Face à la dureté des temps et aux menaces extérieures,
l'harmonie sociale de la nation doit pouvoir se fonder
sur la fraternité entre les Français. Certes, la cohésion
du peuple et la condition de ses membres les plus
démunis se trouveront améliorées par le redressement
économique du pays qui, en créant des emplois et de
la richesse, facilitera le progrès social. Les lois
brutales de la production et des échanges ne favorisent
cependant pas toujours la justice, la solidarité et
l'équilibre au sein du peuple. Aussi apparaît-il nécessaire
de mettre en œuvre une politique sociale audacieuse
et originale qui passe avant tout par l'avènement
de la fraternité française.
Le social par la tradition
Encore faut-il que cette démarche puisse s'accomplir
sans pour autant briser les ressorts de l'économie
de marché ni réduire les hommes à l'état de sujets
dépendants. Il n'est donc pas question de reprendre
par d'autres moyens les chemins absurdes empruntés
dans le passé par les socialistes. Surtout ne rien
engager qui soit susceptible d'alourdir le poids de
l'État, d'augmenter les ponctions fiscales ou d'accroître
la réglementation, et ne rien entreprendre qui se
traduise par une redistribution autoritaire des revenus
ou place les individus en situation d'assujettis et
de quémandeurs ! En clair, la politique préconisée
par le Mouvement national républicain doit tourner
le dos aux idées fausses de la gauche et réussir pour
la première fois depuis plus d'un siècle à faire du
social sans faire du socialisme
Pour parvenir à cette fin, il n'est pas d'autre
voie que celle qui consiste à renouer avec les structures
et les valeurs traditionnelles qui fondent notre civilisation
et qui, de tous temps, ont apporté aux hommes un cadre
générateur de sécurité et de solidarité. Aussi faut-il
consolider les communautés naturelles que constituent
principalement la nation et la famille et donner une
réalité tangible aux principes de préférence, d'enracinement
et de justice sans lesquels elles ne peuvent se maintenir
ni s'épanouir. Voilà le sens concret que le Mouvement
national républicain entend donner à sa politique
sociale de fraternité française, tant il est vrai
que ce sentiment de forte solidarité ne peut se développer
en dehors de communautés véritables dont les membres
se sentent proches les uns des autres et unis par
une relation de commune appartenance. Ainsi en est-il
de la famille dont un même sang relie les générations,
et du peuple dont une commune ascendance et une même
histoire unissent les membres. Les liens de solidarité
qui doivent se tisser entre nos compatriotes s'apparentent
donc à ceux qui prévalent au sein d'une famille, aussi
est-il juste et nécessaire qu'ils prennent la forme
d'une authentique fraternité, ainsi d'ailleurs que
nous y invite la devise de la République. Parce qu'ils
appartiennent à un même peuple, les Français ont le
devoir de se comporter comme les frères et les sœurs
d'une même famille et d'instaurer entre eux la fraternité
nationale.
La richesse des pauvres
La nation, "seule richesse des pauvres" selon la
formule de Jaurès, constitue en effet le lieu privilégié
où la fraternité peut revêtir pour nos compatriotes
une forme concrète. Encore faut-il qu'elle soit inscrite
dans la loi, sous la forme de la préférence nationale,
et que les Français en France puissent devenir prioritaires
par rapport aux étrangers. Quoi de plus normal en
effet que de voir les citoyens, qui assument des devoirs
particuliers à l'égard de leur pays, bénéficier en
contrepartie de droits spécifiques que la nation leur
concède en retour à titre exclusif ?
Il s'agit là non seulement d'un impératif de justice
mais d'une exigence morale de fraternité, comparable
à celle qui s'impose aux membres d'une même famille.
Que dirait-on en effet d'un homme qui viendrait en
aide à un inconnu mais délaisserait son fils pourtant
dans le besoin ? Chacun jugerait sévèrement ce père
indigne qui aurait ainsi trahi ses obligations envers
les siens. Et puis qu'il constitue une authentique
communauté, le peuple français s'apparente à une famille
et doit, de ce fait, cultiver des relations de préférence
mutuelle entre ses membres. Ainsi les gouvernants
qui, en période de chômage généralisé, ne réservent
pas en priorité les emplois disponibles aux membres
du peuple dont ils ont la charge sont-ils aussi condamnables
que le père qui abandonne son fils.
Loin de constituer une manifestation néfaste d'exclusion
comme le prétendent les esprits faux de l'établissement,
la préférence nationale s'impose au contraire comme
une exigence morale qui doit trouver son expression
concrète dans la vie quotidienne de nos compatriotes.
La politique de priorité aux Français doit donc se
traduire dans tous les domaines de l'activité économique
et sociale et, au premier chef, en matière d'emploi.
A égalité de compétence, les postes disponibles reviendront
par conséquent en priorité aux chômeurs français ;
de même qu'en cas de licenciement collectif, les étrangers
seront les premiers touchés. Une préférence qui se
manifestera aussi dans l'attribution des logements
sociaux, les appartements HLM devant être affectés
en priorité aux demandeurs français. Quant aux prestations
familiales et en particulier aux allocations familiales,
elles seront exclusivement réservées aux Français,
puisque nous nous fixons pour objectif d'encourager
la natalité nationale et non d'assurer une rente de
situation à des familles étrangères déjà fort nombreuses.
De même, les prestations d'assistance seront accordées
en priorité aux Français et seulement de façon exceptionnelle
et transitoire aux immigrés. De son côté, la prestation
qui remplacera le RMI sera exclusivement réservée
à nos compatriotes. Aujourd'hui, les finances publiques,
et tout particulièrement les budgets sociaux sont
lourdement grevés de déficits qui ne cessent de s'élargir.
Il y a donc pénurie de crédits, aussi ceux qui subsistent
doivent-ils être affectés en priorité aux Français,
conformément à l'exigence morale de préférence.
Quant aux étrangers présents en France, ils ne devraient
pas pâtir de ces mesures, puisque, en vertu des nouvelles
lois sur l'immigration voulues par le Mouvement national
républicain, seuls seraient autorisés à demeurer sur
le sol français ceux qui pourraient prouver qu'ils
disposent de moyens de subsistance légaux et suffisants.
Cette mesure parfaitement légitime, car adoptée par
la plupart des Etats du monde, conduirait les étrangers
nécessiteux à retourner dans leur pays d'origine où
ils pourraient être pris en charge par leurs familles
et permettrait donc d'instaurer la préférence nationale
sans porter gravement préjudice aux immigrés encore
présents sur notre territoire.
Fraternité français
Pour les plus démunis de nos compatriotes, la fraternité
nationale doit cependant aller au-delà de la seule
priorité pour les Français. Aussi le Mouvement national
républicain veut-il orchestrer à leur intention un
grand élan de solidarité et créer à cet effet un vaste
service de fraternité française capable de venir en
aide à nos compatriotes en difficulté. Cet organisme
aura pour mission de nouer des relations quasi quotidiennes
avec les plus défavorisés et de leur assurer le soutien
moral, matériel et financier dont ils ont besoin.
Il apportera donc, par rapport aux instances déjà
existantes, ce supplément de chaleur humaine et ces
contacts personnalisés que les organes officiels trop
bureaucratisés ne peuvent plus offrir. Le service
de fraternité française sera organisé à l'image de
la Croix Rouge, œuvrant en faveur des malheureux comme
celle-ci intervient auprès des blessés. Il sera animé
par des volontaires professionnels ou bénévoles soigneusement
sélectionnés et formés pour exercer leur mission,
conformément à un code éthique rigoureux.
Il s'agit en effet de créer un véritable corps de
spécialistes de l'action humanitaire intérieure, capables
d'intervenir au sein de la société, comme une sorte
de chevalerie aux règles exigeantes et bénéfiques,
pour aider nos compatriotes en difficulté, qu'ils
soient chômeurs sans ressources, handicapés, sans
domicile fixe, alcooliques~ toxicomanes ou âgés et
isolés. Issu du peuple et en contact avec lui, ce
service de fraternité française pourra par son exemple
et son prestige mobiliser autour de lui de nombreuses
bonnes volontés et, par le jeu d'une entraide rapprochée,
donner naissance à une vraie solidarité nationale,
aussi éloigne de la bureaucratie socialisante que
du charity-business de la télévision. Doté de gros
moyens et d'effectifs importants, il pourra devenir
une arme redoutable contre la pauvreté. le malheur
et la marginalité. Encore faut-il qu'il dispose, pour
mener sa mission avec efficacité, des instruments
nouveaux nécessaires au retour d'une véritable solidarité
entre les français.
A cet égard, il conviendra de créer une allocation
de fraternité nationale pour remplacer l'actuel RMI
dont la formule, par trop laxiste, conduit aujourd'hui
à encourager l'immigration et à favoriser la passivité
et le parasitisme. Réservée aux Français sans ressources,
cette nouvelle allocation, dont le montant pourra
être réévalué, sera assortie, pour tous ceux qui sont
en âge et en condition physique de travailler, d'une
obligation d'activité à temps partiel, activité qui
sera proposée par les collectivités locales dans le
cadre d'emplois d'intérêt général. Outre les subsides
qu'elle dispensera à nos compatriotes les plus pauvres
et les plus isolés, une telle prestation aura l'avantage
de les amener à se réinsérer dans la société et dans
le monde du travail en leur redonnant, ne serait-ce
qu'à leurs propres yeux, une utilité et une fonction
sociale.
Les personnes sans domicile fixe pourront par ailleurs
trouver le gîte et le couvert dans les actuels foyers
Sonacotra qui, cessant d'être réservés aux immigrés,
pourront, sous la houlette du service de fraternité
française, les accueillir et leur fournir toute l'année
des places en qualité et en nombre suffisant. Ainsi
l'appartenance à la nation conférera à ses membres
frappés par le malheur le bénéfice de la fraternité
et de la préférence. L'aide sociale cessera dès lors
d'être purement administrative et redistributrice
pour prendre la dimension humaine d'une solidarité
concrète entre membres de la même communauté. Les
plus démunis des Français y gagneront non seulement
une aide concrète mais aussi le sentiment de ne plus
être rejetés, de pouvoir compter sur le cadre protecteur
et affectif de la nation et de conserver en son sein
place et considération.
Tout comme l'ensemble national, la cellule familiale
doit de son côté être renforce et privilégiée, car
elle constitue, avant même la nation, la première
communauté d'appartenance des individus. A ce titre,
elle remplit une fonction d'une importance capitale.
C'est en effet par son truchement que se renouvellent
les générations, c'est en son sein que s'effectue
l'essentiel de l'éducation des enfants, c'est elle
qui donne à chacun sa place dans l'espace et dans
le temps, c'est enfin par elle que se transmet une
grande part de notre héritage de civilisation. Sur
le plan social, la famille joue un rôle fondamental
puisqu'elle offre à chacun de ses membres un premier
cercle de protection. Lorsqu'une difficulté survient,
on doit pouvoir compter sur les siens, indépendamment
même des mécanismes d'assistance de l'État. D'autant
que la famille apporte de surcroît la chaleur de l'affection
et de l'amour sans laquelle la vie n'est qu'un pénible
cheminement dans le désert. Certes, aujourd'hui, beaucoup
de couples se déchirent. Mais cette montée des divorces
et des séparations, loin de limiter le rôle de la
famille dans l'édifice social, renforce au contraire
la nécessité d'une grande politique familiale. Aussi
le Mouvement national républicain est-il partisan
du principe de la préférence familiale, grâce auquel
la famille, cessant d'être pénalisée comme elle l'est
actuellement, se verra au contraire encouragée par
des avantages économiques et juridiques propres à
renforcer sa cohésion et à relancer la natalité française.
Le revenu parental
La principale mesure préconisée par le Mouvement
national républicain en ce domaine consiste à instaurer
un revenu parental pour les mères ou les pères de
famille français. Aujourd'hui, de nombreuses femmes
exerçant une activité professionnelle n'ont pas choisi
de travail]er à l'usine ou au bureau parce qu'elles
s'y épanouissent, mais parce que la situation financière
de leur famille exige qu'elles apportent leur contribution
sous la forme d'un deuxième salaire. Ce faisant, elles
n'ont pas le temps de se consacrer pleinement à l'éducation
de leurs enfants et renoncent souvent à agrandir leur
famille autant qu'elles l'auraient voulu. L'instauration
du revenu parental doit corriger cette injustice en
permettant aux mères, et éventuellement aux pères
de famille français, de choisir librement, sans contraintes
financières, entre l'exercice de leur profession et
l'éducation à plein temps de leurs enfants. Celles
ou ceux de nos compatriotes qui décideront de se vouer
exclusivement à leur mission éducatrice bénéficieront
à cette fin d'une rémunération équivalente au SMIC,
que l'État prendra en charge.
Assimilé à un salaire, ce revenu ouvrira aux mères
de famille qui ne travaillent pas le droit à la sécurité
sociale, à la retraite et à la formation professionnelle.
Il leur conférera ainsi un véritable statut par lequel
leur utilité sociale sera enfin reconnue financièrement
et juridiquement. La création de cette allocation
est essentielle pour assurer le soutien financier
des familles et les inciter à s'agrandir au moins
jusqu'au troisième enfant. A terme, le revenu parental
sera en effet versé pendant trois ans après la naissance
du deuxième enfant et jusqu'à la dix-huitième année
du dernier enfant si la famille compte trois enfants
ou plus.
La préférence familiale
Cette mesure centrale sera par ailleurs accompagnée
de dispositions financières visant à rétablir les
allocations familiales dans leur fonction initiale.
A l'origine, celles-ci ne visaient pas, comme c'est
le cas actuellement, à redistribuer les revenus pour
les égaliser, mais à instaurer, à revenus constants,
une parité des niveaux de vie entre ceux qui ont des
enfants et ceux qui n'en ont pas. Ces allocations
devront donc être revalorisées en conséquence et cessées
d'être soumises à un plafond de ressources pour que
soit rétablie la justice sociale en faveur des familles.
Dans le même esprit, le quotient familial servant
au calcul de l'impôt sur le revenu devra être déplafonné
en priorité de façon que les familles soient les premières
à bénéficier de la diminution progressive de ce prélèvement.
Enfin, sur le plan juridique, il convient d'instaurer
le principe d'une préférence familiale qui assure
aux couples mariés un traitement fiscal et social
systématiquement plus avantageux que celui dont jouissent
les tenants de l'union libre. Le mariage impliquant
des devoirs auxquels doivent correspondre des droits,
n'est-il pas normal que ceux qui refusent les contraintes
de l'union légale ne bénéficient pas des avantages
qui s'y rattachent ? Napoléon disait : "Les concubins
se désintéressent de la loi. La loi se désintéresse
d'eux. " Sans compter qu'il est bon de créer de la
sorte une incitation au mariage, institution elle-même
indispensable à l'équilibre de la famille et au retour
à une forte natalité.
Le renforcement de la communauté nationale et de
la cellule familiale constitue à l'évidence une condition
essentielle du rétablissement de l'harmonie sociale.
Cependant, le développement de la propriété populaire
et l'instauration de la justice sociale ne sont pas
moins nécessaires au plein épanouissement de cette
harmonie.
La propriété populaire
Offrir à chaque Français la possibilité de se constituer
un patrimoine, voici en effet l'un des objectifs prioritaires
d'une politique sociale non socialiste. Car la possession
d'un bien est d'abord un facteur de stabilité sociale
et d'équilibre psychologique. Celui qui possède un
patrimoine, même modeste, n'est plus déraciné, il
dispose d'attaches matérielles qui lui donnent des
repères et parce que son bien peut être dégradé ou
saisi, il développe un sens plus aigu de ses responsabilités
sociales. En outre, la propriété lui apporte une marge
d'autonomie qui le rend moins dépendant du monde extérieur
et une sécurité qui le met à l'abri des aléas de l'existence.
Aussi faut-il mener une politique en faveur de la
propriété populaire permettant aux Français les plus
modestes d'acquérir un patrimoine qu'ils puissent
transmettre à leurs enfants.
Cette politique concerne en priorité le logement,
qui, le premier, assure aux personnes une sécurité
et une protection incontestable. Posséder son appartement
ou sa maison, c'est en effet avoir la certitude de
conserver un toit quoi qu'il arrive et de ne pas tomber
dans la détresse de ceux qui n'ont plus de domicile
fixe.
Le Mouvement national républicain entend donc proposer
aux locataires français de HLM de devenir propriétaires
de leur logement grâce à un prêt de l'État dont les
mensualités de remboursement seront à peine supérieures
au loyer qu'ils payent actuellement. L'aide personnalisée
au logement sera réformée en fonction de cet objectif
afin de favoriser les Français qui souhaitent acquérir
leur appartement. Cette grande politique de propriété
populaire améliorera d'autant les conditions de vie
des familles françaises aux revenus modestes qu'elle
contribuera à résoudre le problème des banlieues.
En effet, les candidats à la propriété seront regroupés
dans des quartiers homogènes qui s'étendront à mesure
que le nombre de postulants augmentera. Or, ces quartiers
seront naturellement m~eux tenus et plus agréables
à vivre car, habités exclusivement par des propriétaires
français, ils connaîtront un style de vie plus normal
et plus paisible et feront l'objet de la part de leurs
occupants d'une plus grande attention quant à l'entretien
des espaces publics et des parties communes. Les banlieues
commenceront alors à voir leur situation s'améliorer
progressivement à mesure que ces quartiers se développeront
au détriment des autres secteurs que les immigrés
quitteront par ailleurs pour rentrer chez eux.
S'agissant des logements non sociaux, un effort
considérable sera engagé parallèlement au profit des
familles françaises. Aujourd'hui, en effet, le coût
des maisons ou des appartements constitue souvent
un frein à l'agrandissement de la cellule familiale.
Pour faire sauter ce verrou, le Mouvement national
républicain est donc partisan d'instaurer un prêt
familial permettant à tout couple marié de disposer,
pour l'achat de son logement, d'un crédit global à
long terme sans apport personnel. Crédit qui lui permettra
en outre de bénéficier d'un différé d'amortissement
de trois ans après chaque naissance et de profiter
pendant cette période d'une prise en charge des intérêts
par l'Etat. Une mesure d'envergure qui offrira donc
à toutes les familles la possibilité effective de
devenir propriétaire d'un logement adapté et contribuera
largement au développement des patrimoines dans notre
pays.
Enfin, cette politique de propriété populaire sera
renforcée par la suppression de l'impôt sur les successions
en ligne directe. Est-il en effet normal que les parents
ne puissent pas transmettre intégralement à leurs
enfants des biens qu'ils ont souvent acquis grâce
à leur travail et à beaucoup de privations ? Car la
spoliation opérée par le fisc sur les héritages est
un facteur de déracinement et de désintégration de
la société. La possibilité ouverte par le Mouvement
national républicain d'acquérir un bien et de ]e transmettre
intact à ses descendants permettra, en multipliant
les patrimoines petits ou grands, de consolider le
tissu social et d'assurer à nos compatriotes un surcroît
de sécurité.
A chacun selon son mérite
L'harmonie ainsi créée bénéficiera en outre des
effets d'une grande politique de justice sociale,
visant à donner à chacun sa place légitime dans la
société ainsi que la juste rémunération qui lui correspond.
La démarche prônée par le Mouvement national républicain,
conformément au principe "A chacun selon son mérite",
prend donc le contre-pied de la conception socialiste
selon laquelle le progrès social passe par le nivellement
de la société et par l'égalité des résultats.
Vouloir mettre tous les hommes sur le même plan,
leur attribuer peu ou prou les mêmes revenus quels
que soient leur activité, leurs talents, leurs mérites
et les services qu'ils rendent, ne débouche pas sur
l'équité, mais, bien au contraire, créé une situation
de profonde injustice. Injustice d'ailleurs d'autant
plus grave que la politique qui résulte de cette volonté
égalisatrice s'emploie à persécuter ceux qui exercent
leur métier en pleine clarté, mais épargne ceux qui
se livrent à des activités marginales, voire illégales.
Ainsi, ce sont les gens honnêtes et utiles, comme
les chefs d'entreprise ou les salariés, qui se trouvent
pénalisés, tandis que parasites et aigrefins peuvent
se livrer en toute quiétude à leurs agissements illicites.
Comment alors s'étonner que beaucoup de Français
estiment aujourd'hui que le travail ne paye plus ?
"Inutile d'aller tous les jours à l'usine ou au bureau
pour un salaire de misère ! Mon voisin, qui n'a pas
d'emploi, vit beaucoup mieux que moi à coups d'allocations,
de combines ou de petits trafics." Un état d'esprit
qui semble se développer du haut en bas de la hiérarchie
économique. Beaucoup de chefs d'entreprise, confrontés
à maintes difficultés, lassés de se battre tous les
jours pour produire et ne pas licencier, sont tentés
de vendre leur affaire et de placer leur argent pour
vivre en rentiers. Le capitalisme spéculatif n'est-il
pas plus profitable que le capitalisme productif ?
Et si le travail honnête n'est pas récompensé, pourquoi
s'entêter à rester à tout prix dans la légalité ?
Le travail au noir n'est-il pas plus rémunérateur
que les emplois déclarés ? Et, de là à basculer totalement
dans l'illégalité, il n'y a qu'un pas que certains
franchissent avec d'autant plus de facilité que les
règles morales aujourd'hui affaiblies ne les retiennent
plus Le petit trafic de drogue ne permet-il pas de
vivre beaucoup mieux que le SMIC ? Et les grands de
ce monde n'offrent-ils pas le spectacle quotidien
de cette grave dérive ? Le journal télévisé nous abreuve
de récits de corruption où il apparaît que les plus
hauts dignitaires de notre pays ont reçu des pots-de-vin
dont les montants donnent le vertige. Et que dire
des rémunérations faramineuses servies aux saltimbanques
de la télévision, dont les montants aux multiples
zéros font la une des magazines ? Comment dès lors
ne pas éprouver un profond sentiment d'injustice quand
on constate que le travail utile, honnête et bien
fait est moins rentable qu'une activité parasite,
illégale ou amorale ?
Le SMIC à la hausse
La justice sociale telle que la conçoit le Mouvement
national républicain ne passe donc pas par une entreprise
de nivellement des revenus, mais par le rétablissement
d'une juste hiérarchie des rémunérations selon laquelle,
conformément au principe d'harmonie, chacun reçoit
en fonction de ses mérites et de son utilité pour
la communauté. Encore faut-il qu'un revenu minimum
soit assuré à tous de façon que les travailleurs qui
assument les tâches les plus simples puissent bénéficier
eux aussi d'un salaire leur permettant de vivre dignement
sans avoir à quémander à tout propos aide et assistance.
Aussi convient-il de garantir et de relever les bas
salaires et d'utiliser à cette fin le SMIC, lequel
doit être maintenu et progressivement revalorisé,
malgré les vives critiques des ultralibéraux. Car
les bas salaires subissent de plein fouet la pression
exercée par le libre-échangisme mondial, dont la logique
implacable conduit spontanément les rémunérations
les plus modiques à se rapprocher inexorablement de
celles, souvent dérisoires, des pays en voie de développement.
La division internationale du travail crée en effet
une concurrence entre la main-d'œuvre française et
celle du Tiers-monde, soit directement, par l'intermédiaire
des immigrés présents sur notre sol, soit indirectement,
par le truchement des échanges commerciaux avec les
pays à faible coût de fabrication. Dans les deux cas,
les rémunérations sont tirées vers le bas. La compétition
économique pousse en effet les entreprises à diminuer
leurs coûts toujours davantage, et donc à moins payer
leurs employés. De même, la présence sur le marché
du travail d'une main d'œuvre peu qualifiée et peu
exigeante, que certains emploient souvent sans la
déclarer, exerce une pression à la baisse des salaires
les moins élevés. Comment, en effet, le SMIC peut-il
jouer son rôle de salaire minimum et constituer un
levier pour le relèvement des bas revenus quand, en
toute illégalité, un clandestin tamoul se "loue" 50
francs la journée auprès des confectionneurs de Paris
? Il convient donc, pour rendre effective la revalorisation
des rémunérations les plus basses, de rétablir une
protection aux frontières et d'organiser le retour
chez eux des immigrés, à commencer par les clandestins.
C'est alors, accompagné par le marché, que le SMIC
pourra être revalorisé et que s'établira du même coup
une nette préférence pour le travail chez ceux qui
seraient tentés de se contenter du RMI.
La juste hiérarchie
Cette politique répond de surcroît à la nécessité
de lutter contre les injustices en instaurant une
hiérarchie des revenus plus équitable. Pour cela,
il faut mettre un terme au scandale que représentent
le parasitisme et le trafic de l'argent mal acquis.
Ainsi la lutte contre la corruption et la répression
sévère des crimes et délits économiques répondent-elles
aussi à un impératif de justice visant à rendre toute
sa valeur au travail honnête. Il faut que les trafics
illégaux deviennent de moins en moins intéressants
pour ceux qui s'y livrent et les activités légales
de plus en plus profitables. Le retour à l'ordre est
une composante indispensable de la politique sociale.
Dans cet esprit, il conviendra de favoriser financièrement
les activités productives et, inversement, de pénaliser
les agissements purement spéculatifs. L'idée est simple
: il s'agit de donner la meilleure place à ceux qui
travaillent et qui produisent, et de faire la chasse
à l'argent facile, aux fortunes frauduleuses et à
la spéculation.
Quant à la hiérarchie des revenus, elle doit s'établir
selon d'autres critères que ceux qui ont prévalu jusqu'à
maintenant. Elle ne peut plus être le fruit du principe
égalitariste ou le résultat de la loi de la jungle
où dominent les aigrefins, elle doit refléter le mérite,
le travail et l'utilité de chacun. Tous ceux qui ont
fait le sacrifice d'une longue formation et qui assurent
des fonctions bénéfiques pour notre pays devraient
donc être rétribués en conséquence. Or, actuellement,
cette exigence de justice n'est pas reconnue, puisque
les membres de certaines professions, magistrats,
enseignants, militaires, infirmières, policiers ou
agriculteurs, ne perçoivent pas la rémunération à
laquelle ils auraient légitimement droit. Il y aura
donc lieu de réajuster la hiérarchie des revenus afin
que chaque Français puisse retrouver, à travers un
juste salaire, sa place légitime dans la société.
Le social sans le socialisme
Ainsi la politique de fraternité française permettra-t-elle
de venir en aide à nos compatriotes dans la détresse,
mais aussi, et surtout, de les empêcher de sombrer
dans la marginalité en leur offrant la possibilité
de vivre dignement de leur travail.
En ce sens, I'ordre social préconisé par le Mouvement
national républicain innove totalement par rapport
aux politiques socialistes, car il se fonde sur une
logique fondamentalement différente de la leur. La
préférence nationale et familiale, qui vise à consolider
nos communautés traditionnelles, est combattue par
la gauche sous le prétexte qu'elle serait un facteur
d'"exclusion". Le revenu parental, instauré pour renforcer
la cohésion des familles, est dénoncé comme une conception
rétrograde par ceux qui ont fait leur la triste formule
d'André Gide "Familles, je vous hais". Quant à la
politique de propriété populaire, elle contrarie de
la même façon les préceptes de gauche pour lesquels
la propriété s'apparente au vol selon la célèbre maxime
de Proudhon. Enfin, la justice sociale fondée sur
le principe "A chacun selon son mérite" s'oppose radicalement
à la volonté niveleuse de la gauche, toujours désireuse
de réduire les inégalités, qu'elles soient légitimes
ou non.
Au total, la politique du Mouvement national républicain
suit donc une route absolument différente de celle
du socialisme. Là où ce dernier a échoué, le mouvement
national peut donc réussir, car, contrairement à la
social-démocratie, sa démarche respecte les contraintes
du réel comme la nature de l'homme et peut donc faire
régner la fraternité entre les Français sans handicaper
l'économie ni multiplier les prestations d'assistance.
Et lorsqu'elle aura retrouvé sa place éminente dans
la société, la fraternité pourra irriguer notre pays
de ses effets bénéfiques. Suscitée par la préférence
nationale et familiale, consolidée par le développement
des patrimoines et le retour à la justice sociale,
elle permettra à la France de franchir une première
étape vers l'harmonie. La seconde viendra du rétablissement
de la protection sociale.