Les mesures préconisées par le Mouvement national
républicain dans le cadre du nouvel ordre économique
et social sont de nature à rétablir dans notre pays
le plein emploi au bout de sept ans. Cet assainissement
de grande ampleur ne résultera cependant pas d'actions
spécifiques consistant à créer des postes de travail
comme on ouvre des postes budgétaires dans les collectivités
publiques. Il naîtra de l'ensemble des initiatives
prises par ailleurs pour assurer le redressement de
l'économie nationale et le retour à la croissance.
Ainsi la voie alternative proposée par le mouvement
national permettra de juguler le chômage et donc de
sortir de la crise.
On achète bien les emplois
En revanche, la méthode choisie par l'établissement.
qui consiste à mener une politique mondialiste et
étatiste par ailleurs génératrice de chômage et à
prendre dans le même temps des dispositions pour créer
artificiellement des emplois, est totalement absurde.
L'explosion du nombre des chômeurs n'est-elle pas
en effet la conséquence logique et inéluctable de
la politique économique poursuivie depuis des années
? Quant aux actions menaces pour susciter la création
de nouveaux postes de travail, elles relèvent davantage
des pratiques de la propagande que d'une démarche
économique efficace et fondée. Ainsi en est-il des
aides à l'embauche qui constituent à ce jour l'essentiel
de l'action du gouvernement en matière de création
d'emplois. Partant de l'idée qu'il serait plus utile
de payer un chômeur à travailler dans une entreprise
plutôt que de le rémunérer à ne rien faire en lui
versant des indemnités de chômage, la classe politique
en est venue à subventionner les employeurs pour qu'ils
recrutent. Un peu comme si les emplois pouvaient s'acheter
auprès des firmes industrielles ou de services et
comme si le chômage pouvait être réduit pour peu qu'on
y mette le prix.
Il s'agit à l'évidence d'une vision du problème
totalement irréaliste, car les chefs d'entreprise
n'embauchent que s'ils ont du travail à faire effectuer
et nullement parce qu'on leur propose une prime. Certes,
lorsqu'ils souhaitent recruter du personnel, ils demandent
à bénéficier de l'aide de l'État, ce qui permet au
gouvernement de s'approprier le mérite de cette embauche,
mais, dans la réalité l'emploi aurait été créé de
toute manière, de telle sorte que la prime n'a donc
servi à rien, comme l'indique d'ailleurs une étude
réalisée par le cabinet de conseil et d'audit Coopers
et Lybrand. Selon cette enquête, 4 p. cent seulement
des entreprises recrutent en raison des aides accordées
par l'État et, à l'inverse, 80 p. cent d'entre elles
jugent que les primes ne constituent pas une incitation
sérieuse à l'embauche. Il est en effet précisé que,
sur l'ensemble des recrutements effectués, 53 p. cent
résultent d'un surcroît de travail et 31 p. cent de
la nécessité de remplacer un salarié absent, licencié
ou démissionnaire. Quant aux autres embauches, elles
tiennent principalement à la volonté d'acquérir une
capacité et des compétences supplémentaires pour développer
l'activité de la société. Les effets des aides à l'emploi
sont donc dérisoires, tout simplement parce qu'un
employeur ne propose du travail que dans la mesure
où l'employé supplémentaire rapporte plus qu'il ne
coûte. Or, dans un tel calcul, le montant des aides,
à la fois provisoires et limitées, joue un rôle mineur
si l'employé n'est pas utile et donc ne rapporte rien.
Pourtant, bien que presque totalement inefficaces,
ces primes mobilisent aujourd'hui des masses de crédits
considérables et en perpétuelle augmentation. Représentant
déjà 89 milliards de francs en l 989, leur montant
s'élevait en 1995 à 139 milliards de francs. Et encore
s'agit-il là de dotations initiales telles qu'elles
sont inscrites dans le budget primitif car, en ce
domaine, les prévisions sont souvent dépassées. Ainsi,
le Contrat initiative emploi (CIE), qui avait constitué
l'un des thèmes principaux de la campagne présidentielle
de M. Chirac, pourtant budgétisé pour 11,6 milliards
de francs, aura coûté en 1996 plus de 23 milliards.
Quant à ses effets, ils auront été si modestes que
le gouvernement aura été contraint de réduire le champ
d'application du dispositif. Dans le même esprit,
plus de 70 milliards de francs ont été dépensés en
aides diverses entre 1982 et 1992 pour amortir le
choc provoqué par 1'effondrement de la sidérurgie
française. Or, d'après le Conseil économique et social,
cent quatre mille créations nettes d'emplois ont été
réalisées sur la même période dans l'ensemble de la
zone concernée, ce qui représente une dépense de 67()
000 francs par poste de travail. Quand on sait que
le capital nécessaire à la création d'une PME est
de l'ordre de ce montant, on peut s'interroger sur
la pertinence d'une telle politique, d'autant que,
si les effets positifs se révèlent dérisoires, les
conséquences négatives sont indéniables.
Des primes à la précarité
Une étude publiée par la Documentation française
sous le titre "Les subventions à l'emploi" montre
combien ces prétendues aides à l'embauche provoquent
des effets néfastes. Ainsi, il n'est pas rare de voir
des entreprises substituer une catégorie de salariés
à une autre pour pouvoir bénéficier d'une prime et
donc licencier pour embaucher ensuite avec l'aide
de l'État. De tels mécanismes conduisent également
à fausser le jeu de la concurrence. Ainsi les entreprises
subventionnées, bénéficiant d'un avantage de compétitivité,
supplantent leurs concurrentes ou étendent leurs parts
de marché aux dépens des autres. De leur côté, les
sociétés victimes de ces pratiques déloyales sont
alors poussées à licencier et, si le chômage ne recule
pas, en revanche les emplois subventionnés se substituent
aux postes de travail normaux. Ainsi telle municipalité
qui faisait effectuer ses travaux de nettoiement par
une société privée, dénonce le contrat et décide d'embaucher
cinquante CES (Contrat emploi solidarité) pour accomplir
le travail. Résultat : l'entreprise est obligée de
licencier les trente ouvriers affectés au nettoyage
de la ville et de vrais postes de travail se trouvent
détruits au bénéfice d'emplois sous-payés et temporaires
dont les titulaires, il est vrai, sont désormais les
obligés du maire. Avec ces méthodes, l'établissement
étend sa clientèle électorale mais, loin de lutter
contre le chômage, il développe la précarité.
La pratique des primes tend en effet à augmenter
l'instabilité du travail au sein de l'économie française,
car, profitant de l'aubaine que représentent les subventions,
les sociétés et les collectivités publiques recrutent
une main-d'œuvre artificiellement peu chère qu'ils
licencient lorsque les primes cessent d'être versées,
au besoin pour embaucher ensuite de nouveaux chômeurs
susceptibles d'être subventionnés à leur tour. Quand
on sait par ailleurs que, par crainte de ne pouvoir
débaucher, les entreprises recourent le plus possible
aux contrats à durée déterminée ou aux sociétés de
travail temporaire, comment s'étonner encore de la
montée de la précarité pour les travailleurs français
? Tous les mois, environ trois cent cinquante mille
personnes s'inscrivent à l'ANPE à la fin de leur contrat
à durée déterminée ou en fin de mission d'intérim,
soit 1,6 p. cent de la population active, chiffre
bien supérieur à ceux de l'Allemagne (0,4 p. cent)
et du Japon (0,5 p. cent).
La politique de prime à l'emploi handicape donc
les chômeurs eux-mêmes, puisque non seulement elle
ne crée pas de travail, mais elle détruit des emplois
stables et augmente la précarité. Elle exerce de surcroît
des effets néfastes sur l'économie puisque, coûtant
très cher, elle pénalise l'activité productive. Les
aides à l'embauche, dont le coût dépasse le montant
de l'impôt sur les sociétés, sont en effet prélevées
sur la substance des acteurs économiques pour être
redistribuées de façon stérile. La politique de l'emploi
menée par les gouvernements de l'établissement est
donc à la fois inutile et néfaste tant sur le plan
micro-économique que macro-économique.
Le rationnement du travail
Il est vrai que, pour réduire le nombre des chômeurs,
une autre voie fondée sur le partage du travail est
par ailleurs proposée par le gouvernement socialiste
après avoir été initiée par une fraction de l'établissement
dit de droite, comme le montre par exemple la loi
Robien. Reposant sur la conviction que le chômage
est inéluctable et qu'il fait désormais structurellement
partie du paysage économique de notre pays, cette
idée vise à mettre en pratique l'utopie égalitariste
propre au socialisme: si le travail est rare, il faut
le partager équitablement entre tous et par conséquent
réduire la durée légale hebdomadaire de travail des
salariés. Une telle conception repose sur une vision
totalement pessimiste de l'avenir selon laquelle l'économie
française ne serait plus capable de créer de nouveaux
emplois. Rien n'est plus faux car, si l'on se place
dans la perspective du nouvel ordre économique et
social, il n'y a aucune fatalité au déclin et notre
pays peut parfaitement retrouver les voies de l'expansion
et offrir du travail à tous les Français. La démarche
socialiste se fonde par ailleurs sur l'idée fausse
que l'emploi serait susceptible d'être divisé et partagé
comme un lot de marchandises. Or, le travail n'est,
pas plus que la richesse produite par l'économie,
une entité figée et fractionnable à volonté. Il est
au contraire une réalité subtile, déterminée par les
lois de l'économie et que des pratiques artificielles
et autoritaires de rationnement peuvent détruire.
A vouloir partager le travail, on risque de le réduire
massivement et d'aboutir au résultat inverse de celui
qui était recherché. Car, de deux choses l'une, ou
la réduction du temps de travail s'effectue avec une
diminution proportionnelle de la rémunération, et
cette politique vise alors à organiser la régression
sociale. Ou elle est mise en pratique sans s'accompagner
d'une baisse des salaires, et, dans ces conditions,
le chômage aura tendance à se développer plutôt qu'à
diminuer. En effet, les coûts de production augmenteront
à due proportion et les entreprises, qui supportent
déjà des coûts de main d'œuvre trop élevés pour leur
permettre d'affronter avec efficacité la concurrence
internationale, se trouveront encore plus pénalisées,
poussées à licencier et acculées à la faillite. Pour
éviter ce désastre, les partisans du partage du travail
devraient donc, en toute cohérence, préconiser parallèlement
le rétablissement des frontières et le retour à un
minimum de protection contre la concurrence sauvage.
Mais, comme ce n'est pas la formule qu'ils envisagent,
leur proposition relève donc plus de l'utopie que
de l'économie.
Il est vrai cependant qu'en raison du progrès technique,
on peut, dans bien des secteurs, produire de plus
en plus avec de moins en moins de main-d'œuvre. On
ne creuse plus les tranchées avec des dizaines d'ouvriers
maniant la pelle et la pioche, mais avec une pelleteuse
pilotée par un seul homme. Dans les usines automobiles,
les robots remplacent progressivement les manœuvres
qui travaillaient à la chaîne. L'automatisation et
la mécanisation réduisent dès lors les effectifs de
salariés, mais est-ce à dire que la diminution du
nombre d'heures travaillées pourrait être obtenue
par une réduction du temps de travail plutôt que par
des suppressions de postes ? Rien ne permet de l'affirmer,
car une telle évolution ne serait possible à salaire
constant que si le coût de la main d'œuvre restait
marginal dans le prix de revient, mais, si tel est
le cas, cela signifie que les emplois sont de haute
qualification et donc, a priori, peu concernés par
ce type de mesure.
Certes, le progrès technologique et les améliorations
de productivité permettent d'imaginer que, dans l'avenir,
de nouvelles réductions du temps de travail pourront
intervenir, comme on l'a vu au cours des décennies
précédentes lorsque la durée légale hebdomadaire est
passée de quarante-huit à trente-neuf heures. Mais
de telles évolutions, par ailleurs souhaitables pour
le bien-être des personnes, ne seront pas en elles-mêmes
créatrices d'emplois comme le montre les évolutions
passées. Le passage progressif de la semaine de six
jours à celle de cinq ne s'est pas accompagné, on
s'en souvient, d'une augmentation du nombre de postes
de travail.
La réduction du temps de travail hebdomadaire, si
elle est souhaitable, ne doit donc pas se faire dans
l'espoir de créer des emplois, mais en vue d'améliorer
la vie des Français. Elle ne peut résulter de mesures
autoritaires, mais doit s'opérer progressivement,
au fur et à mesure qu'elle deviendra techniquement
et économiquement possible. Cette réduction sera l'un
des fruits du retour à la prospérité dont l'État pourra
ensuite prendre acte en abaissant la durée légale
du temps de travail. Mais, dans tous les cas, vouloir
créer des emplois en partageant autoritairement le
travail est une idée absurde dont la mise en pratique,
en augmentant le coût global de celui-ci, aggraverait
encore le chômage.
Les postes bradés
La troisième politique, celle préconisée par certains
ultralibéraux qui veulent réduire le chômage grâce
à la suppression du SMIC et à la baisse des salaires,
est tout aussi inconséquente. L'idée est de faire
jouer pleinement les lois de l'offre et de la demande
sur le marché du travail: puisqu'il y a surabondance
d'offre, il faut baisser les rémunérations pour ajuster
la demande. Il en résulterait une baisse du pouvoir
d'achat des salariés français d'autant plus importante
qu'une telle politique devrait également réduire les
prestations sociales pesant sur le coût du travail.
Elle se révélerait donc totalement antisociale et
entraînerait une formidable régression qu'il n'est
évidemment pas question d'accepter.
Aucune des politiques de lutte contre le chômage
mises en œuvre par les gouvernements successifs ou
prônées par les uns ou les autres ne paraît donc en
mesure de résoudre le problème. En revanche, la politique
économique et sociale du Mouvement national républicain,
pour peu qu'elle soit menée pendant un septennat complet,
pourra ramener le chômage à un taux proche de 5 à
6 p. cent contre 13 p. cent à présent.
Cette politique ne vise pas, comme le recommande
l'établissement, à subventionner les emplois ou à
partager le travail, mais entend s'attaquer aux causes
mêmes du chômage. Ainsi convient-il de protéger les
emplois existants, de réduire le nombre des demandeurs
d'emploi, de mieux ajuster l'offre à la demande, de
combattre le faux chômage et de susciter la création
de nouveaux postes.
La protection des emplois
Si le chômage continue de se développer d'année
en année, alors que l'économie française, même en
plein marasme, crée des postes supplémentaires, c'est
en raison de la destruction des emplois existants
qu'il est dès lors essentiel de vouloir préserver.
Comme la suppression des postes résulte principalement
des faillites et des délocalisations provoquées par
la concurrence sauvage, il est du devoir de l'Etat,
pour protéger les emplois, de combattre le libre-échangisme
mondial et de lui substituer le mécanisme de l'échange
régulé. C'est dans cet esprit que sera institué un
prélèvement douanier de 10 p. cent en moyenne sur
toutes les importations et que la politique du franc
fort sera abandonnée.
Ainsi protégés par une barrière douanière et monétaire
renchérissant les importations et facilitant les exportations,
les emplois français ne seront plus soumis à la destruction
ou, à tout le moins, le rythme de leur suppression
se trouvera ralenti. Une tendance que viendront encore
accentuer des choix stratégiques visant, quand cela
est possible, à privilégier les solutions utilisatrices
de main-d'œuvre. Ainsi, dans le domaine agricole par
exemple, où le nombre d'emplois ne cesse de diminuer,
il conviendra de restaurer une agriculture plus saine
axée sur la qualité des produits, donc plus extensive
et plus utilisatrice de travail humain. De même, le
rétablissement de la préférence française, et si possible
européenne, en matière de production agricole devrait
contribuer à stopper le déclin de l'agriculture nationale.
Une telle politique, visant à protéger les emplois
existants, produira des effets bénéfiques sur le marché
du travail. En effet, une partie des deux millions
d'emplois dont le rapport Arthuis sur les délocalisations
annonçait la disparition dans les années à venir pourra
dès lors être sauvée et le chômage s'en trouvera réduit
d'autant. Que 20 p. cent seulement de ces postes soient
préservés et nous obtiendrons, sur la période, une
réduction du nombre de chômeurs de l'ordre de quatre
cent mille !
Le travail pour les Français
En second lieu, rappelons que le chômage résulte
non seulement d'une insuffisance d'offres d'emploi
mais aussi d'un excès de demandes sur le marché du
travail, lequel est aujourd'hui artificiellement gonflé
par la présence massive des immigrés sur notre sol.
La politique préconisée par le mouvement national-retour
chez eux des étrangers et priorité pour les Français-est
donc de nature à réduire la demande d'emploi et par
conséquent à faire baisser significativement le taux
de chômage.
Cette politique consiste d'abord à faire expulser
systématiquement les clandestins et, pour cela, à
doter notre pays des moyens juridiques et politiques
appropriés. Quant aux immigrés en situation régulière,
il convient d'organiser leur retour et, à cette fin,
de transformer la carte de séjour, actuellement valable
pour dix ans et tacitement renouvelable, en un document
valide pendant une année seulement et non automatiquement
prorogeable. Dès lors, le titre de séjour des immigrés
au chômage ne sera pas renouvelé et tous les étrangers
en fin de droits seront amenés à quitter notre pays.
Le nombre officiel de ceux-ci est inconnu ou tenu
secret, mais il se monte en tout cas à plusieurs centaines
de milliers, sans doute plus de cinq cent mille. Par
cette seule mesure, le chômage peut d'ores et déjà
diminuer d'un chiffre équivalent.
Par ailleurs, la politique de préférence nationale
assurera aux Français une priorité d'embauche et,
en cas de suppressions collectives de postes, imposera
une priorité de licenciement aux étrangers. Dès lors,
les emplois occupés aujourd'hui par des immigrés seront
progressivement libérés pour être offerts à des Français
actuellement au chômage. Cette priorité pour les nationaux,
qui permettra de réduire le nombre de nos compatriotes
sans travail, pourra être mise en œuvre facilement
grâce à deux procédures convergentes, l'une administrative,
l'autre fiscale.
Tout employeur souhaitant recruter un salarié étranger
devra solliciter une autorisation expresse de l'administration
et apporter dans un dossier la preuve qu'il ne lui
est pas possible de recruter un chômeur français.
Par ailleurs, une taxe de préférence, dont le taux
ira croissant à mesure que s'intensifiera la politique
de retour chez eux des immigrés, sera perçue sur la
masse salariale des employés étrangers. Pareil dispositif
permettra d'obtenir des résultats spectaculaires dans
la lutte contre le chômage, comme le montrait déjà
une étude réalisée en 1991 par M. Pierre Milloz, selon
laquelle, sur un million deux cent mille étrangers
salariés, un million d'entre eux occupaient des emplois
susceptibles d'être assurés par des Français actuellement
au chômage. L'instauration de la préférence nationale
jointe à l'organisation du retour des étrangers sans
emploi serait donc de nature à réduire d'un million
le nombre de nos compatriotes sans travail.
Rappelons que cette mesure, qu'appliquent actuellement
la législation suisse et celle de nombreux autres
pays comme la Côte-d'Ivoire, avait déjà été introduite
dans la loi française le 10 août 1932 à l'initiative
du député socialiste Salengro. C'est dire si elle
est légitime puisque l'instaurer en France serait
une façon de prendre modèle sur d'autres Etats particulièrement
connus pour leur esprit démocratique ou de rétablir
ce qui existait autrefois dans notre pays du fait
des partis de gauche. Cette disposition permettrait
notamment d'éviter des absurdités, comme, par exemple,
celle qui fut révélée lors de l'annonce du plan Juppé
sur la sécurité sociale selon laquelle il y aurait
en France vingt mille médecins de trop, alors que,
quelques mois auparavant, le pouvoir avait régularisé
la situation de sept mille cinq cents praticiens étrangers
exerçant dans les hôpitaux français ! Notons d'ailleurs
que ces derniers, pour la plupart issus du Tiers monde,
seraient de surcroît infiniment plus utiles dans leur
propre pays où leur profession est très insuffisamment
représentée et où la France envoie à grands frais
des coopérants sanitaires.
Famille et formation
La réduction du nombre des demandeurs d'emploi sera
par ailleurs encore amplifiée par les mesures d'envergure
prévues dans le domaine de la politique familiale.
Le Mouvement national républicain est en effet partisan
d'instaurer le revenu parental pour les mères, éventuellement
pour les pères, qui choisissent de se consacrer à
plein temps à l'éducation de leurs enfants. Ce faisant,
les parents qui décideront de bénéficier de cette
allocation seront amenés à quitter leur emploi, libérant
ainsi des postes susceptibles d'être occupés par des
chômeurs français. Cette mesure, destinée à favoriser
les familles et à encourager la natalité, aura donc
aussi des effets très positifs sur le marché du travail.
Mise en œuvre de façon progressive en commençant par
les familles françaises de trois enfants et plus,
elle sera appliquée, au fur et à mesure que les financements
se dégageront, aux familles comptant deux puis un
enfant. Les études montrent que cette mesure est de
nature à libérer peu à peu de cinq cent mille à un
million d'emplois et à faire baisser le chômage d'autant.
La diminution du nombre des chômeurs sera encore
facilitée par une meilleure adéquation entre l'offre
et la demande de travail. Aujourd'hui, en effet, un
nombre significatif d'emplois restent vacants malgré
un taux de chômage élevé, car les insuffisances du
système de formation sont telles que beaucoup d'entrepreneurs
ne trouvent pas parmi nos compatriotes sans emploi
la main d'œuvre qualifiée dont ils ont besoin. La
réhabilitation du travail manuel et le recours systématique
à l'apprentissage devraient progressivement remédier
à ce grave dysfonctionnement économique. En formant
elles-mêmes les apprentis et notamment ceux qu'elles
embaucheraient par la suite, les entreprises pourraient
retrouver les salariés qualifiés qui leur font actuellement
défaut. Une telle pratique, encouragée par l'État
et encadrée par les organismes professionnels, devrait
entraîner une réduction non négligeable du chômage
parmi les jeunes Français. On estime en effet à environ
quatre cent mille le nombre de chômeurs résultant
de cette grave carence de la formation professionnelle
et c'est donc d'autant que le chômage pourra être
amené à baisser au fur et à mesure que l'apprentissage
se généralisera.
Non au parasitisme
Dans le même esprit, il conviendra de pousser au
travail les chômeurs indélicats qui, par paresse ou
avec la volonté de tricher, rechignent à accepter
les emplois qui leur sont proposés. Certes, les Français
sans travail vivent, pour la grande majorité d'entre
eux, cette situation comme une épreuve et comme un
drame personnel, ce qui justifie pleinement la solidarité
nationale dont ils bénéficient. Certains n'hésitent
pas cependant à considérer leurs indemnités de chômage
comme une prestation sociale d'assistance les dispensant
de toute activité professionnelle en dehors de celle
nécessaire au renouvellement de leurs droits. Il est
vrai que, s'agissant des qualifications modestes,
les indemnités de chômage, cumulées avec les différentes
aides sociales dont ils peuvent bénéficier, assurent
aux chômeurs un revenu proche du salaire qu'ils toucheraient
en travaillant. Dès lors, certains s'interrogent :
"Reprendre un emploi pour gagner 1 000 francs de plus,
ça ne vaut pas le coup ! Surtout si le travail est
pénible ! Je préfère rester chômeur." Une telle attitude
doit être vigoureusement combattue, car il est scandaleux
que quelques-uns se fassent délibérément entretenir
par ]a société et vivent en parasite des fruits du
travail des autres.
Pour mettre un terme à pareille situation, il importe
de sanctionner par des mesures répressives les profiteurs
du système et de renforcer parallèlement les incitations
au travail. Dans cet esprit, la fin du monopole de
l'ANPE en matière de placement devrait améliorer l'efficacité
de celui-ci et donc mieux adapter les offres aux demandes.
Par ailleurs, la politique consistant à relever les
bas salaires accentuera progressivement le décalage
entre le revenu du travail et le niveau de l'indemnisation
du chômage, incitant par là même plus fortement les
Français sans emploi à vouloir reprendre une activité.
Enfin, une réglementation plus sévère-comme il en
existe en Allemagne-sera adoptée, prévoyant que les
demandeurs d'emploi qui refusent plus de trois fois
de suite un poste correspondant à leur qualification,
à leur lieu de résidence et à leur niveau de rémunération,
se voient suspendre le paiement de leurs indemnités
de chômage.
La croissance créatrice
Enfin, le principal atout permettant de réduire
le nombre de chômeurs viendra de la création d'emplois
nouveaux liés au retour de la croissance et de la
prospérité. Déjà, la priorité donnée au développement
des PME, grandes pourvoyeuses d'emplois, devrait accélérer
la création de nouveaux postes. La simplification
de la réglementation, la suppression des seuils sociaux,
l'assouplissement de la législation sur le temps de
travail ainsi que la suppression de la taxe professionnelle
et la baisse des charges sociales apporteront aux
petites et aux moyennes entreprises, mais aussi aux
commerçants et aux artisans, un afflux d'oxygène et
de dynamisme qui les entraînera dans la voie du développement
et donc de l'embauche.
Par ailleurs, l'ensemble de la politique économique
préconisée par le Mouvement national républicain favorisera
naturellement le retour à la croissance. La baisse
des charges et des impôts, qui résultera du plan de
compression des dépenses publiques, de la réforme
de la protection sociale, ainsi que du retour chez
eux des immigrés, redonnera aux entreprises françaises
une compétitivité que l'abandon de la politique dite
du franc fort viendra encore renforcer. Les consommateurs
y gagneront un surcroît de pouvoir d'achat qui contribuera
à son tour à redynamiser la production. La croissance
pourra alors s'accélérer et dépasser le seuil des
3 p. cent à partir duquel la création nette d'emplois
devient substantielle. Il en résultera une réduction
du nombre des chômeurs qui, en retour, fera baisser
les charges sur les entreprises, ce qui améliorera
encore les performances de l'économie française. Une
dynamique de développement et d'assainissement viendra
ainsi consolider la reprise et le processus de création
d'emplois nouveaux.
Le problème résolu
En combinant plusieurs mécanismes importants de
réduction du chômage, la politique préconisée par
le Mouvement national républicain apporte donc une
solution d'envergure au problème que la classe politique
s'évertue en vain à résoudre depuis plus de vingt
ans. Qu'on en juge: quatre cent mille emplois sauvés,
cinq cent mille chômeurs immigrés de retour chez eux,
un million de postes de travail libérés pour des Français
par des étrangers quittant notre pays, entre cinq
cent mille et un million d'emplois débloqués par les
effets du revenu parental, trois cent mille emplois
nets créés chaque année par la croissance retrouvée,
les perspectives de redressement sont à la hauteur
du dramatique défi lancé à notre société par l'explosion
du chômage. Certes, ces chiffres correspondent à des
estimations sommaires et ne sont pas tous nécessairement
cumulables mais, par leur ordre de grandeur, ils révèlent
néanmoins que le nouvel ordre économique et social
peut ramener le taux de chômage autour du seuil de
5 à 6 p. cent de la population active.
Sans doute cette politique ne pourra-t-elle atteindre
ses objectifs instantanément. Mais, si ses différentes
composantes exigent du temps pour produire leurs effets,
elle commencera cependant à mettre en mouvement la
spirale vertueuse du redressement dès la deuxième
ou la troisième année et, à l'issue d'un septennat,
tous ses bienfaits auront été accomplis. Les Français
pourront dès lors, avec le plein emploi retrouvé,
goûter à nouveau les vertus de l'harmonie sociale
et retrouver celles de l'expansion économique.