La
France à l'endroit
Sommaire :
Introduction
: Le courage de dire non
Chapitre
1: Le monde à l'envers
Chapitre
2: En démocratie surveillée
Chapitre
3: Le rassemblement national
Chapitre
4: L'impératif du renouveau
Chapitre
5: La remise en ordre
Chapitre
6: L'avenir est ouvert
Conclusion : Le temps du
réveil
Chapitre 4
L'impératif du renouveau
La France peut connaître
le renouveau car une voie alternative à celle de
la pensée unique s'ouvre devant elle. Toutes les
contraintes auxquelles est soumis notre pays, et qu'on
nous présente comme incontournables, peuvent être
levées. Il existe une stratégie pour circonscrire
les causes du désordre et valoriser les atouts
de notre nation. Pour peu que les Français le veuillent,
une politique nouvelle peut mettre fin aux dérèglements
actuels et donner un nouveau souffle à notre pays.
Il n'y a donc aucune fatalité au déclin
et au chaos, la France et, avec elle, les nations d'Europe
peuvent renouer avec leur grand destin.
Car, je voudrais que chacun en soit bien conscient, nous
n'appartenons pas à un pays ordinaire. La France
est l'une des plus anciennes nations du globe et demeure
aujourd'hui encore l'une des grandes puissances du monde.
Notre pays dispose de l'arme nucléaire stratégique.
Il s'affirme comme le quatrième pays exportateur
de la planète. Nos chercheurs, nos ingénieurs
et nos entrepreneurs n'ont rien à envier à
ceux d'outre-Atlantique. Les Français ont su s'illustrer
dans de nombreux secteurs de pointe comme l'aéronautique,
l'aérospatiale, le nucléaire civil, les
industries d'armement ou le génie biologique. Nous
disposons d'un vaste territoire, doté d'une agriculture
puissante et notre peuple demeure inventif et entreprenant.
Et, faut-il le rappeler, la culture française continue
d'exercer dans le monde un rayonnement et une influence
qui restent encore inégalés. La France n'est
donc pas un petit pays. Elle est une grande nation dotée
d'un riche patrimoine et de formidables potentialités.
Il suffit par conséquent de libérer son
génie et son énergie pour qu'elle puisse
à nouveau mener à bien de grandes entreprises
et accomplir des uvres remarquables.
Il est donc temps de rompre avec la morosité, le
défaitisme et le repli sur soi. Tout est possible
à notre peuple dès lors qu'il le veut. Aussi
doit-il prétendre à nouveau à un
rang et à un rôle qui correspondent à
son talent et à sa grandeur. De même que
l'Europe doit de son côté retrouver collectivement
le prestige et l'éclat que méritent son
histoire et sa civilisation. Voilà pourquoi je
propose que notre pays et notre continent se fixent à
nouveau des buts à la hauteur de ce qu'ils sont
: que la France devienne la première puissance
en Europe et l'Europe la première puissance dans
le monde.
Et qu'on ne s'y méprenne pas : pareil projet n'a
rien d'utopique car les conditions objectives pour le
réaliser se trouvent aujourd'hui réunies.
N'oublions pas, par exemple, que l'Union européenne
est plus peuplée et tout aussi riche que les États-Unis.
Ce qui prouve que la différence de puissance ne
tient pas à une quelconque infériorité
intrinsèque mais résulte d'une faiblesse
psychologique et politique. Le retour de la France et
de l'Europe au premier rang de la scène mondiale
est donc parfaitement possible. Et même indispensable
à leur renouveau. Car une nation qui ne veut plus
progresser ne peut que régresser. Si donc la France
veut s'arracher au désordre qui la submerge, elle
doit de nouveau chercher à se surpasser.
Tel est le projet que je propose à nos compatriotes
pour rompre avec les effets délétères
de la pensée unique. Un projet tout à fait
réalisable car il n'y a aucune fatalité
à la poursuite des processus néfastes que
nous subissons actuellement. Que ce soit la marée
migratoire, la globalisation économique, qu'il
s'agisse de l'étouffement bureaucratique et fiscal,
de l'eurofédéralisme bruxellois, du nouvel
ordre mondial américain ou de l'abandon des valeurs,
rien de tout cela n'est inéluctable. Car il existe,
dans chaque cas, une stratégie adaptée propre
à maîtriser ces phénomènes
et à éviter à notre pays d'en subir
les conséquences désastreuses.
Ainsi la marée migratoire peut-elle être
stoppée et inversée. Il faut refouler la
mauvaise immigration, c'est-à-dire celle qui contribue
à augmenter dans notre pays l'insécurité,
le chômage et les impôts et qui compromet,
à travers l'islamisme, notre identité et
notre cohésion nationale. En revanche, je n'ai
rien contre la bonne immigration, celle qui est bénéfique
pour notre pays, limitée dans ses effectifs et
principalement d'origine européenne. Je n'ai rien
contre les étrangers qui viennent chez nous pour
y apporter leur travail, leur savoir-faire et leur talent,
qui respectent nos lois, nos coutumes et notre identité
et qui aiment notre nation. Mais ceux qui viennent sur
notre sol, souvent même sans notre autorisation,
pour exploiter la France, pour abuser de notre système
de protection sociale, sans rien offrir en retour sinon
la délinquance, le fanatisme ou la revendication,
ceux-là n'ont pas leur place dans notre pays et
doivent rentrer chez eux.
Et, soyons clairs, il n'y a rien là qui ressemble
au racisme. Car je condamne le racisme et je rejette toute
conception exclusivement ethnique de notre nation qui
voudrait faire des Français une "race pure".
Bien sûr, la France est et doit rester, comme le
disait le général De Gaulle, "un pays
de race blanche, de religion chrétienne et de culture
gréco-latine". Mais il s'agit là d'une
exigence qui n'est pas incompatible avec l'existence de
minorités assimilées, car l'essentiel est
de pouvoir rester nous-mêmes et maîtres chez
nous, tout en refusant la haine et le racisme des autres.
La responsabilité première d'un gouvernement
français consiste en effet, je le rappelle, à
s'occuper d'abord du peuple français. Ce qui d'ailleurs
n'implique nullement un repli frileux et égoïste
sur soi-même, car on peut à la fois protéger
son peuple et rester attentif aux misères du monde.
C'est ainsi que ce refus de la mauvaise immigration doit
selon moi s'accompagner d'une politique de coopération
avec les pays du tiers monde bien plus efficace et ambitieuse
que celle pratiquée actuellement. Il faut aider
ceux qui souffrent chez eux, notamment en Afrique, et
refuser qu'ils viennent faire souffrir les nôtres
chez nous. Je me suis en effet fixé pour priorité
de ne pas oublier les Français et surtout ceux
qui subissent de plein fouet les méfaits de l'immigration.
Ceux des cités sensibles, qui vivent quotidiennement
les affres de la violence et du déracinement. Et
ceux qui, dans les villages et les quartiers encore paisibles
de notre pays, pourraient bien connaître demain
les problèmes des banlieues si l'on poursuivait
la politique d'immigration massive pratiquée par
la classe politique.
Au-delà, je suis tout aussi opposé au melting-pot
planétaire que les tenants de la pensée
unique veulent imposer à la France, car pareille
confusion ne peut conduire qu'à la violence, à
la déculturation, à la haine et au désordre
généralisé. Je veux au contraire
un monde fraternel où chaque peuple puisse vivre
sur sa terre en harmonie avec sa propre culture et en
paix avec les autres pays. Un monde où chaque nation
puisse rester fidèle à son identité
afin de continuer à apporter aux autres la richesse
de sa différence et de son originalité.
Car c'est là le paradoxe : sur la planète
pour laquelle militent les politiciens du système,
tout deviendrait uniforme et gris et on se demande alors
à quoi il servirait d'échanger si tout était
devenu pareil partout.
Aussi faut-il refuser la mauvaise immigration et admettre
en revanche le principe d'une bonne immigration constituée
des seuls étrangers qui respectent notre pays et
qui lui sont utiles, en privilégiant ceux qui sont
proches de nous par leur culture et leur origine. Ceux-là,
à condition d'être en nombre limité
sur notre sol, doivent pouvoir s'assimiler à notre
peuple. Encore faudrait-il dans cet esprit raviver le
sentiment identitaire et patriotique de nos compatriotes
et rétablir la préférence nationale.
Car on se demande bien ce qui pourrait conduire un étranger
à vouloir devenir français au vrai sens
du terme si les Français ne savent plus qui ils
sont et ne sont plus fiers de leur pays. Comment un étranger
pourrait-il, comme l'ont fait beaucoup d'Italiens, d'Espagnols
et de Polonais au début du siècle, rechercher
comme un honneur et un avantage l'appartenance à
la nation française si nos compatriotes eux-mêmes
ont honte d'être français et s'ils sont moins
bien traités que les étrangers par leur
propre gouvernement ?
Ainsi, contrairement à ce qu'affirment les politiciens
du système, il est possible de juguler la marée
migratoire et de le faire tout à la fois avec humanité
et efficacité.
Sur le plan économique et social, il est également
possible et nécessaire d'inverser complètement
la logique actuelle du fiscalisme et de la bureaucratie.
Aujourd'hui, notre pays atteint des records historiques
en matière de taux de prélèvements
obligatoires et, malgré les déclarations
électoralistes et démagogiques des uns et
des autres, rien n'indique un retournement réel
de situation.
Et, pour cause, le régime actuel croit pouvoir
résoudre les problèmes dont il a la charge
en dépensant toujours davantage. Au lieu de punir
les délinquants, il déverse des milliards
dans les banlieues; au lieu de laisser les entreprises
créer des emplois, il subventionne des postes "bidons";
au lieu de maîtriser la mauvaise immigration, il
finance les parasites; au lieu de rétablir à
l'école les principes d'une véritable instruction,
il augmente sans cesse les crédits de l'Éducation
nationale.
Je suis donc partisan de casser cette spirale du gaspillage
et d'entreprendre une vaste politique d'économies
budgétaires. Il faut réorganiser l'État
afin de supprimer les dépenses inutiles, voire
nuisibles, et recentrer la puissance publique sur ses
missions essentielles. Il ne s'agit pas, entendons-nous
bien, de l'affaiblir car je suis au contraire favorable
à un État fort. Mais je sais aussi que celui-ci
assumera ses fonctions régaliennes avec d'autant
plus d'autorité et d'efficacité qu'il sera
dégagé des activités parasites qui
le rendent actuellement impotent.
Dans le même temps, je veux mettre à profit
ces économies massives pour effectuer une baisse
très significative des impôts sur les particuliers
et sur les entreprises. Mon objectif ? Réduire
de dix points le poids des dépenses publiques par
rapport au PIB. Un objectif que certains, je le sais,
jugeront inatteignable, mais qui correspond pourtant au
niveau de charges que connaissait la France il y a seulement
vingt ans. Alors, pourquoi ce qui était possible
hier ne pourrait-il l'être demain ? D'autant que
ce faible niveau de charges est précisément
celui que l'on observe aujourd'hui dans de grands pays
comme l'Allemagne ou le Japon. Je ne propose donc rien
d'autre que de réaliser ce qu'ils ont accompli.
On peut donc, à l'évidence, mener une tout
autre politique que celle du système et, en l'occurrence,
sortir complètement de la logique fiscaliste et
étatiste du régime socialiste actuel.
Il est également possible de mettre fin à
la dérive inquiétante que connaît
notre société dans le domaine des valeurs.
Sous la poussée de la pensée unique et d'une
sorte de laxisme libertaire et soixante-huitard, le système
de valeurs qui fonde notre civilisation depuis des siècles
semble s'estomper sans d'ailleurs être remplacé
par quoi que ce soit. Il en résulte un laisser-aller
général qui affecte toutes les relations
sociales. Mise en cause de l'intégrité des
personnes et des biens, détérioration des
comportements au travail, montée de la corruption,
affaiblissement des liens familiaux, crise du système
scolaire, effondrement du sacré, notre société
semble atteinte d'un relâchement général
qui altère gravement sa vitalité et sa force.
Certes, il n'est pas question d'introduire le moralisme
dans la sphère politique et il est vrai que beaucoup
de ces évolutions néfastes ne sont pas du
ressort de l'action publique. Je considère néanmoins
que, dans les nombreux domaines qui relèvent de
ses responsabilités, l'État peut et doit
agir avec vigueur.
Ainsi, pour ce qui est des règles de morale élémentaire
qui garantissent au quotidien la sécurité
des personnes et des biens, une large reprise en main
est aujourd'hui nécessaire. Aussi suis-je partisan
d'une politique dite de tolérance zéro permettant
d'imposer à tous l'observance des lois et des règles
de respect mutuel qui doivent prévaloir dans la
société. De même, l'État ne
peut plus laisser les familles à l'abandon alors
qu'elles contribuent à l'harmonie et à la
pérennité de notre nation. Et, là
aussi, je suis favorable à une grande politique
assurant aux familles le cadre juridique et financier
dont elles ont besoin pour s'épanouir. à
l'école également, l'État, qui maîtrise
les programmes et les méthodes pédagogiques,
peut rompre avec le laxisme actuel pour permettre à
nos enfants de recevoir à nouveau une instruction
digne de notre culture. Pour le reste, les pouvoirs publics
peuvent assurer partout où cela est possible la
promotion de nos valeurs de civilisation, notamment dans
les médias et dans la publicité. Car, en
ce domaine comme dans les autres, rien n'est figé.
Et la rupture avec le politiquement correct apparaît
parfaitement réalisable.
Dans le même esprit, il est possible de maîtriser
la mondialisation que le système veut nous imposer
sans nuance et sans discernement. Et, là encore,
il ne s'agit pas pour moi de développer une vision
manichéenne, mais d'accepter ce qui peut être
positif et de rejeter ce qui est dangereux. Car ce n'est
pas le polytechnicien que je suis, attaché aux
vertus de la science et de la technologie, qui va nier
les réalités du monde moderne. Les techniques
nouvelles, notamment dans le domaine des télécommunications
et des transports, facilitent en effet les échanges
et provoquent une sorte de rapetissement de la planète.
De même, les méthodes modernes de production
exigent des économies d'échelle et des marchés
de plus en plus vastes. Mais ces données objectives
ne justifient en rien l'espèce de frénésie
idéologique qui s'est emparée de l'établissement
français et occidental, lequel considère
tout accroissement des échanges, toute suppression
de frontières, tout nivellement transnational comme
nécessairement bénéfiques.
Dans ce domaine aussi, il faut sortir du dogme de la pensée
unique. Les technologies, chacun devrait le savoir, sont
neutres et tout dépend de l'usage qu'on en fait.
La mondialisation n'est ainsi qu'une réalité
technique du monde d'aujourd'hui, et elle n'est en elle-même
ni bonne ni mauvaise. C'est en revanche l'utilisation
qu'en font les tenants du politiquement correct qui se
révèle profondément néfaste.
Et, pour ma part, je suis radicalement hostile à
leur façon de concevoir la mondialisation comme
une fin en soi ou, plutôt, comme le moyen de détruire
les nations, les races, les cultures, les religions et
d'organiser un vaste brassage planétaire.
Je ne cherche donc pas à nier la mondialisation.
On n'ignore pas Internet, c'est une réalité.
Mon propos est simplement de savoir comment la maîtriser
pour éviter qu'elle ne provoque la dilution de
nos sociétés. Or, aujourd'hui, rien ne vient
la contrôler puisque tous ceux qui disposent de
leviers de commande uvrent à l'accélération
du processus sans se poser de questions et sans rencontrer
d'opposition. Ils agissent pour la suppression des frontières
et l'affaiblissement des nations, ils organisent la concentration
des firmes et travaillent à la création
de formidables pôles financiers à l'échelle
de la planète. Ce faisant, ils transfèrent
peu à peu le pouvoir que détenaient naguère
les États vers les conseils d'administration des
grandes multinationales ainsi que vers les places boursières
internationales.
La puissance qui en résulte n'est plus contrôlée,
car ce ne sont pas les mouvements anti-mondialisation,
qu'ils soient violents ou non, qui peuvent exercer un
quelconque contrepoids. à la limite, ils constituent
même l'alibi, l'opposition de complaisance, dont
les puissants du mondialisme ont besoin pour acquérir
un semblant de légitimité. Mais, dans la
réalité, ces contestations ne pèsent
rien, car le véritable enjeu est celui du rapport
de force. Qui, dans le monde, dispose d'assez de puissance
pour contrebalancer le pouvoir des grandes multinationales
? Personne en dehors des nations. Ce sont donc elles qui
doivent se renforcer, s'entendre et s'organiser pour jouer
ce rôle et maîtriser la mondialisation.
La question de savoir comment elles peuvent y parvenir
est d'ordre technique et doit être résolue
de façon pragmatique et progressive. Mais, pour
moi, une chose est sûre, il faut imposer le principe
d'une régulation des échanges économiques
internationaux. Car l'économie, a fortiori l'économie
transnationale, ne peut régenter la vie des hommes.
Ceux-ci ne sont pas seulement des consommateurs et des
travailleurs, ils ont aussi des besoins spirituels, moraux
et identitaires, et ne s'épanouissent qu'au sein
de communautés. Or, là encore, les nations
sont les mieux placées pour prendre en compte ces
impératifs. Et il revient à la France de
donner corps à cette nécessaire régulation,
montrant ainsi qu'il existe bien en ce domaine une alternative
au schéma imposé par la pensée unique.
Il en va de même pour l'eurofédéralisme
bruxellois. Car, là aussi, le régime nous
a entraînés dans une logique antidémocratique
et antinationale qui ne mène qu'au melting-pot
mondialiste. Aujourd'hui, Bruxelles s'occupe de tout et
de n'importe quoi, au point qu'il y aura bientôt
moins de différences juridiques entre les pays
européens qu'entre les différents États
des États-Unis. Notre souveraineté se trouve
ainsi réduite par un système à la
fois tatillon et tentaculaire. Le parlement français
a perdu l'essentiel de ses pouvoirs alors qu'aucun système
véritablement démocratique ne l'a remplacé
au niveau européen.
De surcroît, tous les empiétements que subit
l'intégrité nationale sont imposés
sans aucune contrepartie positive puisque l'Europe de
Bruxelles ne s'est même pas constituée en
puissance et qu'elle se soumet en permanence à
la volonté des Américains et aux forces
du mondialisme économique.
Dans ce cas aussi il faut rompre avec cette évolution
néfaste et concevoir une autre forme d'entente
en Europe. Car je ne suis pas hostile, loin de là,
à l'organisation de la famille des nations européennes.
Précisément parce qu'elles partagent des
valeurs et des intérêts qui font d'elles
une véritable communauté de civilisation.
Je considère donc qu'elles doivent se rassembler
en une entité qui respecte leur souveraineté
et leur identité mais qui leur apporte une puissance
collective qu'elles ont aujourd'hui perdue, chacune prise
isolément. L'Europe de Bruxelles, supranationale,
bureaucratique, impuissante et mondialiste, je m'y oppose,
mais j'adhère à une Europe des nations fondée
sur une libre coopération entre les États.
Une Europe qui soit capable de peser dans le monde et
de défendre l'indépendance, l'identité
et les intérêts des nations qui la composent.
Et, pour donner corps à ce projet, il faut refonder
l'Europe sur des bases juridiques nouvelles qui soient
à la fois stables et définitives. Je propose
donc de substituer à l'Europe de Bruxelles une
communauté de nations souveraines étendue
à tous les pays du continent pratiquant la coopération
à la carte dans le respect du droit souverain des
États. Un projet d'autant plus nécessaire
que l'actuel édifice européen a perdu toute
légitimité. Les traités qui le constituent
changent en moyenne tous les trois ans et son fonctionnement
est devenu si complexe qu'il ne peut plus entraîner
que l'immobilisme et l'impuissance. Là encore,
on le voit, il est donc possible de rompre avec le système
actuel et de mettre en uvre une politique alternative
à la fois réaliste et bénéfique.
Cette remise en ordre des engagements internationaux de
la France devra en outre aller de pair avec une contestation
du nouvel ordre mondial. Car les organisations internationales
noyautées par les Anglo-Saxons, comme l'Otan, l'Omc
ou l'Onu, pratiquent un interventionnisme illégitime
et partisan et, bien qu'elles prétendent agir au
nom d'une hypothétique communauté internationale,
ne servent en réalité que la puissance et
les intérêts américains. Je refuse
donc que, par le truchement de cet habillage diplomatique,
les États-Unis en viennent à s'immiscer
dans les affaires intérieures des nations, à
leur dicter leur conduite et, au besoin, à les
contraindre par la violence. Car, en dehors du cas de
l'Afghanistan pour lequel une riposte américaine
était légitime, la question qui se pose
est de savoir qui désigne les pays à placer
hors la loi. Qui, en l'occurrence, sinon les États-Unis
en fonction de leurs propres critères ? Et l'on
s'en prendra alors à la Serbie et à l'Irak
qui gênaient les Américains, mais non à
l'Arabie saoudite ou au Pakistan qui sont leurs alliés.
Il faut donc remettre en cause le schéma du nouvel
ordre mondial, lequel a d'ailleurs montré lors
des attentats islamistes aux États-Unis qu'il était
incapable d'instaurer la paix et l'harmonie dans le monde.
Je suis donc partisan que la France oppose à cet
ordre mondial américain un nouveau concert des
nations garantissant à chaque peuple sur sa propre
terre le droit à l'indépendance et à
la souveraineté. Pareil projet ne pourrait que
susciter l'adhésion de nombreux États, notamment
en Europe de l'Est et dans le tiers monde. Loin de se
trouver isolé, notre pays pourrait ainsi agir pour
rééquilibrer la planète et rétablir
une plus grande harmonie dans les relations internationales.
Il en tirerait de surcroît un légitime avantage
car, dans un monde devenu multipolaire, la France et l'Europe
retrouveraient une place de premier plan.
Ainsi, que cela concerne les questions intérieures
ou les relations internationales, tous les dogmes de la
pensée unique peuvent être battus en brèche.
La preuve est donc faite qu'il existe bien une autre politique,
différente de celle pratiquée par le régime.
Une politique de bon sens capable de remettre de l'ordre
dans notre pays.
Et, contrairement à ce qu'affirment certains, il
ne s'agit pas d'une politique extrémiste. La voie
que je propose est au contraire celle de l'équilibre
et de la mesure. Ainsi, par exemple, sur la question des
échanges économiques internationaux, deux
attitudes extrémistes s'opposent : celle qui consiste
à supprimer purement et simplement les frontières
et celle qui conduit à les ériger en murailles
infranchissables. Ma démarche est à mi-chemin
de ces deux excès puisque je suis partisan de frontières
pour réguler les échanges, laissant dehors
ce qui est néfaste et faisant pénétrer
ce qui est bénéfique. De même, entre
ceux qui refusent toute immigration et ceux qui veulent
accepter tout le monde, je suis partisan d'une attitude
modérée consistant à refuser la mauvaise
immigration et à accepter la bonne.
La politique de remise en ordre que je préconise
est donc parfaitement pondérée, quand les
véritables extrémistes se trouvent en réalité
dans le camp du politiquement correct. C'est pourquoi
la stratégie du renouveau est à la fois
réaliste et viable. Il n'y a aucune fatalité
à la dictature de la pensée unique. Notre
pays peut parfaitement décider de suivre une autre
voie que celle qui lui est actuellement imposée.
Le champ du possible est plus vaste qu'on ne nous le dit.
Aussi la France peut-elle mettre un terme au désordre
qui l'accable, faire face aux dangers qui la menacent
et reprendre son élan pour retrouver son rang en
Europe et dans le monde. Telle est la démarche
audacieuse et féconde que je propose aux Français.
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