Liberté, égalité, fraternité. Dans sa devise, la
République française a mis à l'honneur cette valeur
aujourd'hui trop méconnue de fraternité. Car qu'est-ce
qu'un peuple sinon une communauté d'hommes et de
femmes rassemblés par une même origine et soudés
par un destin commun qui, à l'instar de la famille,
établit des liens de parenté entre ses membres ?
Aussi la nation, dans la mesure où elle demeure
une réalité charnelle et vivante, se doit-elle de
donner à la fraternité une existence concrète et
tangible. Il y va de la cohésion du peuple et de
sa pérennité. L'exigence de solidarité entre les
Français répond donc à un devoir moral d'entraide
qui se fonde certes sur le sentiment altruiste d'une
forme naturelle de charité à l'égard de son prochain,
mais également sur les liens de sang et de destin
sans lesquels il n'y a pas de peuple ni de nation.
La politique sociale apparaît ainsi comme un impératif
à la fois moral et national indispensable à la survie,
à l'équilibre et à l'harmonie de notre pays, qui
ne peut se concrétiser réellement qu'au travers
de la fraternité entre Français.
Aujourd'hui, cette œuvre sociale de fraternité nationale
est à construire entièrement car la France connaît
une régression sans précédent qui, malgré l'étatisme
socialiste, la livre aux vieux démons du capitalisme
sauvage, de la misère et de l'égoïsme.
Sans doute certains jugeront-ils cette situation
paradoxale, mais les faits sont là. Après deux septennats
de pouvoir socialiste, la pauvreté s'est développée,
la marginalité a gagné et les injustices se sont
aggravées. Certes, les statistiques nous enseignent
que la richesse moyenne de la population n'a pas
diminué, mais les Français dans le dénuement ou
en grande difficulté économique sont devenus beaucoup
plus nombreux. En février 1994, selon le Centre
d'étude des revenus et des coûts, onze millions
de nos compatriotes se trouvaient déjà en état de
"fragilité économique et sociale". Quant
aux marginaux, ceux que l'établissement désigne
du nom d'exclus, ils se sont multipliés au cours
de la dernière décennie. D'après une étude de l'INSEE,
on compterait six millions de personnes au-dessous
du seuil de pauvreté et près de cinq cent mille
sans-abri. Circonstance aggravante, la misère s'est
accrue alors même que l'individualisme s'affirmait
avec cynisme dans les relations sociales et que
les signes de l'argent facile envahissaient avec
arrogance les écrans des médias. Dès lors le sentiment
d'injustice s'est imposé avec une force nouvelle
dans l'esprit de beaucoup de nos compatriotes. Un
sentiment qui ne résulte pas de frustrations comme
celles qu'entretenaient les marxistes à propos des
différences de revenus, mais qui est né d'inégalités
injustifiées, voire moralement scandaleuses.
Ainsi un grand nombre de Français considèrent aujourd'hui
que le travail ne paye plus. "Inutile d'aller
tous les jours à l'usine ou au bureau pour un salaire
de misère ! Mon voisin d'immeuble qui n'a pas d'emploi
vit beaucoup mieux que moi à coups d'allocations,
de combines ou de petits trafics." Et le plus
grave est que cet état d'esprit semble se développer
d'un bout à l'autre de la hiérarchie économique,
jusqu'aux chefs d'entreprise dont beaucoup sont
gagnés par le découragement. Lassés de se battre
tous les jours avec maintes difficultés pour produire
et ne pas licencier, certains sont tentés de vendre
leur affaire et de placer leur argent pour vivre
en rentiers. Le capitalisme spéculatif n'est-il
pas plus profitable que le capitalisme productif
? Et si le travail honnête n'est pas récompensé,
pourquoi s'entêter à rester à tout prix dans la
légalité ? Le travail au noir n'est-il pas plus
rémunérateur que les emplois déclarés ? Et, de là
à basculer totalement dans l'illégalité, il n'y
a qu'un pas, que certains franchissent, hélas, avec
d'autant plus de facilité que, les règles morales
ayant reculé face aux lois de l'argent, il n'y a
plus de barrière pour les retenir. Le petit trafic
de drogue ne permet-il pas de vivre beaucoup mieux
que le SMIC ? Et les grands de ce monde n'offrent-ils
pas le spectacle quotidien de cette grave dérive
? Le journal télévisé nous abreuve de récits de
corruption où il apparaît que certains des plus
hauts dignitaires de notre pays ont reçu des pots-de-vin
dont les montants donnent le vertige. Comment, dès
lors, ne pas éprouver un profond sentiment d'injustice
quand on constate que le travail utile, honnête
et bien fait est moins rentable qu'une activité
parasite, illégale ou amorale ?
Autre injustice : nombre de nos compatriotes aux
revenus modestes ont l'impression d'être moins bien
traités que les étrangers en France. Tout se passe
en effet comme si s'était instaurée dans notre pays
une forme de préférence nationale inversée, dont
les Français seraient les victimes et les immigrés
les bénéficiaires. Parce qu'elles ont souvent beaucoup
d'enfants, les familles étrangères passent avant
les familles françaises dans l'attribution des logements
HLM ; pour les mêmes raisons, les immigrés bénéficient
fréquemment d'allocations familiales très substantielles
alors que les foyers français d'un ou deux enfants
ne reçoivent qu'une aumône. Plus grave encore, les
mécanismes du FAS, le Fonds d'action sociale exclusivement
réservé aux immigrés, créent les conditions financières
d'une véritable préférence étrangère. Par ce biais,
les immigrés, qui ont déjà accès à toutes les prestations
sociales offertes aux Français, se voient en outre
attribuer des allocations supplémentaires interdites
à nos compatriotes : aides au logement, à la scolarisation
des enfants et même à la création d'entreprise.
Enfin, les administrations réservent un traitement
de faveur aux étrangers au nom d'un préjugé antiraciste.
Terrorisé à l'idée d'être accusé de racisme, l'employé
cédera devant l'étranger mais restera intraitable
face au Français, et cela d'autant plus facilement
que les immigrés, parfaitement organisés, connaissent
généralement beaucoup mieux leurs droits que nos
compatriotes. C'est ainsi que les étrangers obtiennent
avec facilité des avantages ou des prestations qui
sont refusés aux Français ou ne leur sont tout simplement
pas proposés. Aussi se développe-t-il parmi nos
concitoyens les moins riches un terrible sentiment
d'injustice qui, conjugué avec la marginalité, détruit
les liens communautaires et la cohésion sociale
de notre pays.
Malgré la redistribution bureaucratique et autoritaire
des revenus qu'elle a mise en œuvre, la politique
sociale des socialistes, pourtant présentée comme
la panacée, a totalement échoué. Loin de renforcer
la solidarité entre les Français, elle a exacerbé
l'individualisme et donné naissance à l'égoïsme
social. Et ce ne sont pas les opérations de propagande
médiatique comme les charity-shows de la télévision
qui ont pu atténuer le sentiment d'abandon qu'éprouvent
les Français en difficulté. Nous sommes entrés dans
une société du chacun pour soi où les pauvres sont
totalement délaissés. Le peuple s'est métamorphosé
en une foule d'individualités isolées.
Il paraît donc urgent d'engager une grande politique
sociale capable de corriger les injustices, de rétablir
les structures protectrices traditionnelles et d'organiser
la fraternité.
A cet égard, la politique préconisée par le Mouvement
national républicain se situe aux antipodes des
pratiques socialistes. Pour la gauche, en effet,
il s'agit d'intensifier les mécanismes de redistribution
des revenus et de multiplier les allocations de
toutes sortes. Ce procédé, qui a d'ailleurs échoué,
est à nos yeux totalement archaïque. Outre qu'il
pénalise le système de production, il transforme
les Français en assistés sans pour autant secourir
la vraie pauvreté. La politique sociale telle que
nous la concevons ne doit donc pas chercher à multiplier
les allocations, mais permettre à un nombre croissant
de nos compatriotes de vivre dignement du fruit
de leur travail. Car, en réalité, le progrès ne
réside pas dans le développement des prestations
sociales comme le croient les socialistes, il consiste
au contraire à les rendre inutiles. A cette fin,
il faut mener une politique de revalorisation significative
des bas revenus et rétablir la justice dans la hiérarchie
des rémunérations.
L'amélioration des salaires les plus modestes passe
en premier lieu par l'inversion des flux migratoires.
La présence sur le marché du travail d'une main-d'œuvre
peu qualifiée et peu exigeante que certains emploient
souvent sans la déclarer crée une pression à la
baisse des salaires les moins élevés. Comment en
effet augmenter significativement le SMIC quand
un "coolie" pakistanais se "loue"
50 F la journée auprès des confectionneurs du sentier
? Il convient donc, pour que les Français les moins
favorisés voient leur rémunération s'améliorer,
d'organiser le départ des immigrés et notamment
l'expulsion des clandestins.
Cette politique répond de surcroît à la nécessité
de lutter contre les injustices en instaurant une
hiérarchie des revenus plus équitable. Pour cela,
il faut mettre un terme au scandale que représentent
le parasitisme et le trafic de l'argent mal acquis.
Aussi la lutte contre la corruption et la répression
très sévère des crimes et des délits économiques
répondent-elles également à un impératif de justice
destiné à rendre toute sa valeur au travail honnête.
Il faut que les trafics illégaux deviennent de moins
en moins intéressants pour ceux qui s'y livrent
et les activités légales de plus en plus profitables.
Le retour de l'ordre est une composante indispensable
de la politique sociale. Dans le même esprit, il
conviendra de favoriser financièrement les activités
productives et, inversement, de pénaliser les agissements
purement spéculatifs. Notre projet est simple :
nous voulons donner la meilleure place à ceux qui
travaillent et qui produisent et faire la chasse
à l'argent facile, aux fortunes frauduleuses et
à la spéculation.
Quant à la hiérarchie des revenus, elle doit s'établir
selon d'autres critères que ceux qui ont prévalu
jusqu'à maintenant. En particulier, nous ne pensons
pas que la justice, en la matière, puisse se fonder
sur un principe égalitariste. Nous nous situons
même aux antipodes de cette idée obsessionnelle
des socialistes. Quoi de plus illégitime en effet
que de traiter les individus à l'identique si leurs
mérites, leurs talents et leur travail sont différents
? Le revenu de chacun doit être proportionnel à
ses qualités, à ses efforts et à son utilité pour
la société. Tous ceux qui ont dû faire le sacrifice
d'une longue formation et qui assurent des fonctions
bénéfiques pour notre pays devraient donc être rémunérés
et considérés en conséquence. Or actuellement cette
exigence de justice n'est pas reconnue. Ainsi les
membres de certaines professions comme celles de
magistrat, de professeur, de militaire, d'infirmière
ou de policier, celles d'agriculteur et de pêcheur,
par exemple, ne perçoivent pas le traitement auquel
ils auraient légitimement droit. Comment s'étonner
dès lors que la grogne s'empare souvent de ces milieux
professionnels ? Une grogne bien compréhensible
car l'injustice provoque la colère. Il faudra donc
entreprendre une action d'envergure afin de réajuster
à l'échelle nationale les revenus des Français et
de permettre à chacun de retrouver, à travers un
juste salaire, sa place légitime dans la société.
Telle est la condition première du retour à l'harmonie
sociale.
Pour rétablir pleinement la justice, il convient
cependant que les Français aient à nouveau le sentiment
d'être mieux traités que les étrangers. A cette
fin, le Mouvement national républicain entend mettre
en œuvre le principe de la préférence nationale,
principe qui découle directement de l'existence
même de la patrie et qui stipule que les Français
en France sont prioritaires par rapport aux étrangers.
Quoi de plus normal en effet que les citoyens qui
ont des devoirs à l'égard de leur pays bénéficient
en contrepartie de droits qui leur sont concédés
à titre exclusif par la nation ? Il s'agit là non
seulement d'un impératif de justice, mais aussi
d'une obligation morale de fraternité nationale.
Il est par exemple logique qu'un père donne la priorité
aux membres de sa famille. A contrario, que dirait-on
d'un homme qui viendrait en aide à son voisin mais
délaisserait son fils pourtant dans le besoin ?
Chacun jugerait sévèrement ce père indigne qui aurait
ainsi trahi les liens préférentiels et sacrés qui
doivent unir les membres d'une même famille. De
la même façon, si le peuple français est une authentique
communauté, il s'apparente à une famille, ce qui
implique des relations de préférence au bénéfice
de ses membres. Aussi les gouvernants qui, en période
de chômage généralisé, ne réservent pas en priorité
les emplois aux membres de la communauté nationale
sont-ils aussi indignes que le père qui abandonne
son fils.
Loin d'être une manifestation néfaste d'exclusion,
comme le prétendent les esprits faux de l'établissement,
la préférence nationale s'impose donc comme une
exigence morale, exigence qui doit se manifester
concrètement dans la vie quotidienne des Français.
Ainsi les citoyens deviendront prioritaires dans
l'attribution des logements HLM, les emplois disponibles
leur seront proposés en priorité, de même qu'en
cas de licenciement économique, les Français ne
pourront éventuellement être licenciés qu'après
les étrangers de même qualification. Les prestations
liées au FAS seront par ailleurs supprimées et les
allocations familiales, le salaire parental, les
aides sociales et le RMI réservés aux nationaux.
Ces règles de préférence sont en vigueur dans de
nombreux pays du monde, y compris dans la plupart
des États africains et maghrébins, sans avoir jamais
suscité la moindre campagne d'indignation. Triplement
légitime, leur application correspond à l'intérêt
national, répond à un impératif moral et résulte
du principe de réciprocité avec les pays étrangers.
La préférence nationale sera donc généralisée et
son principe inscrit dans le texte de notre Constitution.
Outre qu'elle mettra fin au sentiment d'injustice
que ressentent actuellement beaucoup de nos compatriotes,
la mise en œuvre d'une telle mesure contribuera
de surcroît au rétablissement de la cohésion sociale.
Si un grand nombre de personnes se retrouvent aujourd'hui
isolées et marginalisées dans notre pays, c'est
en effet en raison de l'atomisation de la société
et de la destruction des communautés naturelles
qui autrefois les aidaient à affronter les difficultés
de l'existence. Comment d'ailleurs observer sans
un serrement de cœur le tragique spectacle de tous
ces clochards et de tous ces mendiants qui déambulent
dans les rues de nos villes ? Et comment ne pas
éprouver l'impression d'une grave régression en
constatant que ces malheureux sont pratiquement
tous des Français ? Les immigrés en cette matière
nous donnent en effet une leçon de solidarité civique
: parce que leurs structures familiales et traditionnelles
sont encore solides, ils se soutiennent mutuellement
et ne laissent aucun des leurs affronter seul la
misère et l'adversité.
Aussi la politique sociale du Mouvement national
républicain a-t-elle pour objectif de conforter
ces communautés naturelles indispensables à l'épanouissement
de la solidarité entre les Français. L'une d'entre
elles est la nation, qui reprendra toute sa vigueur
avec l'instauration de la préférence nationale.
Une autre est la famille dont le rôle se révèle
essentiel depuis l'origine des temps, puisqu'aux
époques où il n'existait aucune forme de sécurité
sociale, c'est elle qui assumait les frais liés
à la maladie et à la vieillesse. Les parents âgés
qui ne pouvaient plus gagner leur vie étaient pris
en charge par leurs enfants et, en cas de maladie
ou d'accident, la famille faisait jouer la solidarité
pour ses membres. Aujourd'hui, ces traditions d'entraide
familiale n'ont pas totalement disparu mais la précarité
financière des familles les rend souvent incertaines.
Aussi est-il indispensable que les familles françaises
soient confortées et qu'elles disposent d'un patrimoine,
seul véritable moyen pour elles de pratiquer une
solidarité efficace et authentique.
La constitution d'un patrimoine pour chaque Français,
tel doit être l'un des objectifs prioritaires d'une
politique sociale non socialiste. Car, au-delà de
tous les mécanismes collectifs, le patrimoine reste
la meilleure des assurances contre les aléas de
la vie. Sans compter que la possession d'un bien
est aussi un facteur de stabilité sociale et psychologique
autant qu'un instrument d'enracinement. Celui qui
possède un patrimoine, même modeste, surtout s'il
s'agit d'un logement, n'est plus totalement dépendant
du monde extérieur. Il dispose d'une marge d'autonomie
et, parce que son bien peut être dégradé ou saisi,
il acquiert également un sens plus aigu des responsabilités
sociales. Il est donc nécessaire de mener une politique
de promotion du patrimoine populaire permettant
aux Français les plus modestes de se constituer
un bien qui leur appartienne en propre et, en particulier,
d'acquérir un logement. A cet égard, il sera proposé
aux locataires français de HLM de devenir propriétaires
de leur appartement grâce à un prêt dont les mensualités
seront à peine supérieures au loyer. Dans le même
esprit, il convient de développer le capitalisme
populaire et de mettre à profit la désétatisation
des sociétés nationalisées pour distribuer massivement
un petit portefeuille d'actions aux familles françaises.
Ajoutons enfin que cette politique de propriété
populaire n'a de sens que si les patrimoines ne
sont pas démantelés à l'occasion des successions.
N'est-il pas en effet immoral, démotivant et absurde
que les parents ne puissent pas transmettre intégralement
à leurs enfants ce qui est souvent le produit d'une
vie de travail et de privations ? La spoliation
opérée actuellement par le fisc au travers de l'impôt
sur la succession est un facteur de déracinement
et de désintégration sociale dont les effets économiques
se révèlent par ailleurs funestes. Alors que cet
impôt ne rapporte à l'État qu'un pour cent de ses
recettes fiscales, c'est l'ensemble des entreprises
familiales qu'il déstabilise périodiquement. Combien
de petites sociétés ou d'exploitations agricoles
ont ainsi disparu parce que les héritiers ne pouvaient
pas acquitter les droits de succession sans démanteler
leur bien ? L'impôt sur la succession en ligne directe
sera donc supprimé.
Au-delà de cette politique de patrimoine populaire,
c'est un grand élan de solidarité qu'il est urgent
de susciter et d'orchestrer. A cet égard, il convient
de créer un vaste service de fraternité française
destiné à organiser concrètement la solidarité nationale
au bénéfice des Français les plus démunis. Cet organisme
aura pour mission de ménager des contacts quotidiens
avec les plus défavorisés de nos compatriotes et
d'assurer l'octroi et le suivi des aides prévues
par les services administratifs des collectivités
publiques. Il apportera donc, par rapport aux instances
déjà existantes, ce supplément de chaleur humaine
et de relation personnalisée que les organes officiels
trop bureaucratisés ne peuvent plus offrir. Le service
de fraternité française comptera, à l'instar de
la Croix-Rouge, des professionnels, des travailleurs
sociaux et des bénévoles bénéficiant d'une solide
formation. Tous seront au contact direct de leurs
compatriotes en difficulté, qu'ils soient chômeurs
sans ressources, handicapés, sans domicile fixe,
alcooliques, toxicomanes ou âgés et isolés. Ce service
de fraternité française constituera le cadre privilégié
d'épanouissement d'une vraie solidarité nationale,
aussi éloignée de la bureaucratie socialisante que
du charity-business de la télévision. Sorte de parrainage,
l'entraide "rapprochée" constitue, l'expérience
l'a montré, une méthode efficace et sans doute plus
bénéfique que les visites administratives des employés
de l'aide sociale. Aussi, le service national de
fraternité française, doté de gros moyens et animé
par de nombreux bénévoles, pourrait-il devenir demain
une arme redoutable contre la pauvreté, le malheur
et la marginalité. Encore faudrait-il qu'il dispose
des instruments nécessaires à l'exercice de sa mission.
A cet égard, la création d'une allocation nationale
de solidarité venant modifier l'actuel RMI paraît
nécessaire. Cette allocation, réservée aux Français
sans ressources et dont le montant pourrait être
réévalué, serait assortie, pour tous ceux qui sont
en âge et en condition physique de travailler, d'une
obligation d'activité à temps partiel, activité
qui serait proposée par les collectivités locales
dans le cadre d'emplois d'intérêt général. Outre
les subsides qu'elle dispenserait à nos compatriotes
les plus pauvres, une telle prestation les amènerait
à se réinsérer dans la société et dans le monde
du travail en leur redonnant, ne serait-ce qu'à
leurs propres yeux, une utilité et une fonction
sociales.
Les personnes sans domicile fixe pourront par ailleurs
trouver le gîte et le couvert dans les actuels foyers
Sonacotra qui, cessant d'être réservés aux immigrés,
pourront les accueillir et leur fournir toute l'année
des places en qualité et en nombre suffisants.
S'agissant des alcooliques et surtout des toxicomanes,
on ne peut plus s'en remettre aujourd'hui aux méthodes
laxistes : le mal doit être combattu avec vigueur
et les malades sauvés, au besoin malgré eux. Des
cures de désintoxication obligatoires seront ordonnées
par décision administrative dans des centres spécialisés
sous contrôle médical. La réinsertion sociale des
intéressés sera prise en charge par le service de
fraternité française qui leur assurera, avant qu'ils
ne trouvent un travail fixe, les bénéfices de l'allocation
nationale de solidarité. La drogue constitue en
effet aujourd'hui l'un des fléaux les plus graves
auxquels se trouve confronté notre pays. Aussi la
lutte contre la toxicomanie doit-elle inciter les
pouvoirs publics à engager, parallèlement au traitement
des intoxiqués, des actions de prévention d'envergure,
notamment par le biais de l'école, et surtout à
mener une répression impitoyable à l'égard des trafiquants
de drogue dont les responsables de réseaux doivent
être passibles de la peine de mort.
Enfin, pour ce qui concerne le sida, il faut en
revenir à une évidence : la maladie est actuellement
incurable et se développe comme une épidémie. Dans
l'attente d'un traitement ou d'un vaccin efficace,
la seule solution est donc de recourir aux méthodes
traditionnelles pratiquées de tout temps en de telles
circonstances, c'est-à-dire détecter les personnes
atteintes par le virus et les empêcher de contaminer
celles qui sont saines. Cette méthode, visant à
priver la maladie de tout nouveau terrain d'expansion,
est la seule façon de juguler le mal et d'œuvrer
à son extinction. Comme le sida nous est venu d'au-delà
des mers, des contrôles sanitaires seront donc imposés
aux frontières et l'entrée sur le territoire sera
refusée aux étrangers qui ne pourraient pas fournir
un test récent de séronégativité. Pour les Français,
un dépistage systématique est à prévoir afin d'informer
de leur état ceux qui sont contaminés et d'éviter
qu'ils ne propagent le mal. Il est par exemple absurde
que les examens prénuptiaux obligatoires avant le
mariage ne comportent pas le test du sida. Dans
le même esprit, l'information concernant l'usage
des préservatifs devrait au moins être accompagnée
d'une campagne d'incitation à la fidélité conjugale.
Quant à ceux qui seraient convaincus d'avoir sciemment
contaminé leurs partenaires, ils seront poursuivis
pour tentative d'homicide volontaire. De telles
mesures susciteront peut-être l'indignation de certains
esprits conformistes. Qu'importe, puisqu'elles répondent
de façon évidente aux exigences de la santé publique.
Il convient en effet de remettre les idées à l'endroit,
la priorité n'étant pas d'éviter la marginalisation
des malades, mais d'empêcher la maladie de se répandre
davantage. Tout doit donc être tenté pour que les
séropositifs ne contaminent pas ceux qui sont sains.
Bien entendu, ces dispositions n'interdisent pas
qu'on vienne en aide aux sidéens, bien au contraire,
et tout particulièrement à ceux qui ont été contaminés
par la faute des autorités politiques et sanitaires.
La solidarité nationale doit aussi s'appliquer dans
ce domaine sans aucune restriction, tant sur le
plan médical que par le biais social.
Pour le reste, il faut sauver le système de protection
sociale aujourd'hui au bord de la faillite. Il s'agit
là d'un problème financier très difficile puisqu'il
porte sur un budget considérable dont les dépenses
augmentent plus vite que les recettes. Pour le résoudre,
il conviendra d'abord de le scinder en plusieurs
éléments qui trouveront chacun leur solution isolément.
Ensuite, nous créerons des caisses spécifiques pour
les immigrés. Ceux-ci reçoivent actuellement sous
forme de prestations environ cinquante milliards
de francs de plus qu'ils ne versent sous forme de
cotisations. L'ensemble de notre système social
s'en trouve donc lourdement pénalisé car ce découvert
est du même ordre de grandeur que le déficit de
l'assurance-maladie et doit être supporté par les
cotisants et les contribuables français. Des caisses
réservées aux étrangers seront donc instituées de
façon que leurs comptes soient équilibrés. Les prestations
seront les mêmes que celles offertes aux Français,
mais les cotisations patronales seront calculées
pour couvrir les prestations à verser.
Pour ce qui concerne l'assurance-maladie, des économies
devront être recherchées partout où elles sont réalisables.
A titre d'exemple, il serait bon de développer massivement
l'hospitalisation à domicile qui assure aux malades
les mêmes soins que l'hôpital pour des coûts infiniment
plus bas. Chaque fois que ce sera possible, cette
pratique sera donc mise en œuvre et toutes les solutions
décentralisées génératrices d'économies seront systématiquement
privilégiées.
Cela étant, des arbitrages entre des besoins qui
ne cessent de croître et des moyens qui restent
limités seront inévitables. Il nous paraît préférable
de demander aux Français de décider eux-mêmes, directement
et individuellement, plutôt que de faire le choix
à leur place de façon bureaucratique et collectiviste.
Pratiquement, il faut donc, dans le cadre d'un régime
national commun à tous les Français, assurer à tous
une protection obligatoire. C'est la Caisse nationale
d'assurance-maladie, devenue organisme d'Etat contrôlé
par le Parlement, qui assurerait la gestion du système
et son nécessaire redressement. Et, pour le reste,
il faut offrir à nos compatriotes la possibilité
d'opter pour des assurances complémentaires plus
ou moins complètes que des sociétés privées pourraient
être amenées à offrir concurremment aux organismes
publics.
S'agissant des retraites, le problème principal
est celui de l'effondrement démographique. Et le
plus important pour le long terme est d'engager
une politique nataliste de préférence familiale
capable, comme nous l'avons vu, de provoquer une
augmentation significative du nombre des naissances.
Pour le court terme, il convient là encore, afin
de garantir les retraites, de donner aux Français
la possibilité d'exercer eux-mêmes les arbitrages
nécessaires. C'est dans cet esprit qu'il faut leur
rendre la liberté de choisir l'âge de leur départ
à la retraite. En créant les conditions qui ont
poussé beaucoup de salariés à cesser leur activité
à soixante ans, les socialistes ont mécontenté un
grand nombre de nos compatriotes et par ailleurs
gravement compromis l'équilibre financier des régimes
de retraite. L'instauration de la retraite à la
carte assainira naturellement la situation, d'autant
qu'en complément du système de retraite obligatoire,
les systèmes complémentaires facultatifs de retraite
par capitalisation seront encouragés.
Sauver la Sécurité sociale, faire renaître la solidarité
entre les Français, reconstruire les communautés
naturelles qui les protègent, restaurer la justice
sociale et rendre la dignité à chacun de nos compatriotes,
telles sont les mesures d'envergure qui doivent
permettre à la France de devenir une nation sociale.
Il s'agit là d'une entreprise sans précédent mais
qui s'impose aujourd'hui comme une nécessité vitale
si l'on veut rétablir la cohésion fraternelle de
notre peuple, son unité, et donc lui rendre sa capacité
à forger un avenir pour nos enfants.