose est-elle de savoir si nous
voulons ou non préserver notre pays de l'invasion
immigrée. Si la réponse est oui, alors il n'y a
pas d'autre voie que celle préconisée par le Mouvement
national républicain.
La politique menée par les partis de l'établissement,
qu'il s'agisse du RPR, de l'UDF, du PS ou du PC,
a déjà démontré sa totale inefficacité. Parce qu'ils
se sentent coupables et qu'ils sont timorés, les
politiciens ne peuvent s'élever à la hauteur des
enjeux d'aujourd'hui et leurs actions restent dérisoires
au regard de la menace. Menace qui ne cesse de grandir
tant le réservoir de l'immigration est immense.
Les peuples du Maghreb, de l'Afrique noire et de
l'Asie connaissent en effet une explosion démographique
sans précédent. Leur faible niveau de vie, quand
ce n'est pas la misère, la famine ou la guerre,
les pousse à émigrer massivement vers l'Europe.
Et, pour couronner le tout, le réveil de l'islam
militant et conquérant, aggravé du désir de revanche
sur l'Occident qui anime de nombreuses élites du
tiers monde, créent dans ces pays les conditions
psychologiques et politiques propres à favoriser
une migration sans précédent. C'est dire si, pour
résister à cette invasion, il faut une volonté autrement
plus ferme que celle dont la classe politique est
capable. On ne peut plus se contenter de demi-mesures
et se payer de mots. Pour s'opposer à cette formidable
poussée migratoire, il est essentiel de déployer
une force de sens contraire, c'est-à-dire d'organiser
le retour des immigrés dans leur pays d'origine.
Dans cette perspective, la première mesure à prendre
consiste à réformer le code de la nationalité. Ce
dernier revêt en effet une importance capitale car,
en déterminant qui est citoyen et qui ne l'est pas,
il définit juridiquement le peuple français. C'est
lui qui précise en quelque sorte la délimitation
légale de notre communauté nationale. Or cette frontière
juridique s'est effondrée, puisque deviennent automatiquement
Français dès l'âge de seize ans tous les étrangers
qui, nés sur le sol national, y ont résidé au moins
cinq ans et en font la demande. A ceux-là s'ajoutent
toutes les personnes qui bénéficient des procédures
d'acquisition automatique et de naturalisation existant
parallèlement. Aussi ce sont chaque année quelque
cent mille étrangers qui acquièrent notre nationalité.
Autant dire qu'un très grand nombre d'entre eux
ne sont Français ni par le cœur ni par l'esprit.
Ce ne sont que des nationaux de papier qui "prennent
leur carte" comme ils le disent eux-mêmes,
ce qui signifie qu'ils reçoivent leur citoyenneté
comme on obtient une super-carte de Sécurité sociale.
C'est là une situation très grave car, si elle doit
se prolonger, il ne sera bientôt plus possible de
distinguer le peuple français au sens plein du terme
par la seule carte d'identité. Et comment éviter
dès lors que certains ne cherchent à le discerner
par la couleur de la peau ?
Aussi avons-nous le projet de simplifier et de clarifier
le code. Nous en reviendrons au seul droit commun,
c'est-à-dire celui de la filiation : est Français
tout enfant né de père ou de mère français. Toutes
les autres procédures, notamment celles liées au
droit du sol, seraient supprimées, à l'exception
de la naturalisation. Dans ce cadre, la nationalité
française pourrait être accordée à un étranger sous
quatre conditions impératives. Que l'intéressé en
ait expressément fait la demande. Qu'il mérite la
faveur qu'il sollicite, ce qui implique qu'il n'ait
pas de casier judiciaire. Qu'en outre il démontre
sa volonté et sa capacité de s'assimiler à la population
française. Enfin, qu'il soit accepté par la communauté
nationale : comme dans un mariage, la naturalisation
exige un consentement réciproque. Etre français
est un honneur, et seuls les étrangers qui éprouvent
ce sentiment et s'en montrent dignes devraient pouvoir
être admis au sein de notre peuple. Dans le même
esprit, les nouveaux naturalisés auraient à prêter
un serment solennel de fidélité à la nation française,
fidélité qui exclut notamment les mécanismes de
double nationalité comme ceux qui permettent actuellement
aux jeunes Français beurs de faire leur service
militaire en Algérie. Une telle réforme est du reste
compatible avec nos principes humanistes, puisque
notre droit de la nationalité a toujours été d'abord
celui de la filiation, comme c'est d'ailleurs le
cas dans des pays aussi respectables que l'Allemagne,
la Suisse ou Israël.
Cette première mesure essentielle étant prise, il
conviendra d'arrêter le flux de l'immigration qui,
à ce jour, n'a jamais cessé.
Nous commencerons par modifier totalement la notion
de regroupement familial. Actuellement, un travailleur
immigré installé légalement en France peut, sous
certaines conditions, faire venir sa famille dans
notre pays. Une latitude qui, soulignons-le en passant,
montre que nos gouvernements, y compris celui de
M. Juppé, continuent d'accepter le principe de l'immigration
de peuplement. Pour ce qui nous concerne, étant
très attachés aux valeurs familiales, nous maintiendrons
le regroupement familial, mais nous en inverserons
le sens. Ceux des immigrés qui désirent ne pas se
séparer de leur famille seront invités à la rejoindre
là où elle réside. Le regroupement familial en France
ainsi arrêté sera remplacé par le regroupement familial
dans le pays d'origine.
Pour ce qui est du droit d'asile, il convient de
distinguer les personnes qui sont effectivement
persécutées à cause de leur engagement politique
en faveur de la liberté de la multitude de ceux
qui, victimes de régimes incapables, connaissent
la pauvreté. La France, un premier ministre socialiste
l'a lui-même indiqué, ne peut accueillir toute la
misère du monde. Aussi ne recevrons-nous que les
seuls véritables réfugiés politiques dans le cadre
de quotas ne dépassant pas quelques milliers de
personnes par an. Les autres ne seront pas acceptés
mais la diplomatie française s'emploiera à leur
trouver un accueil auprès des nations amies de la
France, en Afrique, dans le Maghreb ou au Moyen-Orient.
C'est notamment selon cette procédure que seront
traités les Algériens cherchant à échapper à l'islam
intégriste.
Enfin, notre pays doit cesser d'attirer les étrangers
comme le soleil fait venir les touristes. La France
apparaît en effet, par son système social unique
au monde, comme un véritable pays de cocagne. Le
RMI à lui seul permet bien souvent à un immigré
de gagner sans rien faire dix fois plus d'argent
qu'en travaillant dans son pays d'origine. Pour
mettre un terme à cette situation absurde et stopper
le flux de l'immigration, la préférence nationale
sera donc instaurée dans le domaine social. Les
emplois, de même que les logements HLM, seront réservés
en priorité aux nationaux. Quant aux allocations
familiales, aux aides sociales et au RMI, ils seront
versés aux seuls Français. Le choc que cette mesure
ne manquera pas de provoquer mettra, nous en sommes
persuadés, un terme décisif à l'invasion migratoire
et facilitera le retour des immigrés dans leur pays.
Pour inverser le flux de l'immigration, il faudra
commencer par expulser effectivement les clandestins,
ainsi que les délinquants et les criminels étrangers.
Il suffira de prendre les mesures techniques pour
que soient réellement appliquées les dispositions
d'ores et déjà prévues par la loi. Aujourd'hui,
les clandestins ne sont pas recherchés et peuvent
vivre sur notre sol pendant des années sans être
jamais inquiétés. Quant à ceux qui font l'objet
d'une condamnation prévoyant leur expulsion, il
disposent d'innombrables subterfuges pour échapper
à leur sort. Il convient donc de mettre un terme
à ce scandale en faisant enfin respecter les principes
légaux. Nos politiciens ne répètent-ils pas à satiété
que la France est un État de droit ?
Pour les immigrés en situation légale, le titre
de séjour de dix ans automatiquement renouvelable
sera remplacé par une carte les autorisant à séjourner
un an seulement chez nous et non tacitement reconductible.
Dès lors les cartes cesseront progressivement d'être
renouvelées, à commencer, bien entendu, par celles
des chômeurs en fin de droit. S'agissant en effet
des étrangers venus en France pour travailler mais
ayant perdu leur emploi, et ayant de surcroît épuisé
leurs allocations de chômage, il est logique qu'ils
soient amenés à quitter notre pays. Ce retour s'effectuera
sans drame car il interviendra spontanément, à l'initiative
des intéressés, avant l'expiration de leur permis
de séjour. Quant à ceux qui resteraient sur notre
sol au-delà de la date de validité de ce dernier,
ils se placeraient eux-mêmes en situation de clandestins
et seraient donc traités comme tels.
Seules ces mesures simples et efficaces permettraient,
à n'en pas douter, de résoudre le problème de l'immigration
en moins de dix ans. Il subsisterait évidemment
à l'expiration de ce délai un certain nombre d'immigrés
dans notre pays. Mais il s'agirait de personnes
totalement assimilées et dont le nombre serait suffisamment
marginal pour ne plus mettre en péril l'identité
nationale.
Par ailleurs, à ceux qui estimeraient que ces mesures
sont contraires aux usages de notre pays, nous répondrons
que cette politique énergique s'inscrit au contraire
dans la tradition juridique de la France. Elle consiste
en effet à mettre en application des lois existantes,
comme en matière d'expulsion, à abroger des décrets
récents comme ceux concernant le regroupement familial
ou à rétablir une législation ancienne - c'est le
cas de la préférence nationale qui s'imposait il
y a quelques années encore en matière d'emploi du
fait de la loi socialiste Salengro de 1932. Les
dispositions préconisées par le Mouvement national
républicain conduisent donc à retrouver des configurations
juridiques qui ont déjà été en vigueur sous la République.
Quelle meilleure garantie du sérieux et de la modération
des solutions que nous entendons proposer en matière
d'immigration que cette référence ?
Précisons enfin que cette politique ne concerne
que les ressortissants des pays du tiers monde.
En effet, ceux de nos voisins d'Europe qui viennent
maintenant chez nous, outre qu'ils ne sont pas nombreux,
se trouvent très proches de notre peuple tant par
la culture et l'origine ethnique que par la religion.
Ces personnes ne posent donc aucun des problèmes
que nous connaissons avec les immigrés extra-européens
appartenant à d'autres civilisations. Aussi les
mesures d'inversion des flux migratoires ne toucheraient-elles
pas les citoyens des pays européens.
Malgré ces précisions, certains resteront réservés
à l'égard de notre politique de l'immigration. Lorsque
nous avons présenté sur ce sujet cinquante propositions,
dont il vient en quelque sorte d'être donné le résumé,
une campagne odieuse d'anathèmes, d'injures et de
calomnies s'est déclenchée. Pourtant, certaines
des mesures vilipendées alors ont été reprises par
le gouvernement socialiste lui-même, comme par exemple
la mesure 46 prévoyant la création de "zones
de transit", qui fut adoptée par l'Assemblée
nationale en décembre 1991.
Dans le même esprit, d'ailleurs, il est bon de rappeler
que la plupart de ces cinquante propositions avaient
déjà été mises en œuvre, et de manière plus draconienne,
par un gouvernement radical-socialiste d'avant-guerre,
celui de M. Daladier, que soutenait la chambre du
Front populaire. Alors, une question se pose : les
politiciens d'hier étaient-ils racistes ou ceux
d'aujourd'hui ne sont-ils plus patriotes ?
Quant aux évêques de France, ils sont partis eux
aussi en croisade contre les cinquante propositions,
au motif qu'elles n'étaient pas charitables. Mais
si la charité est une vertu individuelle, elle n'a
rien à voir avec le domaine de l'État dont la vertu
est la justice. Nos évêques confondent les vertus
théologales telles que la foi ou la charité avec
les vertus cardinales comme la justice, la prudence,
la force ou la tempérance, qui seules peuvent concerner
l'action publique. Leurs critiques sont donc dénuées
de tout fondement. D'ailleurs, où irions-nous s'il
fallait que des mesures législatives soient charitables
pour trouver grâce aux yeux des représentants de
l'Église ? Et vont-ils réclamer demain la suppression
du Code pénal au motif qu'il n'est pas assez empreint
de charité chrétienne ? Et que dire du programme
pluriannuel d'équipement militaire ? Toutes ces
critiques à l'égard de la politique préconisée par
le Mouvement national républicain sont profondément
injustes, et d'autant plus iniques que les sentiments
de fraternité y occupent en réalité une place importante.
Nous pensons en effet que, pour être vraiment efficaces,
ces mesures doivent s'accompagner d'un programme
d'aide et de coopération très généreux à l'égard
du tiers monde. La France ne peut se désintéresser
de la misère du monde et, nous le savons, la renaissance
nationale que nous préconisons ne s'épanouira pas
de façon égoïste et frileuse, coupée du monde et
sourde à ses malheurs. En clair, nous pensons que,
si la France est prête à aider les pauvres du tiers
monde, elle entend le faire sur leur sol et non
chez elle. Cette politique est d'ailleurs conforme
à l'idéal d'enracinement que nous revendiquons pour
nos compatriotes et qui doit prévaloir aussi pour
les autres peuples. Car il ne faut pas oublier que
l'immigration, en déracinant les hommes, les expose
à toutes sortes de drames et de souffrances. Aussi
vaut-il bien mieux, plutôt que de les transférer
chez nous, les aider à améliorer leurs conditions
de vie chez eux et mettre en œuvre, parallèlement
à notre politique de l'immigration, un vaste programme
d'aide et de coopération.
Les nations du tiers monde et notamment celles d'Afrique
ayant acquis leur indépendance, il nous appartient
de les traiter comme des États souverains. Ainsi
nos relations doivent-elles se rétablir dans un
esprit de dignité et sur des bases de réciprocité.
Réciprocité car, si la France peut apporter un soutien
considérable à ces pays sur les plans économique,
technique et financier, ceux-ci sont à même, à l'inverse,
de nous aider très efficacement à stopper l'immigration
et à organiser le retour chez eux de leurs nationaux.
La coopération de la France avec chaque pays d'Afrique
sera donc développée en proportion du concours qu'ils
nous apporteront. Ainsi pourront être lancés là-bas
des programmes ambitieux permettant de valoriser
sur place la main-d'oeuvre formée en France et de
retour chez elle. Menés à bien par des ouvriers,
des techniciens et des cadres maîtrisant les méthodes
françaises, des projets solides verront le jour
et aboutiront, alors que d'innombrables opérations
périclitent faute de travailleurs adaptés. Cette
politique de coopération nouvelle répondra par ailleurs
à une aspiration légitime des pays concernés de
voir leurs ressortissants instruits en France revenir
chez eux pour participer au développement de leur
propre patrie.
Aujourd'hui, les politiciens tentent de faire croire
à nos compatriotes que l'immigration est une fatalité
et qu'il est donc inutile de résister à la terrible
déferlante qui risque de nous submerger. C'est une
tromperie. La preuve en est que la politique du
Mouvement national républicain en matière d'immigration
apporte une solution complète au problème : réforme
du code de la nationalité, préférence nationale,
arrêt du regroupement familial et de l'accueil à-tout-va
des faux réfugiés, expulsion des clandestins, des
délinquants et des criminels étrangers, inversion
des flux migratoires et politique d'aide au tiers
monde. Notre identité peut être préservée et notre
nation sauvegardée. A côté de la politique suicidaire
de prétendue intégration des immigrés, il existe
bien une politique réaliste de retour chez eux des
étrangers.
Notre peuple se trouve au bord du précipice. Beaucoup
ferment les yeux et continuent d'avancer en direction
du gouffre. D'autres veulent changer de cap pour
échapper au danger. Nous sommes de ceux-là.