"Prenez le chemin qui descend, de toute façon
il n'y en a qu'un seul." Tel est, en substance,
le message de la classe politique aux Français.
Dans ce livre, je me suis efforcé de montrer qu'il
en existe un autre : celui qui monte.
Contrairement à ce qui nous est affirmé, il y a
bien en effet une autre politique que celle menée
depuis des années. Une politique différente, qui
prône le redressement par l'audace et le bon sens,
une politique qui apporte concrètement des solutions
d'envergure à tous les problèmes difficiles posés
à notre pays.
Mais, si la voie est tracée et qu'il suffit de la
suivre, pourquoi ne pas s'y engager et mettre en
œuvre cette politique de renouveau ? Impossible
! nous répondent les esprits faux de l'établissement,
tout imprégnés de conformisme et d'arrogance. "Votre
projet est sans doute très intéressant. S'il pouvait
être appliqué, ce serait peut-être bénéfique pour
notre pays, mais tout cela est hors de portée. Même
si demain le Mouvement national républicain exerçait
le pouvoir, il ne pourrait pas entreprendre le dixième
de ce que vous préconisez. Le chemin vers le haut
existe peut-être, mais il est impraticable !"
Cette réaction dictée par le scepticisme et le fatalisme
qu'on nous oppose, si elle peut se comprendre de
la part de certains de nos compatriotes fort éloignés
de la chose publique, est en revanche inadmissible
venant de responsables politiques de haut niveau.
Il ne s'agit pas en effet de savoir si un tel projet
de renaissance est possible ou non. Car la vraie
politique ne se limite pas à faire ce qui est possible
: elle consiste à rendre possible ce qui est nécessaire.
Et c'est là que se situe la véritable ligne de clivage
entre la classe politicienne et le Mouvement national
républicain: ils nous disent "c'est impossible",
nous leur répondons "c'est nécessaire".
Les membres de l'établissement, au-delà de leurs
apparences, sont donc des êtres résignés, frileux
ou couards, puisqu'ils se contentent de faire ce
qui leur paraît possible car, enfin, d'où un homme
d'État tire-t-il sa grandeur sinon, précisément,
de sa capacité à refuser cette médiocre limitation
et à poser simplement deux questions essentielles
: qu'est-ce qui est nécessaire ? Comment le rendre
possible ? Ce qui est nécessaire, c'est ce qui vient
d'être décrit dans les chapitres précédents, comment
le rendre possible, c'est ce que je voudrais exposer
maintenant. Car, pour appliquer ce programme de
grande envergure, le Mouvement national républicain
au pouvoir disposerait de nombreux leviers dont
la classe politique est privée ou qu'elle refuse
d'utiliser.
Premier levier de renouveau : s'attaquer à la cause
et non aux effets des fléaux qui accablent notre
pays. Une démarche dont se révèle incapable l'actuelle
classe politique qui reste à la surface des choses,
soucieuse avant tout d'atténuer les conséquences
de ces maux quand elle ne cherche pas tout simplement
à les dissimuler. En matière d'emploi, elle s'est
contentée d'entreprendre le traitement social du
chômage en s'efforçant par ailleurs, au moyen d'artifices
statistiques, de réduire le nombre des chômeurs
déclarés. Dans le domaine de l'immigration, sa politique
se résume à l'incantation antiraciste, ce qui ne
peut avoir évidemment aucune influence sur le phénomène.
Phénomène dont elle s'efforce de surcroît de dissimuler
l'ampleur en occultant les données chiffrées. S'agissant
des banlieues sensibles, sa seule préoccupation
est de distribuer suffisamment de subventions et
d'aides de toutes sortes pour éviter que les tensions
ne débouchent sur des explosions. Aucun de ces problèmes
n'a été abordé au fond, aucun d'entre eux ne sera
donc résolu.
En revanche, le Mouvement national républicain au
pouvoir, je crois l'avoir montré, loin d'éluder
la réalité ou d'esquiver les difficultés, s'attaquerait
aux causes du mal dont souffre notre pays. C'est
ainsi par exemple qu'il entend résoudre réellement
et durablement la question de l'immigration, non
pas en se payant de mots mais en organisant concrètement
le retour chez eux des immigrés. Or l'immigration
en France est à l'origine de très nombreux drames.
Si donc un gouvernement de renouveau national engage
une politique de réduction progressive du nombre
des immigrés, il améliore aussitôt par contrecoup
la situation de l'emploi, celle des banlieues, de
l'école et de la protection sociale, de même qu'il
réduit l'insécurité et renforce la cohésion sociale
et culturelle de notre pays.
Or cette politique pourra être mise en œuvre car
le Mouvement national républicain disposera par
ailleurs d'un autre levier très puissant auquel
les responsables de l'établissement n'osent pas
recourir. Je veux parler du peuple. C'est en effet
en nous appuyant sur la volonté du peuple et en
l'imposant chaque fois qu'elle se sera clairement
exprimée que nous pourrons entreprendre les grandes
réformes nécessaires au redressement du pays. Le
référendum constitue à cet égard un instrument incomparable
car, si demain les Français se prononcent majoritairement
pour le retour chez eux des immigrés, qui pourra
s'opposer à leur volonté ? Or chacun sait que c'est
le souhait profond et parfois secret de la plupart
de nos compatriotes.
Est-ce à dire que les réformes que nous préconisons
devront être imposées à la minorité hostile dans
un rapport de force qui pourrait provoquer des déchirures
préjudiciables au sein de notre communauté nationale
? Certainement pas, car nous nous emploierons à
rassembler et à susciter autour de ces projets de
renaissance un large consensus national.
Le combat que nous mènerons pour la réhabilitation
des valeurs créera progressivement un climat favorable
à la nouvelle politique et changera l'atmosphère
où baignent ceux qui, dans les sphères officielles,
façonnent l'opinion. Ce qui semble évident aujourd'hui
deviendra objet d'interrogations, de remises en
question et de critiques. Ce qui paraît impensable
actuellement sera considéré demain comme original,
intéressant, voire à la mode. Et le basculement
en faveur de nos thèses et de notre vision du monde
pourra se produire rapidement. S'agissant des idées
dominantes, le plateau de la balance penche aujourd'hui
du côté de nos adversaires, mais rien ne dit qu'il
faille mettre un poids considérable dans l'autre
plateau pour renverser le sens de l'équilibre. Je
pense pour ma part qu'il suffira de peu de chose
pour provoquer ce retournement de tendance et faire
apparaître à nouveau nos valeurs comme des évidences
communément admises. Nous disposons dans cette perspective
d'un atout considérable car le bon sens et les traditions
travaillent dans la même direction que nous.
Notre situation actuelle est en effet très différente
de celle des marxistes par exemple, qui, pour réussir,
devaient essayer d'imposer aux individus une idéologie
fumeuse concoctée de toutes pièces par le cerveau
d'un penseur déraciné du xixe siècle. Pour nous,
il s'agit plus simplement de remettre les idées
à l'endroit et de rendre à notre peuple le sens
des vérités immémoriales qui de tout temps l'ont
guidé. Ce dont il est question, c'est de lui permettre
de se retrouver à nouveau en accord avec lui-même,
avec ses pensées profondes, ses instincts vitaux
et de recouvrer le bon sens qui est le sien. Il
s'agit de pousser nos compatriotes à redevenir eux-mêmes
et cette tâche est infiniment plus facile que le
travail contraire. Chacun d'ailleurs le sent bien,
car ils sont innombrables, aujourd'hui, les Français
à penser comme nous au fond d'eux-mêmes, mais ils
s'auto-censurent, répriment leurs sentiments et,
sous la pression sociale du qu'en-dira-t-on, se
sentent coupables de les éprouver. Que cesse cette
pression et ces convictions actuellement enfouies
remonteront aussitôt à la surface pour se faire
entendre avec force et devenir à leur tour les idées
dominantes. C'est pourquoi nous utiliserons dans
notre tâche de renouveau national le levier des
traditions. Fruit des expériences maintes fois répétées
de notre peuple, elles ne peuvent mentir. En leur
rendant une vie et un lustre nouveaux, nous disposerons
d'arguments et de moyens supplémentaires pour aider
notre peuple à retrouver sa personnalité.
Dans notre œuvre de renaissance, nous pourrons également
utiliser trois puissants ressorts qui conduiront
comme naturellement les hommes à faire leurs notre
vision et nos propositions.
Le premier d'entre eux est celui de l'équité. Rien
en effet ne révolte autant les hommes et ne les
pousse davantage à l'action que le sentiment de
l'injustice. C'est donc en nous appuyant sur ce
noble penchant que nous pourrons mener à bien notre
politique de réforme. Dans la mesure où son objectif
consiste précisément à corriger les iniquités, elle
bénéficiera d'un puissant soutien populaire. C'est
en effet par souci de justice que nous instaurerons
la préférence nationale, mettant ainsi un terme
aux situations scandaleuses de racisme antifrançais
dont nos compatriotes sont actuellement les victimes.
C'est aussi au nom de la justice que sera créé le
principe de la préférence familiale pour en finir
avec la situation inique aujourd'hui réservée à
ceux qui ont des enfants. C'est enfin dans le même
esprit que nous prendrons parti pour les honnêtes
gens contre les criminels.
De même que nous œuvrerons pour la justice, notre
action s'appuiera sur l'impératif de liberté. La
politique de renaissance nationale vise en effet
à redonner aux Français les libertés qu'ils ont
perdues : liberté d'expression pleinement rétablie,
libertés civiques retrouvées, libertés économiques
restaurées, liberté pour les mères de famille au
travers du salaire parental, libertés pour les retraités
qui pourront choisir l'âge auquel ils cesseront
leur activité. Or ces libertés nouvelles contribueront
à remettre notre pays sur la bonne voie, car elles
rendront à la communauté des Français son poids
légitime. Et dès lors qu'il pourra choisir par lui-même,
le peuple viendra spontanément conforter et soutenir
le projet qui est le nôtre.
La liberté, mais aussi la fierté, serviront notre
projet de redressement national. Les hommes en effet
ont besoin de s'élever au-dessus de leur condition,
de pouvoir s'identifier à une entité qui les dépasse
et les grandisse. Comme, hélas, la société ne leur
offre aujourd'hui rien qui puisse les hisser au-delà
de leur situation quotidienne, beaucoup de nos compatriotes
cherchent à satisfaire cette légitime aspiration
en se tournant vers des réalités de substitution
comme le spectacle sportif, par exemple, qui leur
permet, en soutenant une équipe, de vivre ses succès
ou ses échecs. Mais cela reste limité. Notre intention
est donc de rendre aux Français cette dimension
à la fois collective et idéale qui leur manque en
réhabilitant le patriotisme. La nation redeviendra
à leurs yeux une communauté à laquelle ils puissent
s'identifier et dont ils pourront être fiers. La
France ne vaut-elle pas l'équipe de France ? Il
s'agira donc d'exalter le sentiment de fierté nationale
en faisant prendre conscience à nos compatriotes
de la grandeur de notre pays, en ramenant à leur
mémoire le souvenir de nos gloires passées, en leur
rappelant qui nous sommes, d'où nous venons, quel
sang coule dans nos veines. Ils pourront dès lors
se rassembler et se mobiliser autour d'une politique
de redressement national visant à redonner son rang
à la France. Politique qui deviendra la leur et
qu'ils voudront voir triompher, comme le dimanche
après-midi, devant la télévision, ils veulent que
leur équipe l'emporte.
Le Mouvement national républicain pourra réussir
là où les autres échouent car il incarnera par ailleurs
trois qualités essentielles qui ne semblent plus
aujourd'hui caractériser nos dirigeants. Je veux
parler du courage, de la volonté et de l'honnêteté.
Dans les périodes tourmentées, c'est à leur courage
que l'on reconnaît les hommes d'État et c'est de
cette vertu majeure que notre pays a le plus besoin,
car les responsables de la classe politique, dont
personne ne nie les capacités intellectuelles, paraissent
en être largement dépourvus. Sans doute certains
d'entre eux échappent-ils à ce jugement, mais, d'une
façon générale, nos dirigeants ne montrent guère
de courage dans l'exercice de leur fonction. En
revanche, ceux qui animent le Mouvement national
républicain semblent être dotés de cette qualité
essentielle. N'est-ce pas précisément de courage
qu'ils ont déjà fait preuve en poursuivant inexorablement
leur route, malgré les obstacles dressés sur leur
chemin ? Et cette aptitude à tenir dans la tempête
n'est-elle pas le gage qu'ils disposeront, une fois
parvenus au pouvoir, du courage nécessaire pour
gouverner ?
Il en va de même pour la volonté. Ainsi, la classe
politique ne cherche pas à imposer ce qui est légitime
car voulu par le peuple. Au contraire, elle s'incline
toujours devant les lobbies, bat en retraite face
aux manifestations de rue ou recule devant les éditorialistes
des médias. Refusant de prendre le moindre risque
pour elle-même et suivant donc une ligne ondoyante
au gré de ce qu'elle croit être le point moyen des
forces sociales antagonistes, elle se révèle, par
manque de volonté, incapable de conduire une vraie
politique, laquelle exige la constance et la durée.
Ses hésitations, ses volte-face, ses renonciations
enlèvent toute force à ses actions qui finissent
par se neutraliser et se soldent par un résultat
dérisoire. Les cadres et dirigeants du Mouvement
national républicain, en revanche, ont su montrer
une continuité dans leur démarche et dans leur combat
qui est le signe infaillible d'une volonté inébranlable.
Enfin, au chapitre de l'honnêteté, la classe politique
est aujourd'hui totalement discréditée. Les affaires
de corruption se sont multipliées, touchant aussi
bien les membres du RPR et de l'UDF que ceux du
PS et du PC, et les partis traditionnels offrent
quotidiennement le triste spectacle d'une caste
de privilégiés qui ne songe qu'à défendre ses places
et ses prébendes. A l'opposé, le Mouvement national
républicain s'honore de cultiver une éthique exigeante
du service désintéressé de la communauté. C'est
ce qui a conduit ses membres à s'enrôler dans ses
rangs alors que beaucoup d'entre eux auraient pu
rejoindre les partis de l'établissement pour jouir
eux aussi des avantages qu'offrent les positions
officielles. Et ce choix constitue pour eux, au-delà
même de l'impératif moral, un atout décisif pour
gouverner le pays. Car l'éthique du service ne peut
que susciter l'adhésion du peuple, alors que la
magouille politicienne provoque indifférence et
mépris. La reconnaissance des qualités morales des
dirigeants est la première condition du soutien
populaire. Comment, sinon, créer la confiance et
entraîner l'adhésion, comment susciter un vaste
élan sans le respect qu'inspirent la vertu, le courage
et la volonté ?
Mais le Mouvement national républicain dispose encore
d'un atout supplémentaire pour réussir au pouvoir
: il est mû par quelques principes simples et féconds.
Certains nous en font le grief et tournent nos idées
en dérision au motif qu'elles seraient simplistes,
voire naïves. Mais c'est précisément la simplicité
de nos choix qui donne toute sa force à notre action.
Notre pays est plongé dans un monde de plus en plus
complexe, agité d'innombrables conflits, un monde
en pleine mutation idéologique et géopolitique.
Les êtres intelligents qui nous gouvernent pensent
qu'il faut donner aux problèmes inextricables qui
résultent de ces données nouvelles des réponses
subtiles et sophistiquées, et c'est pourquoi, perdus
dans leurs conjectures, ils ne font plus rien. Enfermés
dans des raisonnements strictement formels, ils
n'ont plus prise sur la réalité, sinon ils sauraient
que, pour résoudre une question complexe, il faut
en politique avoir des idées simples.
A cet égard, le Mouvement national républicain,
pour ce qui le concerne, est animé par quelques
idées forces. L'intérêt national est de celles-là.
Une préoccupation qui, de tout temps, nous sert
de boussole pour déterminer le chemin à suivre et
nous donne, par rapport à nos adversaires, une assurance
incontestable car elle fournit un repère permanent
lorsque d'autres ne savent plus où aller ni que
faire. Une autre idée fondamentale est liée à l'impératif
de protection, lequel exige de toujours prévoir
pour envisager le pire et être en mesure de l'éviter.
Certains, pour cela, nous comparent à Cassandre
mais, en réalité, ils oublient qu'il s'agit là d'une
obligation supérieure du politique que nos gouvernements
actuels, dépourvus de clairvoyance et donc toujours
surpris par les événements, semblent avoir perdue
de vue.
Enfin, si le Mouvement national républicain apparaît
aujourd'hui le plus apte à exercer les responsabilités
du pouvoir, c'est parce qu'il est devenu la principale
force de mouvement quand les partis de l'établissement
ne sont plus qu'immobilisme et conservatisme. A
ce titre, il représente donc pour la France un atout
considérable : le mouvement frontiste, riche de
valeurs et de propositions, est porteur d'une large
vision, d'un projet fécond et d'un programme de
grande envergure capables d'assurer la renaissance
de notre pays. Ne cherchant pas à prendre une revanche
sur le passé, il est résolument tourné vers l'avenir.
Il pense qu'il n'est jamais trop tard et que tout
ce qui est nécessaire est possible car sa morale
de l'action est faite de lucidité et d'optimisme.
En ce sens, le Mouvement national républicain incarne
un espoir concret, celui de résoudre les problèmes
qui se posent à nos concitoyens comme à notre pays
et de redonner un destin à la France.
Pourtant les esprits grincheux resteront perplexes
et refuseront cet espoir par pessimisme et étroitesse
de vue. "Le Mouvement national républicain
est peut-être en mesure de résoudre les problèmes
de notre pays, s'exclameront-ils. S'il était au
pouvoir, sans doute en effet pourrait-il réaliser
le projet qu'il préconise, ce qui provoquerait incontestablement
un mouvement spectaculaire de redressement et de
renaissance. Certes, mais comme il ne parviendra
jamais aux responsabilités du gouvernement, cette
perspective enthousiasmante n'a pas lieu d'être."
Il est vrai que la situation du Mouvement national
républicain dans l'opposition n'est pas facile car
il doit affronter une classe politique hostile et
omnipotente. L'établissement dispose en effet du
pouvoir exécutif, législatif, et aussi, largement,
du pouvoir judiciaire. Mais il détient également
le pouvoir médiatique, celui de l'argent, des groupes
de pression et des syndicats et même le pouvoir
local, si l'on excepte les deux grandes municipalités
dorénavant gérées par le Mouvement national républicain.
Et, comme de surcroît cette classe politique toute-puissante
mène contre le Mouvement national républicain une
guerre totale, comment pourrait-il espérer réussir
?
Pour appréhender correctement la réalité, il ne
faut pas rester à la surface des choses. L'omnipotence
des politiciens n'est qu'apparente car, dans la
réalité, le système des partis institutionnels,
malgré tous les appuis dont il bénéficie, est loin
d'être bien portant. Largement compromises dans
les affaires de corruption, soumises aux forces
centrifuges des querelles internes, dépourvues de
vrais programmes, de valeurs et de convictions,
les organisations politiciennes de l'établissement
courent actuellement le risque de voler en éclats,
à la manière de la classe politique italienne, sous
le coup d'une opération "mani pulite"
à la française. D'ailleurs, nos compatriotes, prenant
progressivement conscience de cette triste réalité,
se détournent d'elle, comme le montrent les élections
où ses scores vont décroissant. Malgré tous ses
pouvoirs, la classe politique française perd de
plus en plus sa légitimité et n'est plus aujourd'hui
qu'un colosse aux pieds d'argile.
Quant aux médias qui, peu ou prou, la soutiennent,
ils sont eux aussi de moins en moins crédibles.
Toutes les études d'opinion le montrent, les Français
éprouvent une méfiance grandissante à l'égard des
informations qui leur parviennent par la télévision.
Beaucoup sont convaincus qu'on déforme les faits
et que les journalistes ne sont pas indépendants.
D'ailleurs nos compatriotes n'ont pas oublié de
quelle façon on a cherché à les intoxiquer à travers
des opérations de manipulation comme celles de Timisoara
ou de Carpentras. En bons résistants, ils ont pris
l'habitude de corriger la désinformation qu'ils
subissent en cessant de prendre pour argent comptant
tout ce que leur annoncent les journaux et les médias
audiovisuels. En outre, les Français disposent d'autres
moyens pour appréhender la vérité car ils peuvent
juger par eux-mêmes du monde réel à travers l'expérience
qu'ils en ont. Si on leur explique dans les médias
que l'immigration n'est plus un problème mais qu'ils
voient augmenter le nombre d'étrangers dans le bus
qu'ils prennent tous les matins, ils ne seront pas
dupes. Aussi, cette connaissance expérimentale que
peuvent acquérir nos compatriotes limite-t-elle
d'autant les effets de la censure exercée par l'établissement.
L'impact politique des médias s'est fortement émoussé.
Si donc la classe politico-médiatique est en voie
de décomposition, le Mouvement national républicain,
seule force organisée d'alternative, incarne dès
lors le mouvement du recours autour duquel pourront
venir se cristalliser les forces saines de notre
pays. Pour l'avenir, notre potentiel de rassemblement
est en effet considérable car, toutes les enquêtes
l'ont montré, nos concitoyens approuvent dans leur
grande majorité les principaux points du programme
du Mouvement national républicain. Même les plus
controversés, comme la peine de mort ou la préférence
nationale, reçoivent l'assentiment d'une large partie
de notre peuple.
Certes, lors des élections, les Français ne se prononcent
pas dans les mêmes proportions pour les candidats
du courant national, loin de là ! Mais cela s'explique
: beaucoup d'entre eux, intoxiqués par la désinformation
ou égarés par les provocations de M. Le Pen ne nous
reconnaissent pas pour ce que nous sommes. Lorsque
le masque tombera, cette osmose entre le peuple
et le courant national se manifestera aussi dans
les urnes. D'ailleurs, lors du scrutin présidentiel
de 1995, les idées nationales ont en réalité rassemblé
près de 20 p. cent des suffrages, si l'on ajoute
au score de M. Le Pen les 4,5 p. cent obtenus par
M. de Villiers sur un programme comparable. Et en
avril 1996, une enquête d'opinion réalisée par RTL-Le
Monde et la Sofrès révélait que 28 p. cent de nos
compatriotes se reconnaissaient dans les grandes
idées défendues par le courant national. Nous incarnons
donc, avec le soutien potentiel du peuple français,
une force considérable qui ne pourra que se concrétiser
dans les années à venir.
Cette espérance se trouve d'ailleurs renforcée par
le fait que nous sommes portés par les événements.
Le monde est en effet travaillé par de profondes
mutations, au point que les schémas anciens n'ont
plus cours. L'opposition qui prévalait autrefois
entre capitalisme et communisme, libéralisme et
socialisme, est complètement dépassée dans les faits.
Aujourd'hui, le véritable clivage est celui qui
sépare les tenants de l'idée nationale de ceux du
mondialisme. Or la classe politique s'est plutôt
rangée du côté mondialiste. Les responsables des
partis institutionnels adhèrent officiellement ou
implicitement à ces thèses, soit par choix idéologique,
soit par conformisme. Dans le camp des idées nationales,
si l'on excepte le Front national qui se complet
dans l'éternelle opposition et le plaisir facile
de la provocation, il n'y a donc qu'une seule formation
politique cohérente, organisée et enracinée : le
Mouvement national républicain.
Or le sentiment national a le vent en poupe. Pendant
des décennies, un formidable courant s'est manifesté
en faveur du marxisme qui semblait promis à une
progression sans fin. Puis le balancier de l'histoire
s'est immobilisé pour repartir maintenant de plus
en plus vite dans le sens opposé, celui des idées
nationales et identitaires. Dans l'ancien monde
soviétique, c'est le nationalisme qui a renversé
le communisme. A l'Ouest et dans notre pays, un
basculement comparable pourrait bien se produire.
Le vent de l'histoire a tourné. Autrefois il soufflait
contre nous, aujourd'hui il souffle dans notre direction.
C'est encore une brise, fraîche et légère, mais
elle pourrait bien se transformer en un puissant
mistral qui balayera les nuages noirs de notre avenir.
Viendrait alors, avec l'alternative nationale, le
printemps de la France.
Vitrolles, le 8 mai 1996.