Le parti socialiste voulait “
changer la vie ”, c'est lui qui a changé.
En l'espace d'un septennat, François Mitterrand
a transformé son discours, son projet et sa
stratégie. La “ France unie ” a
remplacé le “ peuple de gauche ”
et l'idéologie socialiste a réalisé
sa mue. Celle d'aujourd'hui est apparemment aussi
éloignée de la doctrine des années
soixante-dix que Gorbatchev semble l'être de
Staline. Le socialisme n'est plus ce qu'il était.
Mais il n'est pas mort: il a seulement changé
de peau!
Le royaume des droits de l'homme
“ Le gouvernement français est le gouvernement
des droits de l'homme1 ”, annonce Jack Lang
dès 1981, donnant ainsi le coup d'envoi d'une
formidable mutation idéologique de la gauche.
Jusqu’alors maintenus au rang de simples principes
généraux du droit et de fondements juridiques
de nos institutions, les droits de l’homme sont
devenus en quelques années le thème
dominant du discours politique et même, on peut
le dire, une de ses rengaines préférées.
Comme toujours, François Mitterand donne le
ton affirmant : “ Les droits de l’homme
restent une idée neuve dont la France doit
être inlassablement le champion2. ” Et
Rocard de suivre la consigne avec son style gestionnaire:
“La liberté et les droits de l'homme
sont d'admirables produits d'exportation3. ”
Quant au RPR et à l'UDF, toujours à
la remorque de la gauche, ils se rallient à
la nouvelle mode. N'est-ce pas Jacques Chirac qui
lançait à l'adresse du socialiste Claude
Estier: “J'imagine que vous avez, comme moi,
une idée des droits de l'homme [...] et que
cette idée n'est probablement pas très
différente de la mienne4 ”? Claude Malhuret,
promu secrétaire d'État aux Droits de
l'homme, affirmera même dès 1986: “
Nous défendrons mieux les droits de l'homme
que la gauche5. ”
Très vite, d'ailleurs, l'obsession
des droits de l'homme dépasse la seule classe
politicienne pour s'emparer de l'établissement
tout entier, c'est-à-dire des syndicats, de
la bureaucratie et surtout des médias et des
lobbies. Les autorités prétendument
morales deviennent ses propagandistes zélées.
C'est ainsi que Me Jouffa n'hésite pas à
proclamer: “ Les droits de l'homme ont fonction
de droit du droit6. ” Progressivement, ceux-ci
sont mis à toutes les sauces: “Seule
la mise en oeuvre des droits de l'homme peut mettre
un terme à la misère7”, annoncera
le père Wresinski, et Mme Héritié-Augé,
présidente du Conseil national du sida, déclarera:
“Le sida soulève le problème essentiel
des droits de l'homme8. ”
Comment s'étonner dès
lors que l'idée fixe des droits de l'homme
imprègne toutes les actions symboliques de
nos dirigeants? M. Mitterrand crée au Trocadéro
le Par-vis des droits de l'homme. MM. Noir et Kouchner
inaugurent à Lyon un “ espace des droits
de l'homme” en présence de Harlem Désir,
de Mgr Decourtray et de Pierre Bloch, président
de la LICRA. Un mur des droits de l'homme est installé
dans le XIIIe arrondissement de Paris par Jacques
Toubon. Quant au président du RPR, il fera
encore plus fort: la déclaration des droits
de l'homme sera transportée par le funambule
Philippe Petit marchant sur un fil tendu entre le
palais de Chaillot et la tour Eiffel lors d'une manifestation
organisée par le maire de la capitale.
Aussi le secrétaire général
du MRG, François Dauriac, pourra sans rire
tirer lors des fêtes du Bicentenaire la leçon
de cette agitation verbale et symbolique: “
Mitterrand ouvre les portes du XXIe siècle
en faisant de la France le royaume des droits de l'homme9.
” D'où le commentaire en forme de litote
de François Ewald, proche de feu Michel Foucault:
“Il y a une espèce de boursouflure des
droits de l'homme qui prend toute la place10.”
Le paradoxe de 1981
On est loin du discours socialiste des années
soixante-dix. A l'époque, on prônait
la réduction des inégalités,
le changement dans la vie des Français, la
justice sociale, la rupture avec le capitalisme. On
collaborait avec le parti communiste. On soutenait
Mao, Castro, Hô Chi Minh et on se gardait de
toute critique à l'égard de l'URSS.
Il est vrai qu'à la fin de
la dernière décennie ces thèmes
étaient déjà largement discrédités
et les convictions socialistes sérieusement
érodées. Rappelez-vous, c'était
l'époque du désenchantement, les nouveaux
philosophes entonnaient un hymne mélancolique
sur la désillusion que leur procuraient les
idéaux socialistes. “Marx est mort ”,
écrivait Jean-Marie Benoist, et Bernard-Henri
Lévy découvrait la “ barbarie
à visage humain ”. De fait, la fin des
années soixante-dix, c'est le temps des révélations
sur la nature réelle du système communiste
ou, plutôt, c'est la découverte par les
hommes de gauche du caractère totalitaire des
régimes qu'ils soutenaient. Le goulag soviétique
devient soudain une réalité indéniable,
le Viêt-nam rejette ses premiers boat-people,
les Khmers rouges organisent le génocide de
la population cambodgienne. Les mythes s'effondrent:
Castro ne fait plus rêver, Mao devient suspect.
Vient le moment de cruelles remises en cause. Jean
Lacouture regrette d'avoir signé quelques années
plus tôt dans le Monde un article intitulé:
“ Phnom Penh libéré ”, pour
commenter l'entrée des Khmers rouges dans la
capitale du Cambodge. Olivier Todd, qui avait vu dans
la cause viêt-cong une guerre de “ libération
”, fait amende honorable. Le doute a gagné
la gauche. Le cour n'y est plus et les intellectuels
autrefois engagés derrière le parti
socialiste prennent leurs distances. Ils sont alors
remplacés par la gauche caviar composée
de publicitaires, d'acteurs ou de journalistes : Séguéla
a remplacé Sartre.
En dépit de ces évolutions,
François Mitterrand sera élu président
de la République en 1981. La surprise est grande,
y compris dans les rangs du PS: personne ne croyait
plus en l'éventualité d'un succès,
la victoire était attendue pour 1978, non pour
1981. Le nouveau chef de l'État n'en inaugure
pas moins son septennat par la mise en application
de la doctrine traditionnelle du parti socialiste,
celle-là même pourtant qui commençait
à perdre de son lustre et dont certains contestaient
les fondements. Souvenons-nous: les ministres communistes
au gouvernement, les nationalisations massives, l'augmentation
du nombre de fonctionnaires, l'accroissement des dépenses
publiques, la remise en cause de l'école privée.
Tout le programme classique de la gauche, style 1936!
Et les politiques du PS de s'étonner de ne
pas trouver à leur côté l'intelligentsia
qui leur avait été d'un tel soutien
pendant les longues années d'opposition. “
Mais où sont passés les intellectuels
de gauche?” s'interrogeait le Monde dès
1982. Paradoxe étonnant que d'appliquer une
politique au moment même où ses fondements
idéologiques sont intellectuellement contestés.
Le socialisme est mort, vive le socialisme!
Il est vrai que cette politique ne
survivra pas longtemps à la victoire de 1981.
Dès l'année 1983, elle est définitivement
enterrée. François Mitterrand change
de Premier ministre, les socialistes modifient leur
discours, prennent en compte les contraintes économiques
et budgétaires. Les communistes ne tardent
pas à quitter le gouvernement. On parle de
réduction du poids de l'État, de diminution
des impôts. L'heure est au socialisme réaliste
et pragmatique. La “ culture de gouvernement
” succède à la “ culture
d'opposition ”.
De cette mutation véritable,
beaucoup d'observateurs tirent aussitôt des
conclusions politiques: la gauche se rapproche de
la droite. Le socialisme est devenu socialdémocrate.
Et certains ténors du RPR et de l'UDF n'hésitent
pas à s'exclamer: “Le socialisme est
mort, les socialistes sont fréquentables !...
D'ailleurs, quelle différence y a-t-il dorénavant
entre M. Bérégovoy et M. Balladur?”
Et chacun de se réjouir que la vie politique
française soit devenue “ adulte ”,
qu'on en ait fini avec les anathèmes, les conflits
et les idéologies.
Pourtant, rien n'est plus faux que
cette analyse superficielle. Le socialisme n'est pas
à l'agonie, seule sa forme archaïque est
en train de disparaître; prend corps à
sa place une forme rénovée, plus moderne,
plus adaptée à la société
contemporaine. Le sociologue Vilfredo Pareto distinguait,
dans tout phénomène social, la permanence
des motivations du caractère contingent de
leurs manifestations. A cet égard, force est
de constater la permanence des motivations socialistes,
mais celles-ci tendent à s'exprimer aujourd'hui
sous d'autres formes, à l'aide d'un discours
rénové et de nouveaux thèmes
porteurs; en bref, c'est bien d'une nouvelle idéologie
qu'il s'agit, puisque, selon la formule de Jean Baechler,
“l'idéologie est le discours lié
à une action politique"”.
Sans doute cette Nouvelle Idéologie
Socialiste est-elle moins structurée que la
précédente: elle est en gestation et
répond plus à des aspirations instinctives
et sentimentales qu'à un besoin d'explication
rationnelle du monde. Mais, quoi qu'on en pense, elle
reste fidèle aux utopies socialistes, égalitaires
et mondialistes, fondées sur la croyance magique
que l'on peut changer l'homme par l'action sociale.
En somme, elle tire comme toujours son pouvoir de
séduction de l'exploitation de certains penchants
humains: les meilleurs, tel ce besoin qu'a l'homme
de croire à des idéaux qui le dépassent,
les pires, comme l'envie ou le ressentiment.
Mais quelle est donc cette idéologie
apparemment nouvelle qui se substitue sous nos yeux
à celle qui a porté le parti socialiste
pendant des décennies ?
Hold-up idéologique
Le redéploiement
doctrinal se lit dans les thèmes nouveaux du
discours socialiste : le refus des exclusions, la
lutte “ antiraciste ”, plus globalement,
les droits de l’homme qui deviennent ainsi le
support de la Nouvelle Idéologie Socialiste.
Curieuse démarche, car les
droits de l’homme, tels qu’ils sont exprimés
dans la Déclaration de 1789, suscitent un large
consensus. Si on les débarrasse des utopies
rousseauistes du XVIIIe siècle, ils apparaissent
non plus comme une création de la Révolution
française selon la présentation qu'on
en donne aujourd'hui, mais bien comme un héritage
indiscutable de notre culture européenne. Issus
du droit romain, des libertés franques et du
christianisme, ils appartiennent au patrimoine commun
de tous les Français. Expression formalisée
des libertés fondamentales de la personne humaine,
affirmation du droit distinct de la morale et de la
religion, proclamation de la souveraineté du
peuple, la Déclaration des droits de l'homme
et du citoyen exprime les acquis de notre civilisation
européenne, laquelle se caractérise,
notamment, par le respect des hommes et des peuples
qui les rassemblent.
Aujourd'hui, et cela est vrai depuis
de nombreuses décennies, elle est partie intégrante
de notre droit positif. Les droits de l'homme sont
mentionnés dans la Constitution. Le Conseil
constitutionnel veille à ce que les textes
législatifs leur soient conformes et les tribunaux
sont chargés de les faire respecter. Sans doute
y a-t-il encore dans notre pays des abus de droits
et des atteintes aux libertés des personnes,
mais nul ne songe à les justifier et aucun
mouvement politique ne se déclare hostile aux
droits de l'homme!
Pourquoi alors les socialistes se
sont-ils emparés de ce thème que personne
ne conteste? Pourquoi font-ils semblant de vouloir
ce qui existe déjà comme un héritage
de notre histoire et de notre culture? Pourquoi veulent-ils
défendre ce que personne ne menace?
Le nouveau maquillage socialiste
Ne nous y trompons pas: la Nouvelle
Idéologie Socialiste utilise le thème
des droits de l'homme comme une vitrine. Il s'agit
d'une enveloppe à l'intérieur de laquelle
la gauche a dissimulé ses objectifs traditionnels.
C'est, à y bien réfléchir, un
maquillage de scène qui permet aux vieux acteurs
socialistes de paraître sous les traits de jeunes
premiers. Pour parvenir à ce résultat,
les idéologues du parti se sont livrés
à une véritable manipulation des droits
de l'homme pour en faire, dans le discours politique
actuel, une redoutable arme de combat au service de
la gauche.
Il n'est donc pas question pour eux
de mieux assurer les droits fondamentaux des personnes,
mais tout au contraire de développer un discours
incantatoire destiné à faire accepter
par l'opinion publique des idées et une vision
du monde qu'elle rejetait sous leur ancienne présentation.
Pour assurer la réussite de cette entreprise,
il a fallu recourir à de nombreux artifices.
Le citoyen oublié
Les socialistes procèdent
à une lecture sélective de la Déclaration
de 1789 dont ils retiennent ce qui leur convient et
rejettent dans les oubliettes ce qui leur déplaît.
Ainsi, dans les officines socialistes,
on se réfère aux droits de l'homme,
et non aux droits de l'homme et du citoyen. Souci
innocent de simplifier une terminologie un peu longue?
On peut en douter. Il s'agit plutôt de mettre
l'accent sur l'individu et de passer sous silence
toute référence aux communautés,
pourtant indispensables à l'épanouissement
de l'homme, comme la famille et la patrie.
Quant au droit à la vie, il
n'intéresse pas les socialistes. Les a-t-on
jamais entendus se poser la question de savoir si
un avortement constitue ou non une atteinte à
la vie? Leur responsabilité est lourde en ce
domaine.
Enfin, l'article 2 de la Déclaration
de 1789 définit les “ droits naturels
et imprescriptibles de l'homme ” comme “
la liberté, la propriété, la
sûreté et la résistance à
l'oppression ”. Sur les quatre droits expressément
reconnus, deux d'entre eux, la propriété
et la sûreté, ne sont pas des valeurs
dites de gauche; elles sont en réalité
censurées dans les discours néo-socialistes
et ignorées des priorités gouvernementales:
que l'on songe aux nationalisations, aux prélèvements
obligatoires qui ne font que croître, ou encore
au développement de la délinquance encouragé
par le laxisme pénal.
Le dictateur
et le ballon
Autre moyen de manipuler les droits de l'homme
en vue d'atteindre les objectifs socialistes: l'extension
quasi cancérigène des droits reconnus.
Conçus comme des libertés fondamentales,
les droits de l'homme sont nécessairement en
nombre limité. Or, chaque année, de
nouveaux “ droits” sont inventés.
On parle successivement de droit au transport, de
droit au logement. Cette prolifération des
droits conduit à dénaturer les droits
de l'homme et les charge de l'idéologie de
gauche.
Dans le fatras du nouveau discours
socialiste, Jean Baechler distingue deux catégories
de droits: les “droits de ” suivis d'un
infinitif, et les “ droits à ”
suivis d'un substantif.
Les “ droits de ” expriment
des libertés fondamentales. Tout homme a le
droit de circuler, le droit de se réunir, le
droit de manifester. En ce sens, il jouit d'une liberté
personnelle qui ne demande, pour son exercice, aucune
intervention extérieure.
Les “ droits à ”
expriment une réalité très différente.
L'article 12 de la Déclaration universelle
des droits de l'homme stipule, par exemple, que “
toute personne a droit aux loisirs ”. Il s'agit
là d'une noble intention, mais quelle peut
être la portée juridique d'une telle
affirmation? Si elle signifie seulement que chacun
doit être libre de s'adonner à des activités
de son choix afin de se détendre, à
quoi bon énoncer une telle règle, car
aucune dictature au monde, à ma connaissance,
n'interdit de jouer au ballon ou de faire une partie
d'échecs! En réalité, cet article
sous-entend que chacun doit pouvoir bénéficier
des possibilités matérielles, voire
financières, de s'adonner aux loisirs. Là
où Ubu est roi... D'un autre côté,
quel est donc le sens du “ droit à la
santé”? Bien évidemment pas celui
d'être bien portant, car un tel bienfait ne
relève pas de la volonté humaine. Le
droit évoqué est bien plutôt celui
de pouvoir accéder à un système
de santé capable de fournir des soins de bonne
qua-lité. Il ne s'agit donc, ni pour la santé
ni pour les loisirs, d'une liberté fondamentale
au sens strict du terme, mais de la garantie de pouvoir
bénéficier de biens et de services à
caractère collectif. Il s'agit de “droits
créances ” qui s'exercent contre les
droits d'autrui, notamment par la mise en oeuvre de
la redistribution obligatoire des fruits du travail
qui contredit le droit de propriété
et celui de disposer librement de soi-même.
Par ce biais, les socialistes réintroduisent,
sous le couvert des droits de l'homme, leur conception
collectiviste de l'État-providence. Qui paiera
les équipements nécessaires au respect
de ces nouveaux droits sinon le contribuable? Qui
les mettra en oeuvre sinon l'État ? Les droits
de l'homme ainsi réaménagés par
la Nouvelle Idéologie Socialiste recouvrent
largement le socialisme classique, étatiste
et interventionniste. Le subterfuge apparaît
au grand jour.
Mandela dans le métro
Pour détourner les droits
de l'homme à son profit, l'intelligentsia tend
également à casser le juste équilibre
qui doit exister entre droits et devoirs. Le discours
incantatoire et omniprésent sur les droits
de l'homme a rejeté toute notion de devoir
à l'arrière-plan des préoccupations
collectives. Chacun s'apitoiera volontiers sur la
mort de Malik Oussekine ou l'enfermement de Mandela,
mais on n'interviendra pas si son voisin de métro
est agressé. On répondra aux appels
des shows médiatiques de l'inévitable
Kouchner mais, dans le même temps, on négligera
d'apporter à ses vieux parents le secours moral
et financier qu'ils attendent.
Les droits relèvent de la sphère
juridique alors que les devoirs appartiennent à
l'ordre de la morale. En faisant pencher la balance
du côté des droits et en escamotant les
devoirs, les idéologues socialistes contribuent
à assécher le domaine exigeant de la
morale individuelle et à faire proliférer
du même coup le secteur du droit. C'est ce que
constatait, dès 1978, Soljenitsyne dans son
discours de Harvard: “Moi qui ai passé
toute ma vie sous le communisme, j'affirme qu'une
société où il n'existe pas de
balance juridique impartiale est une chose horrible.
Mais une société qui ne possède
en tout et pour tout qu'une balance juridique n'est
pas non plus vraiment digne de l'homme. Une société
qui s'est installée sur le terrain de la loi
sans vouloir aller plus haut n'utilise que faiblement
les facultés les plus élevées
de l'homme... Lorsque toute vie est pénétrée
de rapports juridiques, il se crée une atmosphère
de médiocrité morale qui asphyxie les
meilleurs élans de l'homme. Et face aux épreuves
du siècle qui menacent, jamais les béquilles
du droit ne suffiront à maintenir les gens
debout. ”
En occultant les devoirs par les droits,
et donc en faisant passer au second plan les exigences
morales, les socialistes contribuent à saper
les valeurs qu’elles sous-tendent. Le discours
incantatoire sur les droits de l’homme déracine
ainsi peu à peu la population en la coupant
de ses références morales essentielles,
provoquant une déstabilisation des structures
sociales traditionnelles qu’elles contribuaient
à fonder. On retrouve ici, incontestablement
le socialisme marxiste grand pourfendeur de la morale
dite bourgeoise. Encore un pan de voile qui se lève
sur la vraie nature de la nouvelle idéologie
de la gauche !
Les boats-people maliens
Le socialisme des droits de l'homme joue aussi l'individu
contre les communautés dont il fait partie.
Là encore, le juste équilibre entre
les hommes et les groupes auxquels ils appartiennent
se trouve rompu.
Prenons l'exemple de la famille qualifiée
de “bourgeoise ” pour les besoins de la
cause. Partant du principe cher à la gauche
que celle-ci constitue plutôt un centre d'oppression,
Mme Roudy, ancien ministre de la Condition féminine,
estime que la “ libération de la femme
”, qui passe par un emploi dans une usine ou
dans un bureau, est totalement incompatible avec la
création d'un salaire maternel. Pourtant, un
tel revenu permettrait aux mères de famille,
étant plus présentes au foyer, de mieux
élever leurs enfants et de mieux profiter de
leur présence, et contribuerait du même
coup à renforcer la cellule familiale. Le “
droit des femmes ”, version socialiste, s'oppose
au droit des familles. Il en est de même des
prétendus “ droits de l'enfant”
que le discours du prêt-à-penser idéologique
cherche actuellement à établir comme
nouveau contrepoids à la famille.
S'agissant d'autre part de la communauté
nationale, aucun droit ne lui est reconnu pour assurer
le maintien de son identité. Les évêques
d'Ile-de-France souhaitent que l'“ on aide les
personnes immigrées à retrouver leurs
racines humaines, culturelles, religieuses, c'est-à-dire
leur identité propre ”. Fort bien, mais
que l'immigration massive puisse menacer l'identité
de la fille aînée de l'Église,
ils n'en soufflent mot! Pour eux comme pour la Nouvelle
Idéologie Socialiste, le droit des personnes
immigrées passe avant les prérogatives
légitimes de la communauté nationale.
C'est en ce sens que l'on peut craindre de voir l'interprétation
socialiste des droits de l'homme se métamorphoser
en une véritable machine de guerre contre la
nation française.
Du point de vue géopolitique
aussi, l'invocation des droits de l'homme joue contre
la nation. Elle conduit généralement
à affaiblir notre pays, alors qu'elle n'a jamais
mis fin aux totalitarismes qu'elle condamne: “Les
pacifistes sont à l'Ouest, les fusées
sont à l'Est ”, disait M. Mitterrand.
Les protestations diplomatiques des
démocraties occidentales au nom des droits
de l'homme n'ont pas plus empêché la
répression sanglante de la place Tien an Men
que les tirs à la mitrailleuse lourde contre
les manifes-tants d'Alger ou de Bucarest. Elles n'ont
permis d'éviter ni le goulag, ni le génocide
cambodgien, ni le martyre du peuple roumain. Ne l'oublions
pas.
A l'inverse, les socialistes sont
très efficaces pour interdire, au nom des droits
de l'homme, les actions d'intérêt national
qui leur déplaisent. L'expulsion légale
de cent un Maliens hors de France a fait en son temps
plus de bruit médiatique que les dizaines de
milliers de boatpeople rejetés de leur propre
pays par la terreur et la misère communistes.
Et si aucun thuriféraire des droits de l'homme
n'a pu mettre fin aux exactions du régime vietnamien,
les expulsions collectives d'immigrés clandestins
ont cessé en France, privant ainsi notre nation
de son droit légitime à décider
de ceux qui peuvent résider sur son sol.
En manipulant de la sorte les droits
de l'homme, c'est à une véritable action
antinationale que se livrent les socialistes.
Dialogue au bar des exclus
Par souci d'efficacité idéologique,
la gauche livre également à l'opinion
une version prémâchée et condensée
des droits de l'homme. C'est celle du “refus
des exclusions ” présentée aujourd'hui
comme l'alpha et l'oméga de la Nouvelle Idéologie
Socialiste. Ce slogan dans sa globalité joue
le rôle qui fut, dans les années soixantedix,
celui de la “ réduction des inégalités
”. Il permet en somme de justifier toutes les
initiatives des socialistes car, pour lutter contre
les exclusions, tout est permis: on peut pratiquer
l'étatisation de la vie sociale, on peut limiter
les libertés publiques. On peut aussi exclure
ceux qui sont censés préconiser l'exclusion
par simple analogie avec la sinistre formule: “Pas
de liberté pour les ennemis de la liberté
”. Comme quoi de grands principes peuvent aboutir
à la terreur!
Ce résumé lapidaire
des droits de l'homme, version socialiste, est d'une
redoutable efficacité politique, car tout peut
être contesté au nom du refus de l'exclusion,
quoique ce concept soit dépourvu de tout fondement
dogmatique clair. Pour s'en convaincre, le mieux est
encore d'écouter ce court dialogue que l'on
pourrait entendre dans un café du Commerce:
- Monsieur, vous faites partie du
club des amis du chemin de fer?
- Oui, monsieur, j'ai la carte de
ce club. Pourquoi?
- Parce que moi, monsieur, je n'en
fais pas partie et je trouve inadmissible d'être
ainsi victime d'une véritable exclusion de
la part de votre club. C'est scandaleux!
- Mais, monsieur, vous pouvez toujours
demander à en faire partie.
- Et puis quoi encore! Je devrai donner
mon adresse et on me demandera si j'aime les chemins
de fer.
- Ah, vous n'aimez pas le train?
- Non, je préfère la
voiture.
- Alors, de quoi vous plaignez-vous?
- La question n'est pas là.
Vous êtes membre de ce club, je n'en suis pas
membre, c'est une exclusion intolérable et
je demande que cette injustice soit réparée.
- Mais, à la fin, que voulez-vous?
- Les mêmes avantages, les mêmes
droits que les membres de votre club. C'est une question
d'égalité, donc de justice. Quand a
lieu votre banquet annuel? Tout le monde doit pouvoir
s'y rendre.
- Mais, monsieur, si tout le monde
pouvait s'y rendre, il n'y aurait plus de club des
amis du chemin de fer!
Ce dialogue pourrait n'être
que le pastiche d'une mauvaise pièce d'humour
par l'absurde.
Pourtant, si l'on veut bien remplacer le club des
amis du chemin de fer par la nation française,
cet échange verbal prend toute sa valeur démonstrative.
On retrouve alors le dialogue que pourraient tenir
sur le thème de l'exclusion un Français
et un étranger militant à SOS-Racisme.
Car refuser toute différence
de droit entre citoyens et étrangers, refuser
toute frontière entre la nation et le reste
du monde revient à faire disparaître
la communauté nationale. Toute construction
humaine, toute civilisation est fondée sur
des groupes, des communautés, des normes, des
règles et des institutions, et toutes impliquent
une différence, une limite.., une exclusion
légitime qui constitue tout simplement la frontière
entre ceux qui font partie du groupe et ceux qui n'en
font pas partie, entre ceux qui observent les règles
et ceux qui les transgressent, entre ceux qui procèdent
d'une institution et les autres. Rejeter ces barrières,
c'est nier par exemple la famille ou l'entreprise
et vouloir détruire toute structure sociale.
Les socialistes parlent de refuser les exclusions,
ne faut-il pas plutôt se protéger des
intrusions?
Le quart d'heure de
la haine
Il est vrai que, parmi les prétendues exclusions
qu'elle entend combattre, la Nouvelle Idéologie
Socialiste attache une importance particulière
à celles qui seraient fondées sur la
race. La lutte “antiraciste ” est ainsi
devenue le fer de lance de la promotion des droits
de l'homme et, par delà même, le cour
du nouveau système idéologique de la
gauche.
Elle fournit à celle-ci une
représentation mythifiée de l'adversaire.
Autrefois, c'était l'aristocrate, puis le bourgeois
ou le capitaliste. Aujourd'hui, c'est le raciste.
C'est lui qui incarne les anti-valeurs de gauche et,
pour exister, les socialistes doivent donner vie à
cet ennemi mythique. Tout se passe aujourd'hui comme
dans la société totalitaire imaginée
par George Orwell dans 1984 où le régime
donne corps artificiellement à un ennemi institutionnalisé
voué au quart d'heure hebdomadaire de haine.
En France, les bonnes âmes qui souffrent de
tous les malheurs du monde et veulent aimer l'humanité
entière peuvent de la même façon
exhaler régulièrement leur haine de
celui qui leur est désigné comme raciste
au travers de vastes campagnes médiatisées.
Cosmopolitisme
Le raciste est donc l'ennemi numéro
un. Mais qui présente-t-on comme raciste? Est-ce
celui qui veut en découdre violemment avec
ceux d'une autre race ou d'une autre religion? Non,
c'est tout simplement celui qui défend l'identité
nationale. Avec ce thème de la lutte “
antiraciste ” ainsi entendue, les socialistes
livrent leur nouveau visage: celui du cosmopolitisme.
Et qu'est-ce que le cosmopolitisme, sinon la volonté
de faire disparaître les différences,
les identités et d'exalter le brassage, le
métissage, le melting-pot, le déracinement
culturel et ethnique?
Certes, les socialistes ont conservé
leur fond étatiste, interventionniste, égalitaire
et redistributif, tout en cherchant à le dissimuler
derrière l'invocation des droits de l'homme.
Mais la priorité idéologique est ailleurs.
Aujourd’hui, l’accent est mis sur le déracinement
et le mondialisme. Tel est le sens donné à
la manipulation socialiste des droits de l’homme.
Ceux-ci sont utilisés contre les communautés
et contre les valeurs traditionnelles. L’idéologie
tirée des droits de l’homme distille
une conception déracinée, désincarnée
de la personne et des sociétés humaines.
Le refus de l’exclusion est dans cette perspective
l’instrument de la suppression des frontières
et donc des identités. Quant à la lutte
“ antiraciste ”, elle est l'arme de culpabilisation
de l'adversaire qui permet de diaboliser tous ceux
qui s'opposent aux entreprises cosmopolites.
L'exploitation du bien
Les droits de l'homme ont toujours bénéficié
dans l'opinion publique d'une image flatteuse, morale
et généreuse. Comment s'en étonner?
“ Cette affirmation moderne, cette religion
commune devenue universelle des droits de l'homme,
est entendue comme une condamnation de tout arbitraire,
comme un rejet de toute injustice, souligne Jean Madiran.
Se prononcer par principe pour ce qui est juste et
contre ce qui ne l'est pas est une attitude verbale
qui a en effet vocation à l'unanimité"12.
” Dès lors, l'OPA sur les droits de l'homme
confère aux socialistes une audience certaine
chez les Français. Les amis de François
Mitterrand regagnent sur le plan éthique ce
qu'ils avaient perdu sur le plan politique.
Alain Touraine l'écrivait avec
un certain cynisme: “ Solidarité, droits
de l'homme, ces mots paraissent mous à ceux
pour qui la politique est affaire d'Etat. Mais dans
notre monde ce sont ces "durs" qui sont
en marge de la réalité [...]. Pour nous
tous, le choix principal n'est pas entre des partis
et des programmes, mais entre l'intégration
et l'exclusion. La lutte la plus concrète doit
être dirigée contre celle-ci et elle
ne peut être menée qu'au nom d'engagements
autant éthiques que moraux13.”
Avec Antonio Gramsci, la gauche avait
fait du débat culturel une méthode de
combat politique; avec la Nouvelle Idéologie
Socialiste, c'est le moralisme qui devient instrument
de conquête politique.
Instrument efficace, reconnaissons-le,
puisque la gauche peut de cette façon tenter
d'abattre ses adversaires en s'efforçant de
leur dénier toute valeur morale et en tentant
de les discréditer sur le plan éthique.
Telle est la méthode utilisée avec un
certain succès contre le Front national. La
technique de la diabolisation vise à présenter
l'ennemi politique comme l'incarnation du mal et à
s'arroger le monopole du bien.
Force est aussi de constater que cette
arme du moralisme peut réussir à déboussoler
un adversaire en lui faisant perdre le sens de son
combat. C'est à ce remarquable résultat
que sont parvenus les socialistes auprès de
certains membres du RPR ou de l'UDF. En distillant
l'idée qu'une prétendue victoire morale
vaut mieux qu'une réelle défaite politique,
ils ont amené des partisans de la droite institutionnelle
à agir contre leur camp. Rappelons-nous la
célèbre et édifiante formule
de M. Noir: “Mieux vaut perdre les élections
que perdre son âme. ”
Outre qu'elle égare l'adversaire
et le discrédite, la dimension “ éthique
” de la Nouvelle Idéologie Socialiste
permet à la gauche d'avoir toujours bonne conscience,
y compris lorsqu'elle est en contradiction avec ses
idéaux traditionnels. Les féodalités
syndicales, partisanes ou culturelles de la gauche
qui se trouvent de plus en plus coupées du
peuple peuvent ainsi puiser en elle à la fois
une caution morale et le sentiment d'incarner le bien
et le droit, même quand elles s'opposent à
la volonté des Français!
Devenu un véritable instrument
politique, le moralisme a sauvé les socialistes
du désastre. Peut-être ont-ils en cela
suivi les préceptes d'Anatoli Dobrynine, secrétaire
du comité central du parti communiste soviétique,
qui déclarait, le 12 avril 1988: “ On
ne peut pas aujourd'hui compter sur le succès
dans la lutte des classes sans s'armer de slogans
et d'objectifs humanistes universels14.”
La pensée magique
Toujours est-il que cette Nouvelle Idéologie
Socialiste confère à la gauche une apparente
légitimité qu'elle avait, il faut bien
le dire, perdue. Celle-ci, nous l'avons vu, lui vient
d'abord du consensus qui entoure les droits de l'homme
et dans lequel elle a réussi, au moins provisoirement,
à se draper.
La gauche tire aussi sa légitimité
d'une tentative de manipulation idéologique
de l'histoire à laquelle elle s'est livrée
à l'occasion du Bicentenaire de la Révolution.
L'en-jeu de la commémoration de 1789 était
pour M. Mitterrand la constitution d'un mythe fondateur
pour la Nouvelle Idéologie Socialiste. Il s'agissait
d'enraciner le socialisme des droits de l'homme dans
la tradition française: la France est née
en 1789, nous a-t-on dit, or la Révolution,
ce sont les droits de l'homme, et les droits de l'homme,
c'est aujourd'hui le socialisme. Donc la France, c'est
le socialisme. Naît ainsi une vision univoque
de l'histoire de Francequi confère au néosocialisme
la légitimité de la tradition! On croit
rêver.
Enfin, la Nouvelle Idéologie
Socialiste tire sa force de son statut autoproclamé
de quasi-religion. Elle est sortie du domaine politique
pour pénétrer l'ordre de la morale et
traiter du bien et du mal. Elle tend à s'instituer
en une vérité révélée,
au-dessus des hommes et de leurs lois, et à
constituer à elle seule une source de légitimité
supérieure à celle du peuple. N'est-ce
pas au nom des droits de l'homme que des réformes
pourtant voulues par une majorité de Français,
comme la réforme du code de la nationalité
ou le rétablissement de la peine de mort, sont
écartées?
Apparaît aussi, au service de
cette nouvelle religion, une caste de grands prêtres
habilités à interpréter le dogme.
Les autorités morales et nouvelles ligues de
vertu ne se comportent-elles pas comme une classe
sacerdotale qui se situe au-dessus des institutions
ordinaires et dont les verdicts sont sans appel?
Car la nouvelle religion exige le
consensus: on ne peut la discuter ni la contester.
Tous ceux qui refusent d'y adhérer font l'objet
d'anathèmes, d'exclusion et sont désignés
à la vindicte publique! Ils sont voués
aux gémonies et, puisqu'ils incarnent le mal,
ils doivent être détruits selon des méthodes
qui ne sont pas sans rappeler dans leur esprit celles
de l'Inquisition.
De surcroît, la nouvelle religion
a une vocation universelle et conquérante,
et ce n'est pas là la moindre de ses caractéristiques.
Elle doit s'étendre de par le monde sans se
préoccuper des civilisations, des identités
et des fron-tières. “ Le principe de
non-ingérence dans les affaires intérieures
des États, prévient Claude Maihuret,
s'efface de plus en plus devant l'universalité
des droits. ” N'est-il pas paradoxal de voir
ces apôtres des droits de l'homme se faire les
croisés d'un nouveau colonialisme culturel
et idéologique?
La nouvelle religion a aussi ses grand-messes
que M. Mitterrand préside régulièrement
sur le parvis du Trocadéro ou sous la Grande
Arche de la Défense; elle a ses processions
comme celle de Goude le 14 juillet 1989. Elle a enfin
son catéchisme, très oecuménique,
il est vrai. Ne lit-on pas dans un manuel d'éducation
civique de la classe de troisième: “
Les religions comme le christianisme, l'islam et aujourd'hui
l'idéal des droits de l'homme de 1789 ont imaginé
l'existence de cette communauté mondiale unie15
”? L'idéologie des droits de l'homme
hissée par l'école publique au rang
des religions! Chez ces gens-là... le ridicule
ne tue plus!
Malheureusement pour les sectateurs
de la Nouvelle Idéologie Socialiste, les droits
de l'homme ne sont pas une religion et les traiter
comme telle, c'est sombrer dans l'obscurantisme et
s'adonner à la fin du XXe siècle à
une pensée magique, avec ses clercs, ses dogmes,
ses docteurs, son intolérance et ses persécutions.
Croisade pour le mondialisme
Voilà pourquoi,
contrairement à ce que prétendent les
observateurs superficiels, le socialisme est plus
vivant que jamais et tout aussi dangereux que par
le passé.
Tirons au passage notre chapeau à
ses stratèges qui ont réussi à
redonner au socialisme moribond un nouveau souffle,
celui de la croisade, et un nouvel objectif, celui
du cosmopolitisme.
Mais, ne soyons pas dupes, le socialisme
a fait sa mue! Les préoccupations économiques
et sociales ont cédé le pas aux questions
éthiques, la réduction des inégalités
à la lutte contre les exclusions, le constructivisme
rationnel à la théocratie incantatoire.
Le socialisme étatiste est
mort! Vive le socialisme cosmopolite!
1. Jack Lang au Grand Jury RTL-le
Monde, 27 décembre 1981.
2. Le Figaro, 30 mai 1985.
3. Michel Rocard au Sénat,
16 novembre 1989.
4. Jacques Chirac au Conseil de Paris,
le Figaro, 25 mars 1986.
5. Le Figaro-Magazine, 28 mars 1986.
6. M. Jouffa, président de
la Ligue des droits de l'homme, le Monde, 28 mai 1986.
7. Père Wresinski, président
d'ATD quart monde, le Monde, 15 octobre 1987.
8. Le Monde, 14 février 1989.
9. AFP, 15 juillet 1989.
10. Le Quotidien de Paris, 29 septembre
1989.
11. Jean Baechler, Qu'est-ce que l'idéologie
? Gallimard, 1986.
12. Jean Madiran, les Droits de l'homme,
DHSD, Ed. de Présent, 1988.
13. Le Monde, 24 février 1988.
14. Le Monde, 16 avril 1988.
15. Éducation civique 3e, Nathan,
1989.